Question d'origine :
Combien y a-t-il eu de victimes de la Commune de Paris en 1871, comparé aux nombres de la Terreur et de la guerre de Vendée en 1793 ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/09/2018 à 12h09
Bonjour,
Ces évènements ont en commun le fait que nous ne connaitrons jamais le nombre total précis de victimes. Face au manque de sources fiables et d'archives cohérentes, le bilan humain de ces répressions fluctue entre plusieurs dizaines de milliers à plus de 100 000 victimes.
" Nous ne saurons jamais précisément le nombre des victimes de la Terreur. Un décompte précis de tous les exécutés à l’issue d’une procédure judiciaire arrive à un total d’un peu moins de 17 000. Mais ce chiffre ne comprend pas les exécutions sans procès, ni les morts en prison – et, étant donné les conditions misérables qui régnaient dans beaucoup de prisons, de nombreux accusés devaient succomber avant même leur procès.Un bilan d’au moins 40 000 victimes ne semble pas invraisemblable. Toutes les classes sociales, de plus, furent touchées par ces exécutions : environ un quart des victimes étaient des paysans, et près d’un tiers étaient des artisans ou des ouvriers ; seulement 8,5% étaient des nobles et 6,5% des clercs. Beaucoup avaient presque certainement été capturés les armes à la main. De loin, ce furent dans les départements touchés par les révoltes de la Vendée et du fédéralisme qu’il y eut le plus d’exécutions. Le nombre des victimes fut à son maximum vers la fin de l’année 1793 alors que les soulèvements les plus importants avaient échoué ou étaient clairement sur le déclin et qu’une terrible répression s’abattait sur le pays. "
source : Anatomie de la terreur - Le processus révolutionnaire (1787-1793) / Timothy Tackett
Lire aussi :
- Bilan humain - Terreur
- La Terreur (1793-1794) / Sous la direction de Jules Bonnet
Plus précisément pour les guerres de Vendée :
" Peut-on proposer des chiffres ? Pour s'en tenir à ceux qui ont été tués pendant la phase répressive de la guerre, il y aurait eu entre 10 000 à 13 000 Vendéens tués dans la bataille du Mans, en décembre 1793, plus de 2 300 exécutions à Savenay en décembre 1793, au moins 3 000 à 4 000 noyés et le double ou le triple de guillotinés, de fusillés et de décédés de maladie à Nantes entre décembre 1793 et janvier 1794, 2 000 morts à Noirmoutier après janvier 1794, plus de 2 000 fusillés à Avrillé dans la banlieue d'Angers à partir de janvier 1794 ... Rien qu'autour de Sablé, où il n'y eut pas de véritable affrontement, ce seraient 2 000 «brigands» qui auraient été mis à mort en décembre 179333. Ces grands nombres impressionnent légitimement, et sont aujourd'hui encore cités dans une littérature régionale liée à la remémoration. En pointant systématiquement les évaluations proposées par un érudit favorable aux Blancs, il semblerait possible de penser que40 000 à 50 000 personnes ont été comprises dans les massacres dans les mois du printemps 1794 — sans savoir comment traiter la totalité des Vendéens partis dans la Virée de Galerne.
source : Est-il possible de compter les morts de la Vendée ? / Martin Jean-Clément. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 38 N°1, Janvier-mars 1991. pp. 105-121.
A lire également : Nouvelle histoire des guerres de Vendée / Jean-Joël Brégeon et Gérard Guicheteau.
A la page 326, l'auteur indique que les pertes humaines des guerres de Vendée seraient comprises entre 37 000 et 200 000 hommes.
Pour la Commune :
" Le nombre de victimes de la Commune fait l’objet d’un large débat à la fois historique et politique. En effet, dès le lendemain de la semaine sanglante, les vaincus comme les vainqueurs se livrent à une véritable bataille des chiffres. Du côté des troupes versaillaises, le bilan de quelque 900 tués n’est pas mis en doute, mais il en va tout autrement pour les communards.Patrice de Mac Mahon, qui a organisé la répression, fait état d’environ 17 000 victimes, le Gouvernement en reconnaît jusqu’à 35 000, tandis que Louise Michel, membre active de la Commune, en avance au moins une centaine de milliers. Les historiens contemporains, comme le Français Jacques Rougerie ou le Britannique Robert Tombs, ne s’accordent pas plus sur le nombre de victimes : bien plus de 30 000 pour le premier, moins de 10 000 pour le second. Mais ce qui fait l’unanimité, c’est la violence des combats qui ont pris l’allure d’un massacre. Incendies, fusillades sans discernement, communards acculés contre le mur du cimetière du Père-Lachaise, le dénouement de la Commune réunit tous les ingrédients d’une épopée tragique.
Si le nombre de morts est difficile à estimer, le recensement des interpellations et des condamnations est quant à lui plus aisé. Mais il prend également des proportions tragiques : 43 000 arrestations, 80 condamnations à mort, des milliers de peines de déportation en Nouvelle-Calédonie. "
source : La Commune de 1871, quand Paris s'insurge: Une révolution au destin tragique / Mélanie Mettra
Lire aussi :
- Sidonie Verhaeghe, « « Les victimes furent sans nom et sans nombre ». Louise Michel et la mémoire des morts de la Commune de Paris », Mots. Les langages du politique [En ligne], 100 | 2012, mis en ligne le 15 décembre 2014
Bonne journée.
Ces évènements ont en commun le fait que nous ne connaitrons jamais le nombre total précis de victimes. Face au manque de sources fiables et d'archives cohérentes, le bilan humain de ces répressions fluctue entre plusieurs dizaines de milliers à plus de 100 000 victimes.
" Nous ne saurons jamais précisément le nombre des victimes de la Terreur. Un décompte précis de tous les exécutés à l’issue d’une procédure judiciaire arrive à un total d’un peu moins de 17 000. Mais ce chiffre ne comprend pas les exécutions sans procès, ni les morts en prison – et, étant donné les conditions misérables qui régnaient dans beaucoup de prisons, de nombreux accusés devaient succomber avant même leur procès.
source : Anatomie de la terreur - Le processus révolutionnaire (1787-1793) / Timothy Tackett
Lire aussi :
- Bilan humain - Terreur
- La Terreur (1793-1794) / Sous la direction de Jules Bonnet
" Peut-on proposer des chiffres ? Pour s'en tenir à ceux qui ont été tués pendant la phase répressive de la guerre, il y aurait eu entre 10 000 à 13 000 Vendéens tués dans la bataille du Mans, en décembre 1793, plus de 2 300 exécutions à Savenay en décembre 1793, au moins 3 000 à 4 000 noyés et le double ou le triple de guillotinés, de fusillés et de décédés de maladie à Nantes entre décembre 1793 et janvier 1794, 2 000 morts à Noirmoutier après janvier 1794, plus de 2 000 fusillés à Avrillé dans la banlieue d'Angers à partir de janvier 1794 ... Rien qu'autour de Sablé, où il n'y eut pas de véritable affrontement, ce seraient 2 000 «brigands» qui auraient été mis à mort en décembre 179333. Ces grands nombres impressionnent légitimement, et sont aujourd'hui encore cités dans une littérature régionale liée à la remémoration. En pointant systématiquement les évaluations proposées par un érudit favorable aux Blancs, il semblerait possible de penser que
source : Est-il possible de compter les morts de la Vendée ? / Martin Jean-Clément. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 38 N°1, Janvier-mars 1991. pp. 105-121.
A lire également : Nouvelle histoire des guerres de Vendée / Jean-Joël Brégeon et Gérard Guicheteau.
A la page 326, l'auteur indique que les pertes humaines des guerres de Vendée seraient comprises entre 37 000 et 200 000 hommes.
Pour la Commune :
" Le nombre de victimes de la Commune fait l’objet d’un large débat à la fois historique et politique. En effet, dès le lendemain de la semaine sanglante, les vaincus comme les vainqueurs se livrent à une véritable bataille des chiffres. Du côté des troupes versaillaises, le bilan de quelque 900 tués n’est pas mis en doute, mais il en va tout autrement pour les communards.
Si le nombre de morts est difficile à estimer, le recensement des interpellations et des condamnations est quant à lui plus aisé. Mais il prend également des proportions tragiques : 43 000 arrestations, 80 condamnations à mort, des milliers de peines de déportation en Nouvelle-Calédonie. "
source : La Commune de 1871, quand Paris s'insurge: Une révolution au destin tragique / Mélanie Mettra
Lire aussi :
- Sidonie Verhaeghe, « « Les victimes furent sans nom et sans nombre ». Louise Michel et la mémoire des morts de la Commune de Paris », Mots. Les langages du politique [En ligne], 100 | 2012, mis en ligne le 15 décembre 2014
Bonne journée.
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