SIDERURGIE
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/08/2018 à 16h13
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Question d'origine :
LA SIDERURGIE EN ALGERIE PENDANT L OCCUPATION
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/08/2018 à 13h37
Bonjour,
La Société nationale de sidérurgie (SNS), était l'une des plus importantes sociétés publiques algériennes dans les années 1960 et 1970. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar à Annaba est inauguré en 1969.
Source : wikipedia.org
C’est le plan de Constantine (1958) qui a tracé les grandes lignes de ce projet, que l’Algérie indépendante reprend à son compte :
« A l'Indépendance, la ville [d’Annaba] a accusé le coup du départ massif des Européens, son économie périclita, les ruraux appauvris affluèrent en ville.
Puis progressivement, la ville retrouva son rôle portuaire, commercial, administratif, mais le nouveau pouvoir en place à Alger prit pour elle une option originale : en faire un grand pôle industriel. Annaba est le type même de ces pôles industriels littoraux définis par l'Algérie indépendante et socialiste (Arzew, Skikda, Annaba).
En fait, cette option était déjà inscrite dans les grandes lignes du Plan de Constantine (1958), qui avait décidé l'implantation à Annaba d'une sidérurgie « sur l'eau », alimentée par le fer de Ouenza-Bou Khadra. Héritant du chantier, l'Algérie le reprit à son compte, en réorientant le projet : pouvoir de décision à Alger, énergie assurée par le gaz d'Hassi Rmel, production destinée avant tout au marché intérieur. D'une capacité initiale de 400 000 tonnes, la sidérurgie d'El Hadjar a été agrandie dans les années 1975 à 2 000 000 t, et occupe aujourd'hui 18 000 travailleurs. C'est le plus grand complexe industriel du pays.
Il est complété par d'autres unités industrielles, les unes issues d'unités coloniales rénovées (matériel ferroviaire), les autres correspondant à des créations ex-nihilo (engrais phosphatés, charpente métallique, agro-alimentaire...). L'emploi industriel de la ville, qui était tombé de 4 800 en 1954 à 3 900 en 1966, est aujourd'hui de 30 000.
Lancée en avant par ce boom économique, Annaba compte aujourd'hui 400 000 habitants, et est par la taille la quatrième ville du pays.
L'on comprend qu'elle fut un temps la vitrine du développement industriel du pays, et que tout hôte étranger ait eu droit à la visite du complexe d'El Hadjar. »
Source : M. Cote et G. Camps, Annaba, Encyclopédie berbère, 5 | Anacutas – Anti-Atlas, Aix-en-Provence, Edisud, 1988, p. 674-685
« L'histoire du complexe d'El Hadjar remonte à 1958, plus précisément au plan de Constantine de 1958. Il était sensé être implanté dans la wilaya d'El Tarf, dépendant à l'époque du département de Bône. La Société bônoise de sidérurgie (SBS) avait pour mission, en ces temps-là, la réalisation un haut-fourneau ainsi que ses annexes, sauf que le projet français n'a jamais vu le jour. Il fut réactualisé après l'indépendance par l'Etat algérien et réalisé par la SNS (Société nationale de sidérurgie) le 3 septembre 1964. Implanté à Annaba, sur ordonnance du défunt président Houari Boumediene, l'objectif était la création d'un grand pôle industriel de sidérurgie à Annaba. Ce fleuron de l'industrie algérienne fut inauguré le 19 juin 1969 par le défunt président Houari Boumediene qui avait toujours aspiré à un moyen de création de richesses assez performant. En effet, l'Algérie se devait d'asseoir une industrie solide, capable de générer une plus-value importante, des emplois suffisants pour répondre aux besoins des citoyens et, surtout, produire assez de biens pour ne pas dépendre entièrement de l'étranger. Mis sur pied, le complexe d'El Hadjar, appelé communément la SNS, offrait des milliers d'emplois. Durant les années 1970-1980 et jusqu'en 1990, l'usine comptait quelque 22.000 travailleurs. Ce géant de la sidérurgie, reconnu à l'échelle régionale et continentale, a amplement hissé le pays vers le cercle des pays industrialisés, renforçant ainsi son indépendance économique. »
Source : lexpressiondz.com
Le chapitre 11 de l’ouvrage Ingénieurs en Algérie dans les années 1960 : une génération de la coopération, sous la direction de Aissa Kadri et Mohamed Benguerna, est consacré à la sidérurgie. Il est en partie consultable dans Google Livres.
Pour aller plus loin vous pouvez aussi consulter :
- Le Complexe sidérurgique d'El Hadjar : une expérience industrielle en Algérie, par Ali El Kenz
- Intérêts économiques français et décolonisation de l'Afrique du Nord, 1945-1962, Samir Saul (chapitre IV : La sidérurgie : des besoins courants aux grands projets)
Bonne journée.
La Société nationale de sidérurgie (SNS), était l'une des plus importantes sociétés publiques algériennes dans les années 1960 et 1970. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar à Annaba est inauguré en 1969.
Source : wikipedia.org
C’est le plan de Constantine (1958) qui a tracé les grandes lignes de ce projet, que l’Algérie indépendante reprend à son compte :
« A l'Indépendance, la ville [d’Annaba] a accusé le coup du départ massif des Européens, son économie périclita, les ruraux appauvris affluèrent en ville.
Puis progressivement, la ville retrouva son rôle portuaire, commercial, administratif, mais le nouveau pouvoir en place à Alger prit pour elle une option originale : en faire un grand pôle industriel. Annaba est le type même de ces pôles industriels littoraux définis par l'Algérie indépendante et socialiste (Arzew, Skikda, Annaba).
En fait, cette option était déjà inscrite dans les grandes lignes du Plan de Constantine (1958), qui avait décidé l'implantation à Annaba d'une sidérurgie « sur l'eau », alimentée par le fer de Ouenza-Bou Khadra. Héritant du chantier, l'Algérie le reprit à son compte, en réorientant le projet : pouvoir de décision à Alger, énergie assurée par le gaz d'Hassi Rmel, production destinée avant tout au marché intérieur. D'une capacité initiale de 400 000 tonnes, la sidérurgie d'El Hadjar a été agrandie dans les années 1975 à 2 000 000 t, et occupe aujourd'hui 18 000 travailleurs. C'est le plus grand complexe industriel du pays.
Il est complété par d'autres unités industrielles, les unes issues d'unités coloniales rénovées (matériel ferroviaire), les autres correspondant à des créations ex-nihilo (engrais phosphatés, charpente métallique, agro-alimentaire...). L'emploi industriel de la ville, qui était tombé de 4 800 en 1954 à 3 900 en 1966, est aujourd'hui de 30 000.
Lancée en avant par ce boom économique, Annaba compte aujourd'hui 400 000 habitants, et est par la taille la quatrième ville du pays.
L'on comprend qu'elle fut un temps la vitrine du développement industriel du pays, et que tout hôte étranger ait eu droit à la visite du complexe d'El Hadjar. »
Source : M. Cote et G. Camps, Annaba, Encyclopédie berbère, 5 | Anacutas – Anti-Atlas, Aix-en-Provence, Edisud, 1988, p. 674-685
« L'histoire du complexe d'El Hadjar remonte à 1958, plus précisément au plan de Constantine de 1958. Il était sensé être implanté dans la wilaya d'El Tarf, dépendant à l'époque du département de Bône. La Société bônoise de sidérurgie (SBS) avait pour mission, en ces temps-là, la réalisation un haut-fourneau ainsi que ses annexes, sauf que le projet français n'a jamais vu le jour. Il fut réactualisé après l'indépendance par l'Etat algérien et réalisé par la SNS (Société nationale de sidérurgie) le 3 septembre 1964. Implanté à Annaba, sur ordonnance du défunt président Houari Boumediene, l'objectif était la création d'un grand pôle industriel de sidérurgie à Annaba. Ce fleuron de l'industrie algérienne fut inauguré le 19 juin 1969 par le défunt président Houari Boumediene qui avait toujours aspiré à un moyen de création de richesses assez performant. En effet, l'Algérie se devait d'asseoir une industrie solide, capable de générer une plus-value importante, des emplois suffisants pour répondre aux besoins des citoyens et, surtout, produire assez de biens pour ne pas dépendre entièrement de l'étranger. Mis sur pied, le complexe d'El Hadjar, appelé communément la SNS, offrait des milliers d'emplois. Durant les années 1970-1980 et jusqu'en 1990, l'usine comptait quelque 22.000 travailleurs. Ce géant de la sidérurgie, reconnu à l'échelle régionale et continentale, a amplement hissé le pays vers le cercle des pays industrialisés, renforçant ainsi son indépendance économique. »
Source : lexpressiondz.com
Le chapitre 11 de l’ouvrage Ingénieurs en Algérie dans les années 1960 : une génération de la coopération, sous la direction de Aissa Kadri et Mohamed Benguerna, est consacré à la sidérurgie. Il est en partie consultable dans Google Livres.
Pour aller plus loin vous pouvez aussi consulter :
- Le Complexe sidérurgique d'El Hadjar : une expérience industrielle en Algérie, par Ali El Kenz
- Intérêts économiques français et décolonisation de l'Afrique du Nord, 1945-1962, Samir Saul (chapitre IV : La sidérurgie : des besoins courants aux grands projets)
Bonne journée.
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