Question d'origine :
Bonjour
quelle est la prospective sur les réserves mondiales des matières premières nécessaires spécifiquement aux voitures électriques, je pense aux composants des batteries et autres éléments que j'ignore ?
merci
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/09/2018 à 10h11
Bonjour,
L’émergence et le progrès rapide de la technologie des véhicules électriques est en train de reconfigurer le marché des minerais et carburants. Selon lesechos.fr, « sur les marchés des métaux, le sujet, déjà, accapare. Pour le secteur, l'enjeu est potentiellement immense. La révolution électrique dans l'automobile peut bouleverser l'offre et la demande de matériaux comme le cuivre et l'aluminium utilisés dans ces véhicules en plus grande quantité que dans les voitures à essence, aussi bien que le nickel, le cobalt ou le lithium qui composent les batteries rechargeables dont ils sont équipés.
[…]
Dans un monde 100% véhicule électrique, UBS a calculé que le cobalt est la matière première dont les besoins devraient le plus augmenter (+1.928 % comparé à la production mondiale actuelle), derrière le lithium (+2.898 %). Dans une étude publiée en mai, la banque explique, après avoir comparé une Bolt Chevrolet à une Golf Volkswagen, que la carrosserie et le châssis d'une voiture « propre " nécessitent en revanche moins de fer et un peu moins d'acier.
Les grands groupes miniers se frottent les mains. « Avec 90 kilogrammes de cuivre au minimum par véhicule électrique, soit trois à quatre fois plus que dans une voiture à essence, on voit clairement l'impact que cela pourrait avoir sur la demande de cuivre ", indiquait Jean-Sébastien Jacques, le patron de Rio Tinto, lors d'un séminaire organisé fin 2016. De son côté, Glencore, premier producteur de cobalt, qui extrait aussi du cuivre et du nickel, assure que cet impact sur les matières premières sera plus rapide que prévu. D'ici à 2035, dans un scénario où 95% des voitures vendues sont électriques, il faudrait 20 millions de tonnes de cuivre et 1,8 million de nickel en plus, ainsi que 679.000 tonnes de cobalt supplémentaires, d'après Bernstein. […] Y aura-t-il assez de ces matériaux disponibles ?[…]Il y aura de la bauxite, du cuivre ou du manganèse en suffisance. Si certains se sont inquiétés d'un manque à venir de lithium, du Chili à la Bolivie, en passant par l'Australie, en fait, les réserves abondent. Mais si, pour l'heure, les mines ouvertes sont peu nombreuses. Le cobalt pourrait, en revanche, poser davantage de problèmes. »
L’UBS evidence lab a publié une estimation de ce qui serait la demande en matières premières, dans un monde dominé par les véhicules électriques :
(Source : usinenouvelle.com)
Ce qui ne veut pas dire que la pénurie de matières premières menace : une synthèse de transportenvironment.org (en anglais) rappelant que la production annuelle actuelle de cobalt (45 000 tonnes) comparée aux 5 millions de tonnes en réserve dans les sols cubain, congolais et australien paraisse peu à même de créer une pénurie à court terme. Concernant le lithium, les sources que nous avons consultées sont encore moins alarmistes – non seulement en raison de la richesse des gisements, mais aussi parce que, comme le rappelle le patron de Tesla dans un entretien avec techniques-ingenieur.fr, contrairement au pétrole, le lithium est recyclable.
Cela dit, le coût en matières premières ne se limite pas à la fabrication. Ce qui attise les interrogations aujourd’hui est surtout la question de la production d’énergie, comme le souligne lepoint.fr :
“Pour sa construction, une voiture électrique requiert plus d'énergie qu'une voiture thermique, mais sensiblement moins lors de son utilisation. Les premières études sur le sujet pouvaient laisser penser que, dans certains cas (comme lorsque l'électricité consommée était majoritairement issue d'énergie fossile comme le charbon), le bilan écologique global de la voiture électrique pourrait être pire que celui de la voiture thermique. Mais les études récentes qui intègrent la seconde vie des batteries utilisées comme système de stockage-tampon pour le réseau électrique – et qui permettent une meilleure utilisation des énergies renouvelables – donnent définitivement l'avantage à la voiture électrique. »
Il faut toutefois se garder d’un trop grand optimisme : n’oublions pas que l’impact de l’électricité dépend aussi de la façon dont on la produit. Ainsi, la Chine, de loin de plus grand parc de voitures électriques au monde, produit encore 70% de son électricité dans des centrales à charbon… ce qui ne fait que déplacer le problème de pollution de l’air.
(Source : automobile-propre.com)
Pour finir, nous vous invitions à consulter l’article sur les « gagnants et perdants » de la révolution automobile sur capital.fr.
Bonne journée.
L’émergence et le progrès rapide de la technologie des véhicules électriques est en train de reconfigurer le marché des minerais et carburants. Selon lesechos.fr, « sur les marchés des métaux, le sujet, déjà, accapare. Pour le secteur, l'enjeu est potentiellement immense. La révolution électrique dans l'automobile peut bouleverser l'offre et la demande de matériaux comme le cuivre et l'aluminium utilisés dans ces véhicules en plus grande quantité que dans les voitures à essence, aussi bien que le nickel, le cobalt ou le lithium qui composent les batteries rechargeables dont ils sont équipés.
[…]
Dans un monde 100% véhicule électrique, UBS a calculé que le cobalt est la matière première dont les besoins devraient le plus augmenter (+1.928 % comparé à la production mondiale actuelle), derrière le lithium (+2.898 %). Dans une étude publiée en mai, la banque explique, après avoir comparé une Bolt Chevrolet à une Golf Volkswagen, que la carrosserie et le châssis d'une voiture « propre " nécessitent en revanche moins de fer et un peu moins d'acier.
Les grands groupes miniers se frottent les mains. « Avec 90 kilogrammes de cuivre au minimum par véhicule électrique, soit trois à quatre fois plus que dans une voiture à essence, on voit clairement l'impact que cela pourrait avoir sur la demande de cuivre ", indiquait Jean-Sébastien Jacques, le patron de Rio Tinto, lors d'un séminaire organisé fin 2016. De son côté, Glencore, premier producteur de cobalt, qui extrait aussi du cuivre et du nickel, assure que cet impact sur les matières premières sera plus rapide que prévu. D'ici à 2035, dans un scénario où 95% des voitures vendues sont électriques, il faudrait 20 millions de tonnes de cuivre et 1,8 million de nickel en plus, ainsi que 679.000 tonnes de cobalt supplémentaires, d'après Bernstein. […] Y aura-t-il assez de ces matériaux disponibles ?[…]Il y aura de la bauxite, du cuivre ou du manganèse en suffisance. Si certains se sont inquiétés d'un manque à venir de lithium, du Chili à la Bolivie, en passant par l'Australie, en fait, les réserves abondent. Mais si, pour l'heure, les mines ouvertes sont peu nombreuses. Le cobalt pourrait, en revanche, poser davantage de problèmes. »
L’UBS evidence lab a publié une estimation de ce qui serait la demande en matières premières, dans un monde dominé par les véhicules électriques :
(Source : usinenouvelle.com)
Ce qui ne veut pas dire que la pénurie de matières premières menace : une synthèse de transportenvironment.org (en anglais) rappelant que la production annuelle actuelle de cobalt (45 000 tonnes) comparée aux 5 millions de tonnes en réserve dans les sols cubain, congolais et australien paraisse peu à même de créer une pénurie à court terme. Concernant le lithium, les sources que nous avons consultées sont encore moins alarmistes – non seulement en raison de la richesse des gisements, mais aussi parce que, comme le rappelle le patron de Tesla dans un entretien avec techniques-ingenieur.fr, contrairement au pétrole, le lithium est recyclable.
Cela dit, le coût en matières premières ne se limite pas à la fabrication. Ce qui attise les interrogations aujourd’hui est surtout la question de la production d’énergie, comme le souligne lepoint.fr :
“Pour sa construction, une voiture électrique requiert plus d'énergie qu'une voiture thermique, mais sensiblement moins lors de son utilisation. Les premières études sur le sujet pouvaient laisser penser que, dans certains cas (comme lorsque l'électricité consommée était majoritairement issue d'énergie fossile comme le charbon), le bilan écologique global de la voiture électrique pourrait être pire que celui de la voiture thermique. Mais les études récentes qui intègrent la seconde vie des batteries utilisées comme système de stockage-tampon pour le réseau électrique – et qui permettent une meilleure utilisation des énergies renouvelables – donnent définitivement l'avantage à la voiture électrique. »
Il faut toutefois se garder d’un trop grand optimisme : n’oublions pas que l’impact de l’électricité dépend aussi de la façon dont on la produit. Ainsi, la Chine, de loin de plus grand parc de voitures électriques au monde, produit encore 70% de son électricité dans des centrales à charbon… ce qui ne fait que déplacer le problème de pollution de l’air.
(Source : automobile-propre.com)
Pour finir, nous vous invitions à consulter l’article sur les « gagnants et perdants » de la révolution automobile sur capital.fr.
Bonne journée.
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