Question d'origine :
Bonjour,
A l'issue de la guerre de Saintonge, Louis IX a été forcé de se reposer un mois à Tours suite à une crise de paludisme.
Où a-t-il été hébergé? A-t-on des informations sur ce séjour?
Merci, cordialement
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 15/10/2018 à 15h02
Bonjour,
Les sources que nous avons consultées ne nous ont pas permis de trouver des réponses sur le séjour tourangeau de Louis IX d’août 1242. Même le diagnostic est imprécis : les historiens ne sont pas tous d’accord sur le paludisme : dans son Saint Louis Jacques Le Goff évoque plutôt la dysentrie :
« Louis IX, dont les pertes à la bataille ont été relativement faibles, doit alors affronter une épidémie de dysenterie qui décime son armée. Lui-même en est atteint et certains personnages de son entourage s’en alarment, en pensant à l’épidémie semblable qui a emporté Louis VIII à Montpensier au retour de la croisade contre les albigeois. Le guerrier médiéval que la bataille a épagné a souvent succombé devant l’épidémie. Affaibli mais guéri, Louis peut rentrer à la fin d’août à Tours et, de là, à Paris. »
Ce que nous pouvons dire, c’est que c’est à Blayes, où il pourchasse le roi d’Angleterre Henri III (qui a fui avant son arrivée), que Louis IX tombe malade - et qu'il ne dépose pas les armes pour autant :
« Enfin, l'armée arriva devant Blaye où le roi d'Angleterre ne l'attendit pas, car, dès le 4 août, il avait établi son camp de l'autre côté delà Gironde. D'ailleurs, elle ne tenta pas le siège de la place ; elle avait beaucoup souffert de la fièvre et de la dysenterie, une épidémie lui enleva beaucoup de monde. Louis IX tomba gravement malade, et l'on craignit qu'il ne fût emporté par le fléau, comme son père au siège d'Avignon. Les Français se retirèrent donc, après avoir fortifié les places qu'ils avaient prises. Alors Henri III quitta le camp et rentra dans Bordeaux (18 août).Avant la fin du mois, saint Louis était à Tours ; il y reçut la soumission de Guillaume Larcheveque, seigneur de Paithenay, qui lui promit de lui livrer son château et qui fit hommage au comte de Poitiers. La garnison anglaise qu'Henri III avait mise au service de cet autre « traître » fut rappelée. Maintenant que la coalition était brisée, il ne restait plus qu'à frapper Henri III dans la personne de ses alliés. »
(Source : La campagne de Poitou 1242-1243. Taillebourg & Saintes,
Charles Bémont , persee.fr)
Le première phrase de la guerre avait duré du 20 avril au 4 août 1242 ; la poursuite des hostilités par le comte Raymond VII de Toulouse prolongea les hostilités jusqu’en avril 1243.
Nous n’avons rien trouvé de plus précis ; la source contemporaine la plus « proche » et quotidienne, l’Histoire de Saint Louis de Jean de Joinville, chambellan et intime du souverain (consultable sur books.google.fr), est très elliptique sur cette période, et embrasse la période 1242-1244 d’un seul élan, de la révolte des vassaux au nouvel accès de maladie qui décida le roi à « se croiser », ses vassaux rebelles d’hier lui emboîtant immédiatement le pas…
Sur le rapport complexe de Louis IX à son corps, à la douleur et à la maladie, nous vous conseillons l’ouvrage de Jacques Le Goff, Héros du Moyen Age [Livre] : le saint et le roi : Saint François d'Assise ; Saint Louis.
Bonne journée.
Les sources que nous avons consultées ne nous ont pas permis de trouver des réponses sur le séjour tourangeau de Louis IX d’août 1242. Même le diagnostic est imprécis : les historiens ne sont pas tous d’accord sur le paludisme : dans son Saint Louis Jacques Le Goff évoque plutôt la dysentrie :
« Louis IX, dont les pertes à la bataille ont été relativement faibles, doit alors affronter
Ce que nous pouvons dire, c’est que c’est à Blayes, où il pourchasse le roi d’Angleterre Henri III (qui a fui avant son arrivée), que Louis IX tombe malade - et qu'il ne dépose pas les armes pour autant :
« Enfin, l'armée arriva devant Blaye où le roi d'Angleterre ne l'attendit pas, car, dès le 4 août, il avait établi son camp de l'autre côté delà Gironde. D'ailleurs, elle ne tenta pas le siège de la place ; elle avait beaucoup souffert de la fièvre et de la dysenterie, une épidémie lui enleva beaucoup de monde. Louis IX tomba gravement malade, et l'on craignit qu'il ne fût emporté par le fléau, comme son père au siège d'Avignon. Les Français se retirèrent donc, après avoir fortifié les places qu'ils avaient prises. Alors Henri III quitta le camp et rentra dans Bordeaux (18 août).
(Source : La campagne de Poitou 1242-1243. Taillebourg & Saintes,
Charles Bémont , persee.fr)
Le première phrase de la guerre avait duré du 20 avril au 4 août 1242 ; la poursuite des hostilités par le comte Raymond VII de Toulouse prolongea les hostilités jusqu’en avril 1243.
Nous n’avons rien trouvé de plus précis ; la source contemporaine la plus « proche » et quotidienne, l’Histoire de Saint Louis de Jean de Joinville, chambellan et intime du souverain (consultable sur books.google.fr), est très elliptique sur cette période, et embrasse la période 1242-1244 d’un seul élan, de la révolte des vassaux au nouvel accès de maladie qui décida le roi à « se croiser », ses vassaux rebelles d’hier lui emboîtant immédiatement le pas…
Sur le rapport complexe de Louis IX à son corps, à la douleur et à la maladie, nous vous conseillons l’ouvrage de Jacques Le Goff, Héros du Moyen Age [Livre] : le saint et le roi : Saint François d'Assise ; Saint Louis.
Bonne journée.
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