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Question d'origine :
Bonjour,
Auriez-vous des titres de livres (romans essentiellement) sur le sentiment d'abandon pour une enfant de 10 ans dont le papa est parti vivre à l'autre bout du monde. d'avance merci
Réponse du Guichet
bml_jeun
- Département : Jeunesse
Le 25/09/2018 à 13h48
Bonjour,
Voici une petite bibliographie sur le thème de l’abandon plus ou moins nuancée, à vous d’y faire le tri pour voir ce qui correspondra le mieux à votre enfant. Elle cible généralement les pré-ados (8 -13 ans) mais j’ai pris la liberté d’y intégrer également quelques albums et contes, car parfois un album ou un conte même très court peut toucher de façon tout aussi juste (voire plus) qu’un roman de fiction car ce sont des histoires universelles qui s’adressent à toutes les générations sans distinction…
C’est un sujet un peu difficile, et je tiens à préciser que beaucoup de ces romans n’ont pas pour but de montrer une « fin heureuse » avec une solution à court terme, mais plutôt d’accompagner dans le processus d’acceptation. Encore une fois, à vous de juger de ce dont a besoin votre enfant en ce moment.
Poucet et ses six frères, abandonnés dans la forêt, se réfugient, malheureusement, dans la maison d'un ogre redoutable! Comment vont-ils lui échapper?
Hansel, Gretel et leurs parents habitent une chaumière à l'orée d'un grand bois. Cette année, une disette s'est abattue sur le pays. Les parents décident alors d’aller perdre leurs enfants dans la forêt... Mais Hansel et Gretel retrouvent leur chemin grâce à des cailloux semés derrière eux. La deuxième tentative sera la bonne : les enfants ont semé des miettes… que les animaux s’empressent de manger ! Hansel et Gretel sont bel et bien perdus...
La vie quotidienne d’un papa racontée avec des mots simples et en noir et blanc. Un trait précis, très réaliste. Un papa c’est formidable, ça sait tout faire, c’est sportif et courageux, comme le raconte cette petite fille, son regard toujours capté sur ce « papa imaginaire ». Tout le monde sait ce qu’un papa peut être et devenir, et on rêve de lui… même lorsqu’il est parti. Une histoire tendre, avec une dernière image de marionnette, comme pour mieux dédramatiser cette situation d’abandon.
Une nouvelle fois, le papa de Bouchka est parti, la laissant seule avec sa maman. Tout semble noir, sale et triste aux yeux de Bouchka. La lumière ne parvient plus à l’atteindre. Enfermée dans sa colère, elle trépigne, elle enrage et elle se répand en torrents de larmes. Elle a atteint les abîmes les plus profonds, plongée dans la noirceur de son ressentiment. Seule dans sa chambre, elle se replie sur elle-même, laisse son esprit divaguer et sa colère s’exprimer, perdant la notion du temps et de l’espace, s’imaginant perdue dans la forêt, poursuivie par les loups…Lorsque Bouchka parviendra à s’apaiser, à retrouver son calme et à ouvrir son cœur, la lumière reviendra alors dans sa vie. Magnifique album sur le sentiment d’abandon et la souffrance liée à l’absence d’un être cher, l’écriture est infiniment délicate, suave et touchante.
Doria a quinze ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans une cité de Livry-Gargan, depuis que son père est parti un matin pour trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ca chez, Doria, ça s'appelle le mektoub, le destin : "ça veut dire, que quoique tu fasses, tu te feras toujours couiller." Alors autant profiter de présent avec ceux qui l'aiment ou font semblant. Sa mère d'abord, femme de ménage et soleil dans sa vie. Son pote Hamoudi, qui l'a connue alors qu'elle était "haute comme une barrette de shit". Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des porte-jarretelles et sent le Parapoux. Ou encore Aziz, l'épicier du Sidi Mohammed Marke avec qui Doria esssaie en vain de caser sa mère. Kiffe kiffe demain est d'abord une voix, celle d'une enfant des quartier.Un roman plein de sève, d'humour et de vie.
1960 : Lotte, 8 ans, habite Trondheim, Norvège. Son existence sans soucis s’écroule le jour où ses parents se séparent. Le père part vivre avec une jeune veuve, Monica, et ses deux enfants. Lotte, très attachée à son père, un homme sensible et gentil, se referme sur elle-même, perd la confiance de ses deux meilleures copines et noue une nouvelle amitié avec Marit. Toutes deux passent des heures à collectionner et à échanger des images chromo (celle d’un tigre contre celle d’un ange par exemple). Les relations avec sa mère, rongée par l’amertume et la jalousie, sont très difficiles. Pendant les vacances dans la ferme de ses grands-parents paternels, Lotte retrouve un peu de sa joie de vivre. Mais à cette époque où le divorce est encore mal accepté, la petite est étouffée par le poids des non-dits, de la honte, des secrets de famille et se sent trahie par son père. Lotte développe un sentiment qui ne la quittera plus jamais : celui de ne pas savoir qui elle est et d’être une inconnue pour elle-même.
Moi, Delphine, 13 ans... - Brigitte Peskine
Pas facile, la vie, pour Delphine. Elle vient d'être placée dans un village d'enfants par décision de justice. Tout est lourd à supporter : le souvenir des coups et de l'alcoolisme de ses parents ; l'incompréhension des élèves au collège, la cohabitation avec ses frères et soeur qu'elle connaît peu ou mal... Pour ne pas plonger dans le désespoir, Delphine écrit. Ses lettres à Audrey sont comme des bouteilles à la mer. Grâce à elles, et à sa nouvelle vie, Delphine refait surface..
Léon n'est qu'un nourrisson lorsque, un jour de décembre 1746, il est abandonné devant la chapelle de l'Hôtel-Dieu, avec, dans ses langes, une carte ornée d'un huit. On le place dans le Morvan, chez Annette Marcelot, qui n'éprouve aucune affection pour ce bébé fragile. Léon doit sa survie à Méline, la fille de sa nourice, qui prend soin de lui et enchante son enfance. Mais bientôt, un terrible chagrin d'amour ronge la jeune fille, jusqu'à provoquer sa mort. Malgré son désespoir, Léon est déterminé. Il se fait deux promesses : plus jamais il n'aimera quiconque, et, lui qui est illetré, il deviendra écrivain public. Voilà comment ce garçon de dix ans monte à Paris, la ville de tous les dangres et de toutes les promesses, où, sans le savoir, il marche sur les pas d'un père qu'il ne connaît pas... Un récit initiatique et historique poignant, questionnant sur la philosophie et les lettres, sur le pouvoir de l'écrit et celui de l'amour.
Une histoire à la fois poétique et dure qui ose un sujet difficile : celui de la séparation des enfants avec un de leurs parents en prison. L’enjeu, c’est comprendre ce qu’est l’éloignement et les moyens qu’un enfant peut trouver pour se rassurer et se créer une bulle à l’écart du regard des autres. C’est grâce à son imagination qu’un enfant peut à la fois réussir à surmonter certaines épreuves et qu’il peut, par ce biais, chercher à redonner l’espoir à son père enfermé. Des dessins d’une qualité graphique irréprochable et qui soutiennent le texte avec une poésie qui affleure à chaque double-page. Un superbe support pour comprendre l’éloignement et le malaise des enfants qui se retrouvent privés d’un parent sans véritablement comprendre pourquoi.
Anne est une jeune fille qui attend la nuit. Elle vit seule avec son père depuis que sa mère est morte. Le soir, elle attend l’obscurité et l’apparition des premières lueurs, ces étoiles brillantes au-dessus des toits. Au centre de loisirs ou à l’école, Anne ne pense qu’à une chose, revoir l’étoile, celle de sa mère. Alors la jeune fille s’assoit et retrouve en elle toutes les phrases qu’elle doit dire à sa mère. Un travail de deuil pour un livre magnifique. Un livre qui a certainement marqué la littérature de jeunesse en France. Un texte sobre pour mieux décrire l’absence et la disparition d’un être cher. Des illustrations, très réalistes, qui traduisent aussi ce sentiment d’abandon, ce mal-être, mais également l’espoir de la vie.
Jenny B., 10 ans, décide d’écrire sa vie. La petite fille vit dans un foyer, puisque sa mère est partie. Entre conte de fées, humour et parfois cruauté, Jenny B. écrit son journal avec la ferme intention de revoir un jour sa mère. La rencontre avec une écrivain venue pour un article sur les enfants, va transformer sa vie… Une histoire touchante sur la vie souvent difficile de ces enfants, sans pathos et avec humour et drôlerie.
Comment le projet « bébés de farine » jette le trouble dans la classe des cancres et des cas désespérés et comment Simon, gros costaud, découvre sa personnalité. Durant trois semaines, chaque élève doit s’occuper d’un sac en toile rempli de farine comme s’il s’agissait d’un bébé, et tenir un journal quotidien sur cette expérience. Pour Simon Martin, depuis qu’il a son bébé de farine, c’est semble-t-il une autre vie qui commence. Ce bébé c’est une fille, il en est persuadé. Ce sac de farine pourra également, il en est sûr, lui apprendre pourquoi son père est parti six semaines après sa naissance. Ce roman au joli style fluide nous présente des petites teignes sur le chemin de la vie adulte à travers un procédé pédagogique amusant et décalé.
Bonnes lectures à vous deux !
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