Des films d'action pour développer l'empathie

Réponse du Département Arts et Loisirs

Les ressorts de l’empathie sont variables, forcément couplés à d’autres, le goût par exemple, celui des autres aussi, auxquel il est difficile de rallier des réfractaires…Nos propositions ne seront pas exhaustives et dépasseront la catégorie "film d’action" du fait de la typologie même des films dédiés aux migrants qu’ils soient fictionnels ou documentaires, un genre dont nous n’avons pu faire fi.

Un premier classique et historique s’impose : l’émigrant de Charlie Chaplin, daté de 1917, muet et néanmoins dynamique!
puis un second, emblématique : Rocky.
Dans un article des Inrocks consacré aux films d'action, à son propos, on lit les mots suivants au chapître intitulé Le socle idéologique:
« (-) À partir de 1982, les succès conjoints de Stallone et Schwarzenegger illustrent bien les années Reagan et Bush, où les gouvernements délaissent la société pour se réaliser dans l'ultralibéralisme et muscler leur politique étrangère. Après Rocky, l'ouvrier issu de l'immigration qui s'élève socialement, c'est à l'Amérique et à son histoire récente que Rambo offre une revanche. Il lui permet, pectoraux bombés, de dépasser le trauma du Vietnam et d'enterrer vingt ans de crise idéologique et de questionnement politique. »

Nous proposons la sélection suivante :
-Mediterranea le film de Jonas Carpignano s'intéresse au sort des migrants en Italie.
-Immigration game une parabole cruelle sur les réfugiés aborde le sujet sur le mode « anticipation ».
-Get out de Jordan Peele déroute…
-Les fils de l’homme d'Alfonso Cuarón
-l'Ordre des choses de Andrea Segre.
-Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu
-La promesse de Luc et Jean-Pierre Dardenne
-La pirogue de Moussa Touré
-Eden à l’ouest de Costa Gavras
-La rivière Tumen de Zhang Lu
-Babel de Alejandro González Iñárritu
-Gran Torino de Clint Eastwood
Ces deux films que nous ne possédons pas à la BML : Diego star de Frédérick Pelletier et El norte de Gregory Nava.
Cette liste proposée par Télérama rassemble plutôt des films d’auteurs.

Enfin, nous suggérons la piste documentaire, parce que la véracité des situations filmées, les images et paroles recueillies (portée du témoignage) peuvent toucher parfois plus que la fiction.

« La catégorie des films visant à agir sur la migration englobe par ailleurs aussi des longs métrages de cinéastes ou de reporters indépendants qui choisissent de témoigner des réalités migratoires via des documentaires ou des fictions. A ce jour, l’exemple le plus célèbre en est sans doute Les Martyrs du Golfe d’Aden (2007), film du journaliste français Daniel Grandclément qui a embarqué dans l’enfer des canots quittant la Somalie pour le Yémen, où des passeurs entassent, torturent et assassinent les migrants. Ce documentaire et l’ensemble de ces productions engagées – englobant également des films de fictions tels que Paris à tout prix dans le but de « prévenir les jeunes qui partent » et « interpeller les gouvernants, qu’ils soient occidentaux ou africains (-) »

Nous concluons avec Human flow de Ai Weiwei, Corps étranger de Raja Amari et Transit de Christian Petzold.