Question d'origine :
Bonjour,
La célèbre camionnette Citröen de type HY, véhicule en tôle ondulée , hélas en voie de disparition, est parfois appelé CUBE , ( assez logique ,compte tenu de sa forme), mais on entend aussi l'expression TUBE, et là, c'est moins évident !
Quels sont le ou les qualificatifs ,plus ou moins officiels, et quel est - très sommairement - l'historique de ce véhicule utilitaire , regretté de beaucoup ? merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/09/2018 à 08h52
Bonjour,
Voici ce que nous avons trouvé dans l’ouvrage Les Camionnettes de notre enfance [Livre] : 1945-1975 / Francis Dreer :
« Citroën va être en effet le premier à lancer le concept de l’utilitaire léger français moderne. Ce véhicule aujourd’hui culte est indifféremment baptisé le «tube », le « type H », ou encore « HY », et même « nez de cochon ». Il s’agit d’un engin universel, qui fait désormais partie du patrimoine industriel. Apparu en 1947, le type H ne tirera en effet sa révérence qu’en décembre 1981 ! Une longévité extraordinaire qui n’a pas encore été égalée, du moins dans notre pays… L’aventure débute avant la guerre, avec l’étude d’un véhicule motorisé adapté à de multiples professions, essentiellement des commerçants ambulants, qui sont alors nombreux à se rendre dans les communes rurales dépourvues d’épiceries pour vendre pain, beurre, fromage, conserves, poisson ou viande. Les fourgonnettes classiques sont mal adaptées, car il faut sans cesse descendre du véhicule, ouvrir la porte arrière, présenter la marchandise (on tâte encore les fromages et les fruits, on vient renifler le poisson et la viande…). Ce qu’il faut, c’est un étal ambulant ! Citroën va tout d’abord développer le TUB (Traction Utilitaire série B ) ou Citroën 7-T série B . Il s’agit d’un fourgon tout acier à cabine avancée, doté sur les côtés de rideaux en toile relevables et d’un hayon à ouverture horizontale pouvant éventuellement abriter les clients lorsqu’il pleut. La porte latérale droite, très haute, est coulissante et facilite grandement les montées et les descentes. Le plancher est plat, peu élevé et tout est prévu pour faciliter l’aménagement intérieur. Le TUB est un fourgon à traction avant. Animé par un moteur 4-cylindres de 34 ch, ce qui est un peu juste, il est incontestablement une réussite. Malheureusement, la guerre ralentit sa production, devenant néanmoins le TUC, avec une charge utile qui passe de 1020 à 1200 kg.
Obsolète, le TUC est entièrement repensé pendant la guerre par l’équipe de Pierre Franchiset, un ingénieur qui compte à son actif de nombreuses réalisations Citroën. Il doit relever un véritable défi : faire simple, léger, bon marché, tout en conservant les caractéristiques chères à la marque : structure monocoque (c’est-à-dire que le véhicule dispose d’une carrosserie directement soudée au châssis, ce qui n’est pas le cas du TUB) et traction avant. La traction avant a en effet un avantage décisif : l’utilitaire n’ayant ni pont ni tunnel de transmission jusqu’aux roues arrières, le plancher est non seulement totalement plat mais aussi très bas. Cela abaisse la hauteur de chargement, ce qui est toujours pratique lorsque l’on déplace des objets lourds et encombrant, mais aussi le centre de gravité. Plus bas, l’utilitaire tient mieux la route et risque moins de « verser » dans les virages.
[…] Mais là où le type H se distingue, c’est par son étonnante carrosserie en tôle nervurée. […] En fait, en cette fin d’année 1940, il est difficile d’obtenir en France des tôles de très bonne qualité et suffisamment épaisses. […] Pour assurer une bonne rigidité, le nervurage s’impose !
[…]
Tout avait été pensé à l’économie, à l’image de la peinture : tous les types H seront peints en gris métal, sauf sur demande spécifique et moyennant bien sûr un surcoût. Mais tout est fonctionnel est pratique. Il est vrai que le fourgon vise avant tout une clientèle rurale, exigeante, qui va apprécier la robustesse du H et sa facilité d’utilisation. Si le lancement du type H ne suscite que peu d’intérêt en 1947, il devient très vite un des attraits des salons de l’automobile successifs , d’autant que sa gamme s’est élargie : fin 1948 apparaît le HZ avec une charge utile ramenée à 850 kg. Premier du genre à recevoir une porte latérale coulissante de série, le Citroën souffrait toutefois dans ses premières versions d’une carrosserie un peu légère et surtout d’une boîte de vitesse à trois rapports seulement. »
Selon Les belles années des camionnettes [Livre] / François Allain,cette belle histoire prend fin en décembre 1981, lorsque la production de la C25, lancée en octobre, remplace celle du type H dans les usines l’Aulnay-sous-Bois.
Les deux ouvrages que nous citons sont richement illustrés et montrent le fameux utilitaire en action, dans les mains de livreurs, marchands ambulants… ou même pompiers. Nous vous en conseillons vivement la lecture.
Bonne journée.
Voici ce que nous avons trouvé dans l’ouvrage Les Camionnettes de notre enfance [Livre] : 1945-1975 / Francis Dreer :
« Citroën va être en effet le premier à lancer le concept de l’utilitaire léger français moderne. Ce véhicule aujourd’hui culte est indifféremment baptisé le «
[…] Mais là où le type H se distingue, c’est par son étonnante carrosserie en tôle nervurée. […] En fait, en cette fin d’année 1940, il est difficile d’obtenir en France des tôles de très bonne qualité et suffisamment épaisses. […] Pour assurer une bonne rigidité, le nervurage s’impose !
[…]
Tout avait été pensé à l’économie, à l’image de la peinture : tous les types H seront peints en gris métal, sauf sur demande spécifique et moyennant bien sûr un surcoût. Mais tout est fonctionnel est pratique. Il est vrai que le fourgon vise avant tout une clientèle rurale, exigeante, qui va apprécier la robustesse du H et sa facilité d’utilisation.
Selon Les belles années des camionnettes [Livre] / François Allain,
Les deux ouvrages que nous citons sont richement illustrés et montrent le fameux utilitaire en action, dans les mains de livreurs, marchands ambulants… ou même pompiers. Nous vous en conseillons vivement la lecture.
Bonne journée.
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