ILE BARBE LE CHATELARD

Réponse de la Documentation régionale


Bonjour,

Votre question est très pointue et nous avons cherché la réponse dans les ouvrages de références sur l’Ile Barbe, notamment :
- L'Ile Barbe aux portes de Lyon : histoire d'une abbaye et d'une île de Bruno Voisin
- L'Ile-Barbe : son ancienne abbaye et le bourg de Saint-Rambert de Léopold Niepce.

Nous avons pu lire les inscriptions qui se révèlent être probablement une devise « MON LOZ DE CHARITE ». La femme portant les deux enfants étant un symbole courant de la Charité.

Benoît Faure-Jarrosson (Président de la Société d’Histoire de Lyon) et Bruno Voisin (auteur du L'Ile Barbe aux portes de Lyon : histoire d'une abbaye et d'une île) ont accepté de nous apporter toutes leurs connaissances.

Citons d’abord l’ouvrage ancien de Léopold Niepce (p. 281) :
« Sur la porte d’entrée seulement est resté un grand encadrement de pierre d’une belle exécution portant un écusson « de… à lion chargé d’une cotice de… » et au bas de ces armes se lit la date de 1560 (3).
(3) [Ces armes sont exactement les mêmes que celles de la famille de Frens, originaire de la Dombes, laquelle portait « d’argent au lion de sable à la cotice de gueules brochante sur le tout » (Guichenon. Hist. Des Dombes. Arm.) Plusieurs membres de cette famille sont mentionnés dans les chartes de l’Ile-Barbe.]
Et cependant, les divers auteurs qui ont parlé du Châtelard ont tous avancé imperturbablement que cet écusson était aux armes des chanoines-comtes de Lyon « de gueules au griffon d’or et au lion d’argent affrontés et couronnés d’or… » et c’est ainsi qu’on écrit l’histoire…
La date de 1560 indique, évidemment, que le Châtelard aura été reconstruit ou au moins réparé par l’un des dignitaires de l’abbaye sécularisée, lequel aura tenu à mettre ses armes dans le cartouche qui orne la porte d’entrée. »

On trouve en effet un tel blason pour la famille Frens dans Histoire de la souveraineté de Dombes justifiée par titres, fondations de monastères, anciens manuscrits, etc de Samuel Guichenon.
Cependant, M. Faure-Jarrosson indique que la famille Frens identifiée dans (Les Mazures de l'abbaye royale de l'Isle-Barbe lez Lyon de Le Laboureur) s’est éteinte plusieurs siècles avant le 16e siècle.

Il évoque donc la possibilité que ce blason soit celui du cellerier qui occupait alors le Châtelard. Nous rapportons son hypothèse : « En 1551, à la veille de la sécularisation, il s'agit de Geoffroy d'Arces (op. cit. p. 244). La famille porte pour meuble principal soit un bâton (Le Laboureur, vol. II, p. 80 pour Claude, qui fut cellerier au début du XVIe s.) soit une cotice (d'Hozier, Armorial général...) mais je ne vois point de lion. »

Enfin, « Au vu de la réfection complète de la façade, on ne peut être sûr que l'emplacement soit d'origine et que la déduction sur le cellerier soit donc imparable. ».

Bruno Voisin indique que « Le Chatelard est un édifice composite mêlant éléments carolingiens (tours de défense et restes de remparts), logis fortifiés des XI et XII et XIIIe siècle. Les dernières recherches archéologiques datent du XIVe siècle la construction du logis principal appuyé au nord sur un reste de tour carolingien et au sud sur la chapelle Sainte-Marie-Madeleine. Elle serait due à Jean de Ronchivol qui en aurait reçu la donation en 1334 »

La fermeture du portail principal fait suite à des intrusions.

Monsieur Faure-Jarrosson fournit encore les informations suivantes :

En 1560, Mathieu Chabaud est archidiacre de l'Ile-Barbe (titre qui prend la suite de celui de cellerier).

Guy Parguez indique dans Les éditions du XVIe siècle de Barthélemy Aneau à la Bibliothèque Municipale de Lyon qu'un ou plusieurs livres de Barthélémy Aneau ont appartenu à Mathieu Chabaud.
Il faudrait donc faire une recherche pour savoir si ce ou ces livres présentent un ex-libris armorié tel que sur ce bas-relief.

Enfin il indique que Jean Tricou, dans son Armorial et répertoire lyonnais, n'a pas relevé de blason pour Mathieu Chabaud.

L'hypothèse que ce bas-relief ne soit pas à sa place d'origine est donc toujours valable.