qualité de l'eau de la ville
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 22/08/2018 à 11h17
299 vues
Question d'origine :
bonjour
comment savoir si l'eau "du robinet" contient des résidus de produits
chimiques , comme des restes de médicaments , des restes d'urine , ou toute
autre trace de produit qu'on prefererait ne pas avoir quand on en boit un
verre !
merci de votre aide !
bonne journée
Jean-Guy
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/08/2018 à 11h00
Bonjour,
Commençons par vous rassurer sur l’urine et les fèces : les eaux usées ne sont pas traitées directement pour revenir dans le circuit de l’eau potable : elles sont dépolluées puis rejetées dans la nature. En revanche les boues séparées de ces eaux pendant leur traitement sont valorisées en agriculture et / ou sont destinées à la méthanisation pour produire de l’énergie.
L’eau du robinet vient du captage des eaux souterraines et des rivières. Elle fait l’objet d’analyses régulières, qui révèlent la présence de nouveaux polluants que les techniques de traitement actuellement pratiquées ne suffisent pas à éliminer complètement : molécules de médicaments et pesticides (dont une grande partie est soupçonnée de contenir des perturbateurs endocriniens). Ces molécules sont présentes en quantités extrêmement faibles dans l’eau du robinet (et dans certaines eaux en bouteille), mais le danger qu’elles peuvent représenter pour le consommateur est encore difficile à évaluer :
« Quels dangers ?
Il faut calculer le risque et croiser les données
« Le danger existe puisque les molécules sont présentes, mais il faut calculer le risque », analyse le Pr Yves Lévi, toxicologue à l'université Paris-Sud 11 et membre de l’Académie nationale de pharmacie. La question est de savoir quelles sont les conséquences sur la santé, et à ce stade, les scientifiques n’ont pas de réponse.
« Nous ne pouvons pas encore nous prononcer sur le risque pour la santé humaine, explique Valérie Baduel, directrice adjointe de l’Anses. Il faut pour cela croiser ces résultats avec les données de contamination, de toxicité et d’exposition en simulant une consommation à deux litres d’eau par jour ».
Se voulant rassurante, elle ajoute : « Les quantités détectées sont toutefois extrêmement faibles, de l’ordre du nanogramme (un milliardième de fois moins que le gramme) ce qui est très inférieur aux posologies des médicaments. » Malgré tout, on prend un médicament pour se soigner quand on est malade, après on arrête. Il est légitime de ne pas vouloir de résidus de médicaments dans son verre d’eau, et tout le monde n’a pas besoin de boire des traces d’antibiotiques, de tranquillisants ou de traitements contraceptifs !
Des résidus infimes mais pouvant toucher les personnes les plus fragiles
Pour le Dr Annie Sasco, responsable du groupe Inserm d’épidémiologie pour la prévention du cancer à Bordeaux, « ce sont certes des doses faibles de médicaments, mais qui s’appliquent à la totalité de la population, y compris aux plus vulnérables, les bébés in utero, les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées. » Dans ce cadre, elle estime préoccupante une exposition au long cours qui démarre très tôt dans la vie, notamment aux produits de nature hormonale et aux antibiotiques au moins en théorie susceptibles d’entraîner des phénomènes de résistance.
De plus, certains médicaments n’ont pas pu être étudiés, comme le fluindione, un anticoagulant antivitamine K, ou le chlorambucil, un anticancéreux, car ces molécules font encore l’objet d’un brevet et l’Agence n’a pas pu se procurer les standards nécessaires au test quantitatif. « Il faut être capable de mettre en place des outils qui mesurent les effets toxiques au long terme de faibles doses de médicaments », insiste le Pr Lévi. »
Source : santemagazine.fr
« On retrouve, sur l’ensemble de notre planète, à de faibles doses, des résidus de substances médicamenteuses, dans le milieu naturel et les eaux usées, ce qui peut représenter un risque pour la faune aquatique. Existe-t-il des risques sanitaires liés à ces résidus ? Difficiles à quantifier. Mais, s’agissant de l’eau que nous buvons, rappelons tout de même que nous ne consommons pas directement l’eau des rivières car cette eau n’est pas potable. Elle est d’abord traitée avant d’être distribuée à nos robinets ! Si des traces sont détectées dans certains fleuves ou rivières, leur présence dans les eaux de boisson est très limitée et à des doses particulièrement faibles, de l’ordre du millionième de gramme. Ces valeurs, loin des doses que l’on peut retrouver dans les cours d’eau, démontrent bien l’efficacité des procédés de traitement de l’eau potable.
D'autres éléments pouvant dégrader le milieu naturel
Au-delà des médicaments, différents types de molécules peuvent polluer les ressources en eau : pesticides, plastifiants, hydrocarbures, ou, au final, tous produits utilisé au quotidien… Aujourd’hui, cet effet « mélange de molécules » mobilise des programmes de recherches spécifiques se déroulant dans le monde entier. Tous les acteurs de l’eau sont impliqués : laboratoires de recherche publics, associations, élus et services de l’Etat, professionnels de santé et chercheurs… Ils évaluent l’influence sur la santé de ces mélanges de micropolluants par des études très larges qui devront mesurer avec précision les différentes sources d’exposition comme les aliments, l’air, les cosmétiques… Notez cependant que, pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’eau potable reste une voie mineure d’exposition à ces composés. »
Source : cieau.com
Sachez que vous avez la possibilité devous renseigner sur la qualité de l’eau distribuée dans votre commune :
"La réglementation européenne impose que les résultats des analyses soient affichés en mairie. Cela signifie qu'une personne qui s'interroge sur la qualité de l'eau de son robinet peut et doit avoir les analyses en mairie. Si elles n'y étaient pas, on peut se renseigner auprès de l'agence régionale de santé ou de son distributeur d'eau à condition qu'on ne donne pas une moyenne des valeurs de l'année. On peut avoir accès aux derniers bulletins d'analyses.
Source : allodocteurs.fr
Pour aller plus loin :
- Eau du Robinet : la pression de la pollution, franceinter.fr
- Des perturbateurs endocriniens dans l'eau du robinet? lexpress.fr
- Médicaments, l'invisible pollution de l'eau, lefigaro.fr
- Eau, Qualité et Santé, cieau.com
Bonne journée.
Commençons par vous rassurer sur l’urine et les fèces : les eaux usées ne sont pas traitées directement pour revenir dans le circuit de l’eau potable : elles sont dépolluées puis rejetées dans la nature. En revanche les boues séparées de ces eaux pendant leur traitement sont valorisées en agriculture et / ou sont destinées à la méthanisation pour produire de l’énergie.
L’eau du robinet vient du captage des eaux souterraines et des rivières. Elle fait l’objet d’analyses régulières, qui révèlent la présence de nouveaux polluants que les techniques de traitement actuellement pratiquées ne suffisent pas à éliminer complètement : molécules de médicaments et pesticides (dont une grande partie est soupçonnée de contenir des perturbateurs endocriniens). Ces molécules sont présentes en quantités extrêmement faibles dans l’eau du robinet (et dans certaines eaux en bouteille), mais le danger qu’elles peuvent représenter pour le consommateur est encore difficile à évaluer :
« Quels dangers ?
Il faut calculer le risque et croiser les données
« Le danger existe puisque les molécules sont présentes, mais il faut calculer le risque », analyse le Pr Yves Lévi, toxicologue à l'université Paris-Sud 11 et membre de l’Académie nationale de pharmacie. La question est de savoir quelles sont les conséquences sur la santé, et à ce stade, les scientifiques n’ont pas de réponse.
« Nous ne pouvons pas encore nous prononcer sur le risque pour la santé humaine, explique Valérie Baduel, directrice adjointe de l’Anses. Il faut pour cela croiser ces résultats avec les données de contamination, de toxicité et d’exposition en simulant une consommation à deux litres d’eau par jour ».
Se voulant rassurante, elle ajoute : « Les quantités détectées sont toutefois extrêmement faibles, de l’ordre du nanogramme (un milliardième de fois moins que le gramme) ce qui est très inférieur aux posologies des médicaments. » Malgré tout, on prend un médicament pour se soigner quand on est malade, après on arrête. Il est légitime de ne pas vouloir de résidus de médicaments dans son verre d’eau, et tout le monde n’a pas besoin de boire des traces d’antibiotiques, de tranquillisants ou de traitements contraceptifs !
Des résidus infimes mais pouvant toucher les personnes les plus fragiles
Pour le Dr Annie Sasco, responsable du groupe Inserm d’épidémiologie pour la prévention du cancer à Bordeaux, « ce sont certes des doses faibles de médicaments, mais qui s’appliquent à la totalité de la population, y compris aux plus vulnérables, les bébés in utero, les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées. » Dans ce cadre, elle estime préoccupante une exposition au long cours qui démarre très tôt dans la vie, notamment aux produits de nature hormonale et aux antibiotiques au moins en théorie susceptibles d’entraîner des phénomènes de résistance.
De plus, certains médicaments n’ont pas pu être étudiés, comme le fluindione, un anticoagulant antivitamine K, ou le chlorambucil, un anticancéreux, car ces molécules font encore l’objet d’un brevet et l’Agence n’a pas pu se procurer les standards nécessaires au test quantitatif. « Il faut être capable de mettre en place des outils qui mesurent les effets toxiques au long terme de faibles doses de médicaments », insiste le Pr Lévi. »
Source : santemagazine.fr
« On retrouve, sur l’ensemble de notre planète, à de faibles doses, des résidus de substances médicamenteuses, dans le milieu naturel et les eaux usées, ce qui peut représenter un risque pour la faune aquatique. Existe-t-il des risques sanitaires liés à ces résidus ? Difficiles à quantifier. Mais, s’agissant de l’eau que nous buvons, rappelons tout de même que nous ne consommons pas directement l’eau des rivières car cette eau n’est pas potable. Elle est d’abord traitée avant d’être distribuée à nos robinets ! Si des traces sont détectées dans certains fleuves ou rivières, leur présence dans les eaux de boisson est très limitée et à des doses particulièrement faibles, de l’ordre du millionième de gramme. Ces valeurs, loin des doses que l’on peut retrouver dans les cours d’eau, démontrent bien l’efficacité des procédés de traitement de l’eau potable.
D'autres éléments pouvant dégrader le milieu naturel
Au-delà des médicaments, différents types de molécules peuvent polluer les ressources en eau : pesticides, plastifiants, hydrocarbures, ou, au final, tous produits utilisé au quotidien… Aujourd’hui, cet effet « mélange de molécules » mobilise des programmes de recherches spécifiques se déroulant dans le monde entier. Tous les acteurs de l’eau sont impliqués : laboratoires de recherche publics, associations, élus et services de l’Etat, professionnels de santé et chercheurs… Ils évaluent l’influence sur la santé de ces mélanges de micropolluants par des études très larges qui devront mesurer avec précision les différentes sources d’exposition comme les aliments, l’air, les cosmétiques… Notez cependant que, pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’eau potable reste une voie mineure d’exposition à ces composés. »
Source : cieau.com
Sachez que vous avez la possibilité de
"La réglementation européenne impose que les résultats des analyses soient affichés en mairie. Cela signifie qu'une personne qui s'interroge sur la qualité de l'eau de son robinet peut et doit avoir les analyses en mairie. Si elles n'y étaient pas, on peut se renseigner auprès de l'agence régionale de santé ou de son distributeur d'eau à condition qu'on ne donne pas une moyenne des valeurs de l'année. On peut avoir accès aux derniers bulletins d'analyses.
Source : allodocteurs.fr
- Eau du Robinet : la pression de la pollution, franceinter.fr
- Des perturbateurs endocriniens dans l'eau du robinet? lexpress.fr
- Médicaments, l'invisible pollution de l'eau, lefigaro.fr
- Eau, Qualité et Santé, cieau.com
Bonne journée.
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