peste noire
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/07/2018 à 13h21
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Question d'origine :
Bonjour!
J'ai lu dans le livre de Fred Vargas "Pars vite et reviens tard" que le chiffre 4 à rebours est un symbol avec lequel on frappait autrefois les portes ou les linteaux de fenêtres en temps de peste. Ainsi on se protégait du fléau.
Ne n'ai vu cette histoire des 4 que dans ce livre alors je voudrais savoir où on peut trouver un peu plus d'information à ce sujet?
Merci!
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/07/2018 à 14h28
Bonjour,
Commençons par préciser que si l’utilisation protectrice du chiffre 4 lors des épidémies de peste est véridique, son emploi par Fred Vargas dans son roman relève partiellement de l’invention :
« Tous les renseignements et les textes anciens sur la peste dans Pars vite… sont donc historiquement vrais, à l’exception d’un seul que j’ai partiellement inventé, celui sur le chiffre « 4 », dont il est dit qu’il ne sonne pas « juste ». Mais l’utilisation protectrice du « 4 » est vraie ».
Source : Manières de noir : la fiction policière contemporaine, sous la direction de Gilles Ménégaldo, Maryse Petit
(Extrait disponible dans Google books)
Deux textes d’Albert Ohl des Marais, malheureusement absents du catalogue de la BmL, sont consacré au chiffre 4 comme protection contre la peste :
- Le 4 de chiffre et la peste au temps jadis..., Albert Ohl des Marais
- Le Chiffre 4, talisman contre la peste, Albert Ohl des Marais
En attendant, voici ce que nous lisons chez Jean-Noël Biraben dans Civilisations et Société vol. 36 :
« Quant à la numéromancie, elle est assez répandue dans les régions rhénanes du 15e au 17e siècle. Elle est basée sur les vertus protectrices du chiffre 4, censé écarter la peste, et que l’on retrouve très fréquemment utilisé comme marque de papetiers (en filigrane), ou d’imprimeurs (Ohl des Marais en cite vingt-deux exemples pour Cologne, Strasbourg, Francfort et Augsbourg entre 1477 et 1664). Beaucoup de familles nobles ou bourgeoises en garnissent leurs armoiries, sous une forme croisetée, ou augmenté d’un monogramme ou les font mettre au-dessus de leur porte. Un 4 se trouve aussi sur la grille en fer forgé du balcon du Tribunal de Commerce de Nancy. »
Et dans un extrait d’Epinal, images de mille ans d'histoire disponible dans Google Books :
« Pourquoi ces « quatre de chiffre » ? Les papiers n’ont pas d’ennemis plus dévastateurs que les rats et, à cette époque, ils pullulaient. Or une des marques du libraire parisien Denys Janot, celle qui porte la devise : « En tout bien tout par amour, amour par tout, partout amour », présente une curieuse image : un écusson dans lequel se trouve fiché le chiffre 4 à rebours, soutenu par deux gros rats. Une estampe, imprimée à Strasbourg, en 1585, représente le « rat Pharaon » ; il y figure un 4 croiseté. Le quatre de chiffre est un talisman, contre les rats et contre la peste. »
Bonne journée.
Commençons par préciser que si l’utilisation protectrice du chiffre 4 lors des épidémies de peste est véridique, son emploi par Fred Vargas dans son roman relève partiellement de l’invention :
« Tous les renseignements et les textes anciens sur la peste dans Pars vite… sont donc historiquement vrais, à l’exception d’un seul que j’ai partiellement inventé, celui sur le chiffre « 4 », dont il est dit qu’il ne sonne pas « juste ». Mais l’utilisation protectrice du « 4 » est vraie ».
Source : Manières de noir : la fiction policière contemporaine, sous la direction de Gilles Ménégaldo, Maryse Petit
(Extrait disponible dans Google books)
Deux textes d’Albert Ohl des Marais, malheureusement absents du catalogue de la BmL, sont consacré au chiffre 4 comme protection contre la peste :
- Le 4 de chiffre et la peste au temps jadis..., Albert Ohl des Marais
- Le Chiffre 4, talisman contre la peste, Albert Ohl des Marais
En attendant, voici ce que nous lisons chez Jean-Noël Biraben dans Civilisations et Société vol. 36 :
« Quant à la numéromancie, elle est assez répandue dans les régions rhénanes du 15e au 17e siècle. Elle est basée sur les vertus protectrices du chiffre 4, censé écarter la peste, et que l’on retrouve très fréquemment utilisé comme marque de papetiers (en filigrane), ou d’imprimeurs (Ohl des Marais en cite vingt-deux exemples pour Cologne, Strasbourg, Francfort et Augsbourg entre 1477 et 1664). Beaucoup de familles nobles ou bourgeoises en garnissent leurs armoiries, sous une forme croisetée, ou augmenté d’un monogramme ou les font mettre au-dessus de leur porte. Un 4 se trouve aussi sur la grille en fer forgé du balcon du Tribunal de Commerce de Nancy. »
Et dans un extrait d’Epinal, images de mille ans d'histoire disponible dans Google Books :
« Pourquoi ces « quatre de chiffre » ? Les papiers n’ont pas d’ennemis plus dévastateurs que les rats et, à cette époque, ils pullulaient. Or une des marques du libraire parisien Denys Janot, celle qui porte la devise : « En tout bien tout par amour, amour par tout, partout amour », présente une curieuse image : un écusson dans lequel se trouve fiché le chiffre 4 à rebours, soutenu par deux gros rats. Une estampe, imprimée à Strasbourg, en 1585, représente le « rat Pharaon » ; il y figure un 4 croiseté. Le quatre de chiffre est un talisman, contre les rats et contre la peste. »
Bonne journée.
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