Bush et Trump ont manipulé les élections.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 02/10/2018 à 15h53
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Question d'origine :
Bonjour
Bush et Trump ont-ils manipulé les élections pour gagner illégalement ? Si oui quelles sont les mesures à prendre contre Trump vu que son mandat est en cours ?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/10/2018 à 11h03
Bonjour,
Votre question porte sur deux élections présidentielles controversées aux Etats-Unis : celle de George W. Bush en 2000 dans l’élection qui l’opposait au démocrate Al Gore, et celle de Donald Trump dont le mandat est en cours.
Commençons par revenir sur l’élection de 2000 et les explications de la politologue Karine Prémont :
« Le soir de l'élection américaine du 7 novembre 2000, le candidat républicain George W. Bush et le démocrate Al Gore étaient au coude-à-coude. Les résultats du vote étaient si serrés qu'il a fallu attendre 41 jours avant de connaître le gagnant, au terme de plusieurs dépouillements. La politologue Karine Prémont raconte à Jacques Beauchamp cette étonnante élection et la saga judiciaire qui a mené George W. Bush à la présidence des États-Unis.
Une chaude lutte
Le vice-président de Bill Clinton Al Gore, le gouverneur du Texas George W. Bush et le militant du Parti vert Ralph Nader s'affrontaient lors de la campagne présidentielle. Après avoir conservé une avance confortable jusqu'à la mi-septembre 2000, Bush a perdu du terrain dans les sondages en raison de sa difficulté à démontrer sa connaissance de certains dossiers. Le jour de l'élection, le candidat républicain a perdu sa certitude d'obtenir le vote d'au moins 270 des 538 grands électeurs, ce qui lui donnerait accès à la Maison-Blanche.
Des résultats et des dépouillements contestés
Le 8 novembre 2000, à deux heures du matin, les médias donnent Bush gagnant. Comme il y a seulement environ 1700 voix de différence entre les candidats en Floride, Al Gore décide de ne pas concéder la victoire. Le 9 novembre, Al Gore demande un nouveau dépouillement du scrutin dans les comtés de Floride et George W. Bush tente d'empêcher sa tenue.
La Cour suprême de la Floride ordonne la poursuite de ce dépouillement jusqu'au 14 novembre. Ce jour-là, la secrétaire d'État de la Floride, Katherine Harris, déclare George W. Bush vainqueur par 300 voies seulement. La Cour suprême de la Floride donne ensuite raison à Gore, qui souhaite reprendre le dépouillement. Le 26 novembre, Kathleen Harris annonce de nouveau la victoire de Bush en Floride, mais avec 537 voix d'avance sur Gore. La contestation se rend jusqu'en Cour suprême des États-Unis, qui tranche en faveur de George W. Bush.
George W. Bush officiellement élu
Le 13 décembre 2000, cette crise politique sans précédent connaît son dénouement officiel lorsque le démocrate Al Gore accorde la victoire à George W. Bush. Au final, 271 grands électeurs ont voté pour Bush contre 266 pour Gore. Le candidat démocrate avait pourtant remporté 500 000 votes de plus.Pour la première fois depuis 1888, un président était élu avec moins de votes que son adversaire . »
Vous trouverez également des éclairages dans les sites suivants :
- Perspective monde
- Wikipedia
En 2016, c’est encore une fois le collège électoral qui a fait pencher le résultat des élections en faveur de Donald Trump alors qu’il avait recueilli moins de votes populaires que son adversaire au total : 46,2% contre 48,2% pour Hillary Clinton, soit 200 000 voix d’écart.
Suite à ces résultats, un article d’huffingtonpost.fr publié en 2016 donne la parole à l’historien Pierre Guerlain qui explique pourquoi le système électoral des Etats-Unis est aussi complexe et inégalitaire… et pourquoi ce n’est pas près de changer :
«Une république avant d'être une démocratie
"Il faut bien comprendre qu'avant 1830, les Etats-Unis ne sont pas une démocratie, mais une république", rappelle au HuffPost Pierre Guerlain, professeur de civilisation américaine. "Au début, les penseurs américains se méfient de la démocratie, synonyme de chaos". Historiquement, les grands électeurs étaient simplement nommés par les États composant le pays, sans processus d'élection. C'est ce que prévoit la constitution. Le vote s'est mis en place progressivement, répondant à un besoin de représentativité démocratique, ce qui aboutit au système mis en place en 1830 et encore d'actualité aujourd'hui, à peu de choses près.
Comme l'avait si bien noté Alexis de Tocqueville en 1835, la démocratie américaine ne s'est pas créée par le haut, par l'idée de la nation, mais par le bas: d'abord au niveau des villes, puis des comtés, des États, et enfin du gouvernement fédéral.
"L'objectif du système des grands électeurs était d'éviter la domination de certains États puissants et très peuplés", rappelle Pierre Guerlain. Une égalité des différents États plutôt que des citoyens.
Cela donne donc un avantage aux petits États ruraux. D'autant plus que ceux-ci disposent, au minimum, de trois grands électeurs. Comme le rappelle Vox, actuellement, un électeur du Wyoming dispose d'un poids électoral 3,5 fois plus important qu'un électeur du Texas.
Un système qui avantage les Républicains...
Le système électoral américain est "une construction inachevée", estime Pierre Guerlain, pour qui "les Etats-Unis ne sont pas, sur ce plan, un modèle de démocratie". Surtout que cet état de fait avantage le parti républicain.
En effet, les quatre présidents des États-Unis élus grâce aux grands électeurs mais n'ayant pas remporté le vote populaire national sont tous Républicains. Deux d'entre eux ont été élus au XIXe siècle et il faudra attendre le duel Al Gore - Bush, en 2000, pour que le cas de figure se présente une nouvelle fois. Un cas de figure rare, mais qui risque de se multiplier à l'avenir.
"Les petits États ruraux avantagés par ce système sont en majorité composés de Blancs plutôt que de minorités", rappelle Pierre Guerlain. Or, ceux-ci votent plutôt républicain. Et les choses ne sont pas mieux pour les élections du Sénat et de la Chambre des représentants. Ici aussi, les petits Etats disposent de plus de représentants que les grands, par rapport au nombre d'habitants.
De plus, "les gouverneurs locaux déterminent le découpage électoral pour les élections du Congrès. Or, la majorité des États sont contrôlés par les Républicains", note Pierre Guerlain.
... Et qui n'est pas près de changer
Et le problème devrait empirer dans les années à venir. En 2016, Clinton a surperformé dans les Etats majoritairement démocrates, de plus en plus peuplés, notamment de jeunes et de minorités. Mais que le candidat gagne un Etat avec 1 ou 30 points d'avance, le résultat est le même.
Mais si ce système de grands électeurs est si peu représentatif, pourquoi perdure-t-il après plus de deux siècles? Tout simplement car un changement aussi important du système est plus qu'improbable. Pour passer un amendement constitutionnel, les deux tiers du Congrès doit le valider, de même que 38 Etats, rappelle Vox. Il est donc impensable que des petits Etats valident un changement des règles en leur défaveur.
De plus, ce débat n'est pas prioritaire dans le système politique américain, "le rôle de l'argent cristallise bien plus de tensions", explique Pierre Guerlain. Pour autant, certaines initiatives existent. Il serait même possible de respecter le suffrage universel direct des citoyens américains sans changer la constitution, précise Vox.
En effet, celle-ci ne précise pas comment doivent être nommés les grands électeurs. Un système a donc été imaginé où les États s'engagent à ce que ses grands électeurs votent pour le candidat qui a remporté le plus de suffrages dans l'ensemble des États-Unis.
10 États, représentant 165 grands électeurs, ont même déjà accepté ce système. Mais pour qu'il rentre en application, il faut qu'il soit accepté par suffisamment d'États pour totaliser 270 grands électeurs. Or, sur tous les États ayant accepté ce changement, pas un républicain ni un "swing state", les précieux sésames de l'élection qui concentrent l'attention. Et, encore une fois, il y a peu de chances que ceux-ci acceptent un changement qui ne leur sera assurément pas bénéfique. »
Depuis, plusieurs scandales ont éclaté, mettant au jour des procédés de manipulation pour influencer le résultat de l’élection de 2016 :
- Etats-Unis : comment la Russie a piraté l’élection présidentielle, leparisien.fr
- Élection de Trump: le hold-up de Cambridge Analytica sur les usagers de Facebook, lexpress.fr
- Etats-Unis : l'ex-avocat de Donald Trump plaide coupable de fraude bancaire et fiscale et implique le président américain, francetvinfo.fr
Les nombreuses affaires impliquant l’entourage de Donald Trump pourraient avoir un impact sur les élections de mi-mandat qui se tiennent en novembre :
«Les affaires s’accumulent chez les républicains
A ces tendances défavorables pour les républicains vient s'ajouter une actualité judiciaire dont Donald Trump se serait bien passé. Toute la semaine, le procès de son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, accusé de fraude fiscale et de blanchiment d'argent, a fait la Une des médias américains.
Mercredi, Christopher Collins, l'élu républicain de l'Etat de New York à la Chambre des représentants a été inculpé de délit d'initié, en lien avec une société australienne de biotechnologie. Une actualité sur laquelle les démocrates se sont empressés de surfer. La chef de file démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, a estimé que les charges retenues montraient "la culture endémique de corruption et d'enrichissement personnel chez les républicains à Washington aujourd'hui".
Donald Trump devra également composer avec l'enquête russe jusqu'aux élections. Le procureur spécial Robert Mueller espère l'interroger rapidement, avec des conséquences possiblement désastreuses pour la campagne. »
Source : lejdd.fr
Notons que le procureur spécial Robert Mueller est à la tête de l’enquête en cours sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie.
Paradoxalement, Donald Trump aurait le pouvoir de le renvoyer :
« Au début de l'été, des fuites à la Maison Blanche suggéraient que Donald Trump envisageait de renvoyer Robert Mueller. En juillet, le président avait d'ailleurs averti qu'il considérerait toute enquête sur les finances de sa famille comme inappropriée, malgré l'accusation générale que Robert Mueller avait reçue du ministère de la Justice, expliquent nos confrères du HuffPost américain.
La lettre du substitut du procureur général Rod Rosenstein, qui nomme Robert Mueller conseiller spécial, lui confère le pouvoir d'enquêter sur "tout lien et/ou coordination entre le gouvernement russe et les individus associés à la campagne du président Donald Trump", ainsi que "toute question soulevée ou découlant directement de l'enquête" et de toute tentative d'interférer avec l'enquête.
Le sénateur Lindsey Graham a averti que forcer Mueller à quitter sa mission "pourrait être le début de la fin" du mandat de Trump à la Maison Blanche, et le représentant Mike Simpson (R-ID) de dire "Tout l'enfer se déchaînerait" si cela arrivait, rapporte le HuffPost américain. »
Source : Qui est Robert Mueller, ce procureur spécial que Donald Trump ne peut pas se risquer à virer, huffingtonpost.fr
Le duel entre Robert Mueller et Donal Trump pourrait aller jusqu’à la Cour Supême :
« Le scénario de la Cour suprême
Enfin, le duel entre Robert Mueller et Donald Trump pourrait être tranché par les tribunaux. Car le président a déjà indiqué qu'il ne se soumettrait pas volontairement aux questions du procureur. Ce dernier devrait alors l'assigner à comparaître. Dans ce cas de figure, nul doute que Trump fera appel et le dossier serait soumis à la Cour suprême.
Si Brett Kavanaugh, candidat désigné par Donald Trump, fait son entrée à la Cour suprême dans les semaines à venir, celle-ci permettrait sans doute à Trump d'échapper à l'audition. Juge fédéral et membre de la cour d'appel des Etats-Unis,Kavanaugh est l'auteur de plusieurs articles dans lesquels il argumente qu'un président en exercice ne doit pas être obligé à répondre, contre son gré, aux questions d'un magistrat . »
Source : Trump-Mueller, l'heure du duel, lexpress.fr
Brett Kavanaugh, candidat à la Cour Suprême, fait actuellement l’objet d’accusations d’agressions sexuelles. Sous la pression des Démocrates mais aussi des Républicains, Donald Trump a ordonné l’ouverture d’une enquête du FBI.
Affaire à suivre…
Votre question porte sur deux élections présidentielles controversées aux Etats-Unis : celle de George W. Bush en 2000 dans l’élection qui l’opposait au démocrate Al Gore, et celle de Donald Trump dont le mandat est en cours.
Commençons par revenir sur l’élection de 2000 et les explications de la politologue Karine Prémont :
« Le soir de l'élection américaine du 7 novembre 2000, le candidat républicain George W. Bush et le démocrate Al Gore étaient au coude-à-coude. Les résultats du vote étaient si serrés qu'il a fallu attendre 41 jours avant de connaître le gagnant, au terme de plusieurs dépouillements. La politologue Karine Prémont raconte à Jacques Beauchamp cette étonnante élection et la saga judiciaire qui a mené George W. Bush à la présidence des États-Unis.
Le vice-président de Bill Clinton Al Gore, le gouverneur du Texas George W. Bush et le militant du Parti vert Ralph Nader s'affrontaient lors de la campagne présidentielle. Après avoir conservé une avance confortable jusqu'à la mi-septembre 2000, Bush a perdu du terrain dans les sondages en raison de sa difficulté à démontrer sa connaissance de certains dossiers. Le jour de l'élection, le candidat républicain a perdu sa certitude d'obtenir le vote d'au moins 270 des 538 grands électeurs, ce qui lui donnerait accès à la Maison-Blanche.
Le 8 novembre 2000, à deux heures du matin, les médias donnent Bush gagnant. Comme il y a seulement environ 1700 voix de différence entre les candidats en Floride, Al Gore décide de ne pas concéder la victoire. Le 9 novembre, Al Gore demande un nouveau dépouillement du scrutin dans les comtés de Floride et George W. Bush tente d'empêcher sa tenue.
La Cour suprême de la Floride ordonne la poursuite de ce dépouillement jusqu'au 14 novembre. Ce jour-là, la secrétaire d'État de la Floride, Katherine Harris, déclare George W. Bush vainqueur par 300 voies seulement. La Cour suprême de la Floride donne ensuite raison à Gore, qui souhaite reprendre le dépouillement. Le 26 novembre, Kathleen Harris annonce de nouveau la victoire de Bush en Floride, mais avec 537 voix d'avance sur Gore. La contestation se rend jusqu'en Cour suprême des États-Unis, qui tranche en faveur de George W. Bush.
Le 13 décembre 2000, cette crise politique sans précédent connaît son dénouement officiel lorsque le démocrate Al Gore accorde la victoire à George W. Bush. Au final, 271 grands électeurs ont voté pour Bush contre 266 pour Gore. Le candidat démocrate avait pourtant remporté 500 000 votes de plus.
Vous trouverez également des éclairages dans les sites suivants :
- Perspective monde
- Wikipedia
En 2016, c’est encore une fois le collège électoral qui a fait pencher le résultat des élections en faveur de Donald Trump alors qu’il avait recueilli moins de votes populaires que son adversaire au total : 46,2% contre 48,2% pour Hillary Clinton, soit 200 000 voix d’écart.
Suite à ces résultats, un article d’huffingtonpost.fr publié en 2016 donne la parole à l’historien Pierre Guerlain qui explique pourquoi le système électoral des Etats-Unis est aussi complexe et inégalitaire… et pourquoi ce n’est pas près de changer :
«
"Il faut bien comprendre qu'avant 1830, les Etats-Unis ne sont pas une démocratie, mais une république", rappelle au HuffPost Pierre Guerlain, professeur de civilisation américaine. "Au début, les penseurs américains se méfient de la démocratie, synonyme de chaos". Historiquement, les grands électeurs étaient simplement nommés par les États composant le pays, sans processus d'élection. C'est ce que prévoit la constitution. Le vote s'est mis en place progressivement, répondant à un besoin de représentativité démocratique, ce qui aboutit au système mis en place en 1830 et encore d'actualité aujourd'hui, à peu de choses près.
Comme l'avait si bien noté Alexis de Tocqueville en 1835, la démocratie américaine ne s'est pas créée par le haut, par l'idée de la nation, mais par le bas: d'abord au niveau des villes, puis des comtés, des États, et enfin du gouvernement fédéral.
"L'objectif du système des grands électeurs était d'éviter la domination de certains États puissants et très peuplés", rappelle Pierre Guerlain. Une égalité des différents États plutôt que des citoyens.
Cela donne donc un avantage aux petits États ruraux. D'autant plus que ceux-ci disposent, au minimum, de trois grands électeurs. Comme le rappelle Vox, actuellement, un électeur du Wyoming dispose d'un poids électoral 3,5 fois plus important qu'un électeur du Texas.
Le système électoral américain est "une construction inachevée", estime Pierre Guerlain, pour qui "les Etats-Unis ne sont pas, sur ce plan, un modèle de démocratie". Surtout que cet état de fait avantage le parti républicain.
En effet, les quatre présidents des États-Unis élus grâce aux grands électeurs mais n'ayant pas remporté le vote populaire national sont tous Républicains. Deux d'entre eux ont été élus au XIXe siècle et il faudra attendre le duel Al Gore - Bush, en 2000, pour que le cas de figure se présente une nouvelle fois. Un cas de figure rare, mais qui risque de se multiplier à l'avenir.
"Les petits États ruraux avantagés par ce système sont en majorité composés de Blancs plutôt que de minorités", rappelle Pierre Guerlain. Or, ceux-ci votent plutôt républicain. Et les choses ne sont pas mieux pour les élections du Sénat et de la Chambre des représentants. Ici aussi, les petits Etats disposent de plus de représentants que les grands, par rapport au nombre d'habitants.
De plus, "les gouverneurs locaux déterminent le découpage électoral pour les élections du Congrès. Or, la majorité des États sont contrôlés par les Républicains", note Pierre Guerlain.
Et le problème devrait empirer dans les années à venir. En 2016, Clinton a surperformé dans les Etats majoritairement démocrates, de plus en plus peuplés, notamment de jeunes et de minorités. Mais que le candidat gagne un Etat avec 1 ou 30 points d'avance, le résultat est le même.
Mais si ce système de grands électeurs est si peu représentatif, pourquoi perdure-t-il après plus de deux siècles? Tout simplement car un changement aussi important du système est plus qu'improbable. Pour passer un amendement constitutionnel, les deux tiers du Congrès doit le valider, de même que 38 Etats, rappelle Vox. Il est donc impensable que des petits Etats valident un changement des règles en leur défaveur.
De plus, ce débat n'est pas prioritaire dans le système politique américain, "le rôle de l'argent cristallise bien plus de tensions", explique Pierre Guerlain. Pour autant, certaines initiatives existent. Il serait même possible de respecter le suffrage universel direct des citoyens américains sans changer la constitution, précise Vox.
En effet, celle-ci ne précise pas comment doivent être nommés les grands électeurs. Un système a donc été imaginé où les États s'engagent à ce que ses grands électeurs votent pour le candidat qui a remporté le plus de suffrages dans l'ensemble des États-Unis.
10 États, représentant 165 grands électeurs, ont même déjà accepté ce système. Mais pour qu'il rentre en application, il faut qu'il soit accepté par suffisamment d'États pour totaliser 270 grands électeurs. Or, sur tous les États ayant accepté ce changement, pas un républicain ni un "swing state", les précieux sésames de l'élection qui concentrent l'attention. Et, encore une fois, il y a peu de chances que ceux-ci acceptent un changement qui ne leur sera assurément pas bénéfique. »
Depuis, plusieurs scandales ont éclaté, mettant au jour des procédés de manipulation pour influencer le résultat de l’élection de 2016 :
- Etats-Unis : comment la Russie a piraté l’élection présidentielle, leparisien.fr
- Élection de Trump: le hold-up de Cambridge Analytica sur les usagers de Facebook, lexpress.fr
- Etats-Unis : l'ex-avocat de Donald Trump plaide coupable de fraude bancaire et fiscale et implique le président américain, francetvinfo.fr
Les nombreuses affaires impliquant l’entourage de Donald Trump pourraient avoir un impact sur les élections de mi-mandat qui se tiennent en novembre :
«
A ces tendances défavorables pour les républicains vient s'ajouter une actualité judiciaire dont Donald Trump se serait bien passé. Toute la semaine, le procès de son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, accusé de fraude fiscale et de blanchiment d'argent, a fait la Une des médias américains.
Mercredi, Christopher Collins, l'élu républicain de l'Etat de New York à la Chambre des représentants a été inculpé de délit d'initié, en lien avec une société australienne de biotechnologie. Une actualité sur laquelle les démocrates se sont empressés de surfer. La chef de file démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, a estimé que les charges retenues montraient "la culture endémique de corruption et d'enrichissement personnel chez les républicains à Washington aujourd'hui".
Donald Trump devra également composer avec l'enquête russe jusqu'aux élections. Le procureur spécial Robert Mueller espère l'interroger rapidement, avec des conséquences possiblement désastreuses pour la campagne. »
Source : lejdd.fr
Notons que le procureur spécial Robert Mueller est à la tête de l’enquête en cours sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie.
Paradoxalement, Donald Trump aurait le pouvoir de le renvoyer :
« Au début de l'été, des fuites à la Maison Blanche suggéraient que Donald Trump envisageait de renvoyer Robert Mueller. En juillet, le président avait d'ailleurs averti qu'il considérerait toute enquête sur les finances de sa famille comme inappropriée, malgré l'accusation générale que Robert Mueller avait reçue du ministère de la Justice, expliquent nos confrères du HuffPost américain.
La lettre du substitut du procureur général Rod Rosenstein, qui nomme Robert Mueller conseiller spécial, lui confère le pouvoir d'enquêter sur "tout lien et/ou coordination entre le gouvernement russe et les individus associés à la campagne du président Donald Trump", ainsi que "toute question soulevée ou découlant directement de l'enquête" et de toute tentative d'interférer avec l'enquête.
Le sénateur Lindsey Graham a averti que forcer Mueller à quitter sa mission "pourrait être le début de la fin" du mandat de Trump à la Maison Blanche, et le représentant Mike Simpson (R-ID) de dire "Tout l'enfer se déchaînerait" si cela arrivait, rapporte le HuffPost américain. »
Source : Qui est Robert Mueller, ce procureur spécial que Donald Trump ne peut pas se risquer à virer, huffingtonpost.fr
Le duel entre Robert Mueller et Donal Trump pourrait aller jusqu’à la Cour Supême :
« Le scénario de la Cour suprême
Enfin, le duel entre Robert Mueller et Donald Trump pourrait être tranché par les tribunaux. Car le président a déjà indiqué qu'il ne se soumettrait pas volontairement aux questions du procureur. Ce dernier devrait alors l'assigner à comparaître. Dans ce cas de figure, nul doute que Trump fera appel et le dossier serait soumis à la Cour suprême.
Si Brett Kavanaugh, candidat désigné par Donald Trump, fait son entrée à la Cour suprême dans les semaines à venir, celle-ci permettrait sans doute à Trump d'échapper à l'audition. Juge fédéral et membre de la cour d'appel des Etats-Unis,
Source : Trump-Mueller, l'heure du duel, lexpress.fr
Brett Kavanaugh, candidat à la Cour Suprême, fait actuellement l’objet d’accusations d’agressions sexuelles. Sous la pression des Démocrates mais aussi des Républicains, Donald Trump a ordonné l’ouverture d’une enquête du FBI.
Affaire à suivre…
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