Question d'origine :
Bonjour, dans votre réponse à la question «miracles et science», vous évoquez l'idée que «plus la science avance, plus les miracles reculent». Si l'on inverse ces termes, cela donne «plus les miracles reculent, plus la science avance», ce qui ne signifie pas la même chose ! L'ordre des mots peut donc dénoter un parti pris du locuteur.
Y a-t-il un terme technique pour nommer ce phénomène et auriez-vous les références d'un livre qui en parle? Merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 02/08/2018 à 09h02
Réponse du département Langues et Littératures :
Bonjour,
Malgré nos recherches dans plusieurs ouvrages sur la langue française ou la sémantique, nous ne sommes pas parvenus à trouver un terme précis pour désigner ce cas de figure qui vous préoccupe.
L’exemple que vous nous citez (plus la science avance plus les miracles reculent – plus les miracles reculent plus la science avance) est en effet pertinent mais est loin de s’appliquer systématiquement. Pour vous citer un contre-exemple, qui vous parlera certainement en ce moment, on peut dire : « Plus il fait chaud plus nous sommes fatigués ». Or son inverse : « Plus nous sommes fatigués plus il fait chaud » n’a en revanche aucun sens.
Vous nous signalez également que : « L’ordre des mots peut donc dénoter un parti pris du locuteur ». De fait toute phrase, qu’elle soit orale ou écrite, est là pour faire passer un message et donc un parti pris.
Cet ordre des mots est en outre régi par des règles grammaticales très précises. Le procédé qui consiste à associer des mots de manière ordonnée afin de constituer une phrase se nomme « linéarité ». Voici ce que nous dit la Grammaire de la phrase française de Pierre Le Goffic quant à la construction d’une phrase et à l’ordre, contraint ou libre, qui en découle :
« L’ordre des constituants sur la chaîne parlée (ou écrite) est, pour le locuteur, un mélange de liberté et de contrainte.Il doit ordonner son discours en fonction de sa visée (elle-même soumise à un développement temporel), en tenant compte d’un ensemble de déterminations parmi lesquelles, pêle-mêle et entre beaucoup d’autres, la nécessité de commencer par dire de quoi on va parler, la quasi-nécessité (sauf conditions particulières) de mettre le sujet avant le verbe, le respect de contraintes formelles comme la phrase de la négation ou des clitiques, etc.
[…] Parler de « liberté de placement » d’un terme ne signifie pas que la place qu’il occupe n’est pas signifiante (que toutes les places sont équivalentes) :une différence de placement s’accompagne nécessairement d’une différence, si légère soit-elle, de portée (et donc d’une différence dans la signification totale de la phrase) , même si cette différence est trop ténue pour être considérée comme une différence de fonction grammaticale. » (page 55).
En espérant avoir pu apporter quelques éclaircissements sur vos doutes sémantiques.
Bonne journée.
Bonjour,
Malgré nos recherches dans plusieurs ouvrages sur la langue française ou la sémantique, nous ne sommes pas parvenus à trouver un terme précis pour désigner ce cas de figure qui vous préoccupe.
L’exemple que vous nous citez (plus la science avance plus les miracles reculent – plus les miracles reculent plus la science avance) est en effet pertinent mais est loin de s’appliquer systématiquement. Pour vous citer un contre-exemple, qui vous parlera certainement en ce moment, on peut dire : « Plus il fait chaud plus nous sommes fatigués ». Or son inverse : « Plus nous sommes fatigués plus il fait chaud » n’a en revanche aucun sens.
Vous nous signalez également que : « L’ordre des mots peut donc dénoter un parti pris du locuteur ». De fait toute phrase, qu’elle soit orale ou écrite, est là pour faire passer un message et donc un parti pris.
Cet ordre des mots est en outre régi par des règles grammaticales très précises. Le procédé qui consiste à associer des mots de manière ordonnée afin de constituer une phrase se nomme « linéarité ». Voici ce que nous dit la Grammaire de la phrase française de Pierre Le Goffic quant à la construction d’une phrase et à l’ordre, contraint ou libre, qui en découle :
« L’ordre des constituants sur la chaîne parlée (ou écrite) est, pour le locuteur, un mélange de liberté et de contrainte.
[…] Parler de « liberté de placement » d’un terme ne signifie pas que la place qu’il occupe n’est pas signifiante (que toutes les places sont équivalentes) :
En espérant avoir pu apporter quelques éclaircissements sur vos doutes sémantiques.
Bonne journée.
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