recherche sur le passage au couvent
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 11/09/2018 à 07h59
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Question d'origine :
Bonjour,
Ma mère fut recueillie au couvent de fourvière dans les années 1914,1915,1916....(sans précision).
Comment puis-je retrouver une trace de cela?
Merci d'avance !
Bien à vous !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 14/09/2018 à 15h25
Comme vous allez le voir, en l'absence de plus de précisions les pistes de recherche possibles sont nombreuses. Deux grands axes nous semblent intéressants au vu de votre problématique : les archives des couvents alors en activité à Fourvière et, d'après les dates que vous mentionnez, les archives des services d’assistance aux réfugiés de la Première Guerre mondiale (à condition que votre mère soit venue à Lyon en tant que réfugiée ou rapatriée de guerre).
Il existe plusieurs communautés religieuses en activité à Fourvière pendant la guerre. La consultation de l’Ordo des diocèses de Lyon et de Saint-Etienne de 1916 permet de les identifier. On y trouve une liste des communautés religieuses de femmes : couvents, mais aussi œuvres diverses. Nous n'avons pas trouvé d'ouvrage retraçant le fonctionnement de ces établissements pendant la guerre. Pour trouver trace du passage de votre mère, il faudrait pouvoir consulter les archives de ces communautés.
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Ce Monastère installé à Fourvière en 1856 a été vendu à la Ville de Lyon en 1965, les sœurs partant s’installer à Vaugneray. On peut lire dans l’article de Catherine Guégan, «Le couvent de la Visitation Sainte-Marie de Fourvière(Lyon, Rhône) », paru dans
« La guerre de 14-18 accrut leurs difficultés. Elles se virent obligées de louer les appartements de l’aumônerie, songèrent à se séparer du « bâtiment de la galerie », qui sera loué à partir d’octobre 1940 à des réfugiés venus de la région parisienne.
Dans les références documentaires citées dans la notice de l’Inventaire du patrimoine consacrée à ce couvent, on trouve la mention « AP Visitation, Annecy ». Tout ou une pertie des archives concernant le monastère de la Visitation de Fourvière seraient donc conservées au monastère de la Visitation d’Annecy.
Pour aller plus loin sur l'histoire de ce couvent : Marie CHAZOT a publié en 2002 un mémoire de maitrise sur l’Histoire du Monastère de la Visitation Ste-Marie de Lyon à Fourvière, qui est consultable à la bibliothèque du LARHRA, Lyon 3 (18 rue Chevreul).
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Vous trouverez sur le site web du musée du Diocèse de Lyon une notice sur le Carmel de Fourvière. Nous ne savons pas si ce carmel a accueilli du monde pendant la guerre de 1914-1918. Le carmel de Fourvière existe toujours, vous trouverez des coordonnées pour les contacter sur le site web du Carmel.
- Le musée du Diocèse de Lyon consacre également une notice au
Voici d’autres œuvres mentionnées dans l’ordo du diocèse et situées à Fourvière ou à proximité :
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- Non mentionnées dans l’ordo du diocèse, mais néanmoins présentes à Lyon pendant la guerre, citons également les religieuses de
Le Cénacle pendant la dispersion (1901-1914) nous apprend qu’à Lyon, la maison de Fourvière devient pension de famille et que les soeurs gardent une présence officieuse à Lyon après la dispersion.
Le Cénacle pendant la première guerre mondiale évoque la période qui vous intéresse :
" En 1914, la maison de Fourvière est une pension, mais elle se vide après la déclaration de guerre. (…) Le 5 septembre, la municipalité vient demander si la maison consent à installer une
ambulance. Après réflexion, la responsable accepte d’en organiser une au numéro 3 de la montée de Fourvière (…) La vie s’organise, et l’accueil de ces soldats n’empêche pas les sœurs de faire leurs retraites ni d’accueillir quelques groupes de retraitants de temps à autre. D’ailleurs, les blessés participent volontiers aux cérémonies religieuses, et plusieurs d’entre eux sont baptisés ou font leur première communion au cours de leur séjour à Fourvière. En février 1915, le nombre de lits de l’ambulance passe à 40, et la maison accueille aussi des familles venues rendre visite à des parents soignés dans des hôpitaux de la ville. Puis, en février 1916, de nombreux réfugiés d’Arras s’installent également à l’ambulance."
La page web consacrée aux archives générales de la Congrégation Notre-Dame du Cénacle contient un mail de contact en bas de page.
Comme vous pouvez le constater, il existe donc de nombreuses maisons religieuses à Fourvière pendant la période concernée. Les Archives du Diocèse de Lyon pourraient être une piste de recherche complémentaire.
La partie consacrée aux Réfugiés à Lyon dans le catalogue d’exposition 14-18, Lyon sur tous les fronts ! Une ville dans la Grande Guerre s’intéresse au parcours des réfugiés, des évacués et des rapatriés à Lyon. Ainsi en 1914 des Vosgiens sont abrités à l’Ecole du Service de Santé militaire de Lyon puis « dans un ancien couvent de la Croix-Rousse ». La suite le parle pas d’un accueil dans un couvent de Fourvière mais au vu du nombre de personnes accueillies à Lyon (près de 25000) les lieux d’accueils ont certainement été nombreux.
« Pour prendre en charge ces réfugiés, un service d’assistance est créé au début de l’année 1915 et installé à l’Hôtel de Ville. Une commission d’enquêtes s’occupe de l’attribution des allocations prévues par la loi aux Réfugiés (…). Le service intervient pour trouver des logements aux réfugiés, notamment en se mettant en rapport avec le syndicat des régisseurs et des logeurs en garni. (…) A Lyon fonctionne également, à partir de septembre 1914, le bureau de recherches des réfugiés belges et français (…) il effectue une double enquête auprès des instituteurs et des comités de secours. Il demande au premier de lui faire connaître les évacués et réfugiés de leur commune et aux seconds, la liste de ceux dont ils s’occupent (…). En dehors de cette implication de la municipalité, les réfugiés installés à Lyon sont pris en charge par des personnalités locales, comme Mme Herriot, qui s’occupe des réfugiés vosgiens en 1914, ou Mme Rault, l’épouse du préfet, qui dirige les œuvres du comité du Rhône. (…) En 1917 est fondé le Comité lyonnais de secours aux rapatriés, créé à l’initiative de Mme Gillet-Motte et présidé par Auguste Isaac (…) »
Ainsi de nombreuses œuvres, municipales et privées, viennent en aide aux réfugiés. Votre mère est peut-être passée par l’une d’entre elles. Vous pourriez vous rapprocher des archives municipales de Lyon qui doivent posséder les archives du service d’assistance municipal, qui tenait peut-être un registre des réfugiés accueillis ?
Les Archives municipales de Lyon ont réalisé un certain nombre de synthèses à l’occasion du centenaire de la guerre 1914-1918, malheureusement l’accueil des réfugiés ne semble pas y avoir été développé pour le moment.
La bibliothèque municipale, quant à elle, conserve des dossiers de pièces manuscrites issus des enquêtes faites auprès des rapatriés sur la situation des régions envahies, témoignages recueillis par le Bureau de recherches des réfugiés belges et français. Voir la présentation du Fonds de la guerre 1914-1918 conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon.
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