Question d'origine :
Bonjour chères grenouilles, j'aimerais trouver des précisions architecturales sur le pont japonais «sankyo» à Nikko: dimensions exactes des différents éléments constitutifs, si possible plan architectural, matériaux et mise en oeuvre.
Tout ce que je trouve sur le web sont des approches «touristiques» et je ne peux pas faire des recherches en japonais.
J'ai lu que le pont est en bois, mais il me semble qu'il y a des fixations en metal noir (fonte?acier?autre? peint ou non???) et des appliques décoratives en métal doré (laiton? autre, doré à la feuille?).
Les boules décoratives sur les piliers, appelées «giboshi», sont-elles en bois peint ou en métal et si oui, lequel?
Peut-être y a-t-il un livre d'architecture traitant de ce pont?
Et la couleur rouge: existe-t-il une description en code hex ou RAL?
Merci beaucoup pour vos réponses!
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 01/08/2018 à 07h09
Le vocabulaire de la spatialité japonaise permet de saisir la dimension symbolique, la complexité parfois… des constructions, quelles qu’elles soient, dépassant les spécificités architecturales pures. Voici partiellement ce qui est dit du pont, le
« Hashi, le pont désigne ce qui est posé entre deux extrémités, entre deux bords (NDJ).C’est à dire ce qui relie une extrémité à l’autre, une rive à celle qui lui fait face, la liaison entre deux univers qui habituellement ne communiquent pas : ici toute rencontre devient possible. Comme on le voit déjà dans
La littérature, de son côté, offre une grande variété d’idéogrammes chinois : extrémité hashi, baguette, échelle hashigo et l’intervalle aida-ma etc…qui suggèrent la polysémie d’une relation entre deux territoires.
Lancer un pont exige une connaissance des techniques structurelles bien plus développée que pour l’architecture de l’espace habitable, en termes de supports de charges. Certes, il est vrai qu’au Japon
Sous Heian donc, le pont est conçu comme dispositif qui passe d’un Monde à l’Autre (-) Ainsi le pont, lien entre un Monde et l’Autre, était-il le lieu où la vie et l’esprit des hommes allait et venait, et les rives sur lesquelles s’appuient les ponts étaient les lieux de rites funéraires ou d’exécutions publiques, terrains vagues
Le pont de l’époque d’Edo s’épanouit comme lieu, point nodal des voyages et lieu essentiel de la culture urbaine, il est abondamment représenté dans les Ukiyo-e. Là, le fleuve n’est plus celui de l’autre monde et le pied du pont est le lieu approprié pour apprécier les feux d’artifice, ou celui de la promenade pour gouter la fraicheur de l’été. Sur le fleuve à la place des ponts flottants, sont montées des estrades de planches où l’on dîne dans la fraicheur du soir et le son du clapotis, dispositif urbain reconstruit chaque année. » Sendai Shoichiro.
Dans le même ouvrage, nous vous invitons à lire le chapitre
Par ailleurs, le célèbre manuel
L’article collectif de Nishida Masatsugu, Jean-Sébastien Cluzel et Philippe Bonnin « « Authenticité » et reconstruction de la mémoire dans l'architecture monumentale japonaise », Espaces et sociétés, 2007/4 (n° 131), p. 153-170, offre pléthores d’éléments analytiques et présente un appareil critique pertinent.
Pour aborder l’architecture de la ville de Nikko nous n’avons trouvé que cet ouvrage de Naomi Okawa : Edo architecture : Katsura and Nikko.
Afin de comprendre le shinto (indispensable à l’abord de l’architecture japonaise traditionnelle notamment pour l’usage de la couleur rouge, de la feuille d’or...etc) la lecture de l'ouvrage (en anglais) d'Hélène Hardacre Shinto : a history est conseillée.
en premier lieu l’Office du tourisme japonais (qui au vu de ce texte de présentation, dispose forcément d'éléments :
« Le Pont Sacré, entièrement laqué de vermillon, forme une arche gracieuse au dessus de la rivière Daiya. Son raffinement contraste avec la nature sauvage de la gorge. La légende rapporte que l'ermite à l'origine de Nikko a traversé la rivière porté par deux serpents, représentés aujourd'hui par le pont. A l'époque féodale, seul l'empereur avait le droit de le traverser. Il ouvre sur tout le site de Toshogu par un parc de 16 000 cèdres. »)
ainsi que l’agence pour les biens culturels, la bunka-cho (qu’il s’agisse du bunka isan ou du bunka zai) et La maison franco japonaise.
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