goums
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 15/09/2018 à 11h35
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Question d'origine :
les goume pendant la guerre d algerie
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/09/2018 à 14h51
Bonjour,
Voici les informations que nous trouvons dans l’article Les supplétifs Algériens dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie, Charles-Robert Ageron, Vingtième Siècle. Revue d'histoire Année 1995 48 pp. 3-20 :
« Héritiers des goums de sécurité mis en place dans la commune mixte de Biskra en 1954, les groupes mobiles de police rurale ou GMPR furent officialisés par arrêté du gouverneur général de l’Algérie en date du 29 janvier 1955. Il s’agissait, face à l’insécurité montante, de renforcer les effectifs chargés de la police du bled en créant une force permanente de police rurale franco-musulmane sur le modèle des anciennes formations de goumiers qu’on disait vouloir être cependant plus disciplinées et mieux hiérarchisées.
On fit donc appel à des volontaires anciens combattants ou à d’anciens militaires sélectionnés. Les hommes des GMPR, appelés gardes ruraux, étaient en principe des civils recrutés par l’administration civile, liés par des contrats et placés sous l’autorité de trois inspecteurs régionaux et du directeur de la Sûreté nationale. Pourtant, ils portaient un uniforme, avaient leur hiérarchie propre. Encadrés par de petits gradés musulmans et des sous-officiers français, ils étaient commandés par quelques officiers de réserve ou d’active volontaires qui étaient très rarement des musulmans. Tous portaient des titres civils : un capitaine était un commandant de groupe de 1re classe. Officiellement, la proportion de musulmans dans les GMPR était de 75 à 80 %, et chaque groupe aurait dû être à effectif théorique de 96, en fait 75. Regroupés en unités constituées, les « gardes ruraux » que les Algériens n’appelèrent jamais que « goumiers » étaient encasernés dans des cantonnements. Pour attirer des volontaires « d’un niveau supérieur à celui des harkis », leur solde était plus élevée que celle de ces derniers. Cette solde journalière allait de 1020 AF pour un garde rural de 2e classe à 1300 AF pour un muqaddîm, grade équivalent à celui de maréchal des logis. Il n’existait pas de grade supérieur, même pas de muqaddîm aouel (adjudant-chef) comme chez les goumiers marocains.
A partir de mars 1958, les GMPR reçurent le nom de GMS (Groupes mobiles de sécurité) et furent assimilés à des Compagnies républicaines de sécurité (CRS). Les gardes furent mensualisés et virent leur solde fortement augmentée. On avait constitué 33 groupes à la fin de 1955, 84 au début de 1957. »
Vous trouverez des informations complémentaires dans les documents suivants :
- Les combattants musulmans de la guerre d'Algérie : des soldats sacrifiés, Maurice Faivre
- La guerre d'Algérie des harkis : 1954-1962, François-Xavier Hautreux
(extraits disponibles sur Google Books)
- La guerre d'Algérie vue par les Algériens. 1 : Le temps des armes : des origines à la bataille d'Alger, Renaud de Rochebrune et Bernard Stora
- Militaires et guérilla durant la guerre d'Algérie, sous la dir. de Jean-Charles Jauffret et Maurice Vaïsse
Bonne journée.
Voici les informations que nous trouvons dans l’article Les supplétifs Algériens dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie, Charles-Robert Ageron, Vingtième Siècle. Revue d'histoire Année 1995 48 pp. 3-20 :
« Héritiers des goums de sécurité mis en place dans la commune mixte de Biskra en 1954, les groupes mobiles de police rurale ou GMPR furent officialisés par arrêté du gouverneur général de l’Algérie en date du 29 janvier 1955. Il s’agissait, face à l’insécurité montante, de renforcer les effectifs chargés de la police du bled en créant une force permanente de police rurale franco-musulmane sur le modèle des anciennes formations de goumiers qu’on disait vouloir être cependant plus disciplinées et mieux hiérarchisées.
On fit donc appel à des volontaires anciens combattants ou à d’anciens militaires sélectionnés. Les hommes des GMPR, appelés gardes ruraux, étaient en principe des civils recrutés par l’administration civile, liés par des contrats et placés sous l’autorité de trois inspecteurs régionaux et du directeur de la Sûreté nationale. Pourtant, ils portaient un uniforme, avaient leur hiérarchie propre. Encadrés par de petits gradés musulmans et des sous-officiers français, ils étaient commandés par quelques officiers de réserve ou d’active volontaires qui étaient très rarement des musulmans. Tous portaient des titres civils : un capitaine était un commandant de groupe de 1re classe. Officiellement, la proportion de musulmans dans les GMPR était de 75 à 80 %, et chaque groupe aurait dû être à effectif théorique de 96, en fait 75. Regroupés en unités constituées, les « gardes ruraux » que les Algériens n’appelèrent jamais que « goumiers » étaient encasernés dans des cantonnements. Pour attirer des volontaires « d’un niveau supérieur à celui des harkis », leur solde était plus élevée que celle de ces derniers. Cette solde journalière allait de 1020 AF pour un garde rural de 2e classe à 1300 AF pour un muqaddîm, grade équivalent à celui de maréchal des logis. Il n’existait pas de grade supérieur, même pas de muqaddîm aouel (adjudant-chef) comme chez les goumiers marocains.
A partir de mars 1958, les GMPR reçurent le nom de GMS (Groupes mobiles de sécurité) et furent assimilés à des Compagnies républicaines de sécurité (CRS). Les gardes furent mensualisés et virent leur solde fortement augmentée. On avait constitué 33 groupes à la fin de 1955, 84 au début de 1957. »
Vous trouverez des informations complémentaires dans les documents suivants :
- Les combattants musulmans de la guerre d'Algérie : des soldats sacrifiés, Maurice Faivre
- La guerre d'Algérie des harkis : 1954-1962, François-Xavier Hautreux
(extraits disponibles sur Google Books)
- La guerre d'Algérie vue par les Algériens. 1 : Le temps des armes : des origines à la bataille d'Alger, Renaud de Rochebrune et Bernard Stora
- Militaires et guérilla durant la guerre d'Algérie, sous la dir. de Jean-Charles Jauffret et Maurice Vaïsse
Bonne journée.
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