Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir pourquoi Lyon a-t-elle perdue son nom durant la Révolution?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 31/07/2018 à 10h46
Lyon a été rebaptisée le 12 octobre 1793 par un décret de la Convention : elle est devenue « Ville-Affranchie ». Elle redevient "Lyon" le 12 octobre 1794.
Ce terme est associé à l’histoire de la Révolution à Lyon. Ce nouveau toponyme est en effet donné à Lyon pour punir la ville de s’être soulevée le 29 mai 1793, après l’entrée des troupes de la République le 9 octobre 1793, et surtout après le décret « Lyon n’est plus », pris trois jours plus tard par la Convention. Selon l’article IV de ce décret : « Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République. La réunion des maisons conservées portera désormais le nom de Ville-Affranchie ».
Extrait du Dictionnaire historique de Lyon.
On peut lire les textes des articles notamment dans : L’identité politique de Lyon : entre violences collectives et mémoire des élites (1786- 1905) / Bruno Benoit, éd. L’Harmattan, 1999
L’article V dit :
« Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville avec cette inscription : « Lyon fit la guerre à la Liberté ; Lyon n’est plus ».
Dans ce même ouvrage :
(…) La répression anti-Lyon, c’est-à-dire contre cette ville royaliste qui a osé se soulever et contre tous les contre-révolutionnaires qui ont participé à sa défense, est d’une grande brutalité. Près de 1900 personnes, jugées sommairement, sont guillotinées place des Terreaux ou mitraillées dans la plaine des Brotteaux entre octobre 1793 et avril 1794, soit 1,5 % de la population de la ville. (…)
Pour mieux comprendre ces événements, vous pourriez consulter par exemple 1793, le siège de Lyon : entre mythes et réalités / par Michel Biard, éd. 2013 car comme il est précisé sur la quatrième de couverture : « … L’histoire du siège a suscité une historiographie souvent partisane, mais aussi un martyrologe entretenu deux siècles durant. Les raisons et le déroulement de la révolte lyonnaise ont également fait naître des controverses durables… »
A consulter également Lyon, la Révolution, le Consulat et l’Empire / par Bruno Benoit, Roland Saussac, ed. ELAH, 2017 qui, entre autres, pose une série de questions qui méritent débat et mise au point et présente les grandes personnalités et leur rôle durant cette période charnière pour Lyon. En fin d’ouvrage, une importante bibliographie recense les ouvrages sur la Révolution et l’Empire à Lyon écrits avant 1950 d’une part et ceux écrits après 1950 d’autre part.
Extrait de cet ouvrage, dans le chapitre : Le drame révolutionnaire, un événement fondateur pour Lyon ? page 176 :
(…) Le décret « Lyon n’est plus » est traumatique, mais en même temps émancipateur. Le « Lyon n’est plus » fait de Lyon une « Commune affranchie », puisque tel est désormais son nom. Le terme « affranchie » signifie, pour reprendre le sens antique, que Lyon est désormais libérée de la tutelle de Paris qui régentait ses relations avec Lyon dans une perspective d’Etat centralisé. Lyon peut devenir enfin elle-même selon la formule de Braudel dans l’Identité de la France. Le traumatisme de la répression de 1793 est un événement fondateur pour Lyon, car la Ville, ses élites en tête, découvrent où elles se situent sur l’échiquier politique, loin des extrêmes, des contre-révolutionnaires de Jacques Imbert-Colomès et des exagérés de Joseph Chalier. Son positionnement politique se situe donc dans la centralité, concept plus large que le centrisme car englobant le centre gauche et le centre droit, dans l’affirmation municipale, voire dans une vision décentralisée du pouvoir. (…)
Extrait de l’article de Wikipedia : Soulèvement de Lyon contre la Convention nationale :
(…) Sollicités, lors de célébrations de la cinquième sans-culottide, afin d'obtenir le retrait des décrets d'exception votés contre la ville, les envoyés en mission en rendent compte à la Convention qui, sur un rapport de Villers, vote, le 16 vendémiaire an III (7 octobre 1794), un décret rendant à la ville son nom de Lyon (article 1) : « Commune-Affranchie reprendra son ancien nom de Lyon ; elle n’est plus en état de rébellion et de siège. » Annoncée à Lyon le 21, la nouvelle déclenche des scènes de liesse (…)
Parmi les nombreux ouvrages consacrés à cette période, quelques exemples :
- Le mouvement anti-jacobin et anti-parisien à Lyon et dans le Rhône et Loire en 1793, 29 mai – 15 aôut /par C. Riffaterre, éd1912-1928
- Lyon 1793 : révolte et écrasement / Jean Etevenaux, Horvath, 1993
- Guide historique de la Révolution à Lyon (1789-1799) / B. Benoit, R. Saussac, 1988
- Lyon pendant la Révolution, 1789-1793 / par Albert Champdor, éd. 1983
- Lyon sous la Révolution / par le baron Achille Raverat, éd. 2006
- Lyon en Révolution / Sophie Wahnich, éd. EMCC, 2003
- Lyon sera détruite / Daniel Bideau, éd. La Taillanderie, 1988
- 1793 : l’année terrible à Lyon / par un collectif, éd. Musée de l’imprimerie, 1993
- Lyon n’est plus / Edouard Herriot, éd. 1937
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