Imprimeries avant l'ère industrielle
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 19/08/2018 à 21h25
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Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai avoir une idée de l'effectif que comptait les ateliers d'imprimeurs aux alentours du 16ème siècle avec si possible les différents postes et quelles pouvaient être leur volume production annuelle.
D'avance merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/08/2018 à 10h05
Bonjour,
L’article Renaissance et réforme de Jean Guillemain, publié dans le dossier sur l’histoire du livre sur le site de la BnF répond en grande partie à votre question. En voici un extrait :
«Les principaux centres de production
Après des débuts dans les villes universitaires, les principaux centres de production du livre se fixent dans les grandes places commerciales, où les capitaux nécessaires à l’impression peuvent être réunis et la diffusion est facilitée par l’existence de circuits commerciaux. Ces grandes places sont : Strasbourg, Venise, Florence, Lyon, Anvers, Rouen, Francfort, Paris, Cologne, Bâle et Leipzig.
Longtemps, l’Italie détient le leadership dans l’industrie du livre. La capitale du livre est Venise, dont la production est estimée à 26 000 éditions. Au milieu du XVIe siècle, 100 à 150 presses y sont actives en même temps, chacune faisant vivre en moyenne une dizaine d’hommes et leurs familles.
L’extraordinaire importance de cette activité économique a fait dire à Erasme qu’à Venise, il était plus facile de devenir imprimeur que boulanger. La production baisse à la fin de la période.
Rome est la deuxième ville italienne pour le nombre d’éditions. On estime qu’elles furent environ 8 000, pour 80 imprimeries. Le sac de la ville en 1527 ralentit sensiblement l’activité éditoriale. Au demeurant, c’est dans la seconde moitié du siècle que la production gagne en importance, dans le contexte de la Contre Réforme. Le pape Pie IV crée en 1561 l’Imprimerie du Peuple romain, dirigée par Paul Manuce (le fils d’Alde), afin de donner des éditions officielles de la Bible, des Pères de l’Eglise, des décrets et du Catéchisme du concile de Trente.
Centre plus modeste, Florence produit environ 4 000 éditions. […]
Lyon est tout autant frappée après la prise de la ville par les protestants en 1562 et lors de la crise financière des années 1570. La deuxième ville du royaume, qui n’a ni université, ni parlement, mais des foires célèbres, se fait une spécialité des contrefaçons aldines (de 1502 à 1529), des livres illustrés, de la littérature populaire (jusqu’en 1545), de l’édition juridique et aussi de l’édition en italien dans les années 1550.
La moitié des éditions italiennes de Lyon est due à Guillaume Rouillé, qui semble moins avoir eu pour cible les marchands et les financiers italiens présents à Lyon que le marché de la Péninsule. Tournés vers l’exportation, les Lyonnais fournissent aussi les marchés portugais et espagnols, pour lesquels ils impriment en castillan. Ils sont en outre solidement implantés dans la moitié sud de la France, où ils sont en concurrence avec les Parisiens. Ceux-ci dominent le marché du livre dans la moitié nord du pays, et sont largement exportateurs en Angleterre. »
Nous vous laissons prendre connaissance du reste de l’article directement sur le site de la BnF.
Concernant les différents métiers ou postes de l’imprimerie au XVIe siècle, le mémoire de Clémentine Souchaud sur L’Objet-livre dans les éditions toulousaines du XVIe au XVIIIe siècle consacre un chapitre aux métiers autour du livre qui devrait vous intéresser (p.23 et suivantes).
Pour approfondir, nous vous laissons prendre connaissance de la bibliographie sélective proposée par la BnF sur les typographes et graveurs.
Bonne journée.
L’article Renaissance et réforme de Jean Guillemain, publié dans le dossier sur l’histoire du livre sur le site de la BnF répond en grande partie à votre question. En voici un extrait :
«
Après des débuts dans les villes universitaires, les principaux centres de production du livre se fixent dans les grandes places commerciales, où les capitaux nécessaires à l’impression peuvent être réunis et la diffusion est facilitée par l’existence de circuits commerciaux. Ces grandes places sont : Strasbourg, Venise, Florence, Lyon, Anvers, Rouen, Francfort, Paris, Cologne, Bâle et Leipzig.
Longtemps, l’Italie détient le leadership dans l’industrie du livre. La capitale du livre est Venise, dont la production est estimée à 26 000 éditions. Au milieu du XVIe siècle, 100 à 150 presses y sont actives en même temps, chacune faisant vivre en moyenne une dizaine d’hommes et leurs familles.
L’extraordinaire importance de cette activité économique a fait dire à Erasme qu’à Venise, il était plus facile de devenir imprimeur que boulanger. La production baisse à la fin de la période.
Rome est la deuxième ville italienne pour le nombre d’éditions. On estime qu’elles furent environ 8 000, pour 80 imprimeries. Le sac de la ville en 1527 ralentit sensiblement l’activité éditoriale. Au demeurant, c’est dans la seconde moitié du siècle que la production gagne en importance, dans le contexte de la Contre Réforme. Le pape Pie IV crée en 1561 l’Imprimerie du Peuple romain, dirigée par Paul Manuce (le fils d’Alde), afin de donner des éditions officielles de la Bible, des Pères de l’Eglise, des décrets et du Catéchisme du concile de Trente.
Centre plus modeste, Florence produit environ 4 000 éditions. […]
Lyon est tout autant frappée après la prise de la ville par les protestants en 1562 et lors de la crise financière des années 1570. La deuxième ville du royaume, qui n’a ni université, ni parlement, mais des foires célèbres, se fait une spécialité des contrefaçons aldines (de 1502 à 1529), des livres illustrés, de la littérature populaire (jusqu’en 1545), de l’édition juridique et aussi de l’édition en italien dans les années 1550.
La moitié des éditions italiennes de Lyon est due à Guillaume Rouillé, qui semble moins avoir eu pour cible les marchands et les financiers italiens présents à Lyon que le marché de la Péninsule. Tournés vers l’exportation, les Lyonnais fournissent aussi les marchés portugais et espagnols, pour lesquels ils impriment en castillan. Ils sont en outre solidement implantés dans la moitié sud de la France, où ils sont en concurrence avec les Parisiens. Ceux-ci dominent le marché du livre dans la moitié nord du pays, et sont largement exportateurs en Angleterre. »
Nous vous laissons prendre connaissance du reste de l’article directement sur le site de la BnF.
Concernant les différents métiers ou postes de l’imprimerie au XVIe siècle, le mémoire de Clémentine Souchaud sur L’Objet-livre dans les éditions toulousaines du XVIe au XVIIIe siècle consacre un chapitre aux métiers autour du livre qui devrait vous intéresser (p.23 et suivantes).
Pour approfondir, nous vous laissons prendre connaissance de la bibliographie sélective proposée par la BnF sur les typographes et graveurs.
Bonne journée.
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