Question d'origine :
Voltaire a-t-il eu des actions dans des compagnies intéressées à la traite négrière au XVIIIe siècle ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/09/2018 à 12h45
Bonjour,
Selon l’ouvrage de Jean Ehrard, Lumières et esclavage [Livre] : l'esclavage colonial et l'opinion publique en France au XVIIIe siècle, l’idée que Voltaire se soit enrichi grâce au commerce triangulaire «est une calomnie […] lancée en 1877, à l’approche du premier centenaire, par un obscur folliculaire nommé Jacquot, sur la base d’une prétendue lettre reconnue depuis longtemps comme un faux par les voltairistes sérieux. »
Et de citer toute une série d’ouvrages de biographes et de politiques rapportant le fait. Dans La Traite des Noirs, Hugh Thomas écrit par exemple :
« Voltaire […] critique aussi l’esclavage dans son Dictionnaire philosophique de 1746, de façon plutôt indirecte, et déclare qu’ « un peuple qui trafique en ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur ; ce négoce démontre notre supériorité ». On ne s’étonnera pas, compte tenu de cette remarque, qu’il ait trempé lui-même dans la traite. »
Nous aurions tendance à croire à Jean Ehrard. D’une part parce que, comme il le souligne, les détracteurs du philosophe répètent inlassablement la rumeur sans jamais citer de sources ; enuiste parce que, sans conclure à l'impossibilité de la chose, Ehrard rappelle que « toute sa correspondance d’affaires a disparu »… bien qu’il confirme que, ironie de l’histoire, il y eut bien un bateau négrier appelé « le Voltaire » du vivant de l’intéressé, sans qu’on puisse savoir si celui-ci connaissait la nature de ses cargaisons.
Bonne journée.
Selon l’ouvrage de Jean Ehrard, Lumières et esclavage [Livre] : l'esclavage colonial et l'opinion publique en France au XVIIIe siècle, l’idée que Voltaire se soit enrichi grâce au commerce triangulaire «
Et de citer toute une série d’ouvrages de biographes et de politiques rapportant le fait. Dans La Traite des Noirs, Hugh Thomas écrit par exemple :
« Voltaire […] critique aussi l’esclavage dans son Dictionnaire philosophique de 1746, de façon plutôt indirecte, et déclare qu’ « un peuple qui trafique en ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur ; ce négoce démontre notre supériorité ». On ne s’étonnera pas, compte tenu de cette remarque, qu’il ait trempé lui-même dans la traite. »
Nous aurions tendance à croire à Jean Ehrard. D’une part parce que, comme il le souligne, les détracteurs du philosophe répètent inlassablement la rumeur sans jamais citer de sources ; enuiste parce que, sans conclure à l'impossibilité de la chose, Ehrard rappelle que « toute sa correspondance d’affaires a disparu »… bien qu’il confirme que, ironie de l’histoire, il y eut bien un bateau négrier appelé « le Voltaire » du vivant de l’intéressé, sans qu’on puisse savoir si celui-ci connaissait la nature de ses cargaisons.
Bonne journée.
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