Question d'origine :
Bonjour
En 1943, la marine de guerre allemande réquisitionne le château de Pignerolle prés d'ANGERS pour y installer le centre de communication le FdU West, le KzS Rösing sous les ordres de Doenitz avait donc la charge d'assurer la mise en ligne permanente de près de 150 U-Boote, et d'assurer la communication avec eux, où qu'ils soient dans le Monde. Pignerolle abritait plus d'1 milliers de sous-mariniers allemands fanatique
Question :
Pourquoi les alliés n'ont jamais renté de bombarder ce centre névralgique de plus très mal défendu ?
La réponse « ENIGMA » donnée par les guides ne me satisfait pas
La résistance locale peut être était inexistante
Un U boote avec 5% de personnel manquant ne pouvait prendre la mer
Cordialement
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/07/2018 à 10h15
Réponse du Département Civilisation
Bonjour,
Vous avez sans doute effectué un certain nombre de recherches et vous semblez déjà bien renseigné sur le sujet qui vous préoccupe. Voici néanmoins quelques éléments complémentaires constitués notamment à partir de sources disponibles à la BmL.
La puissance et la virulence de la Kriegsmarine durant la seconde guerre mondiale s’est illustrée notamment par le déploiement impressionnant des flottilles de sous-marins basées à Bordeaux, Brest, La Rochelle, Lorient et Saint-Nazaire pour ce qui est de la seule côte atlantique française.
La région d’Angers a notamment été l’un des nombreux théâtres d’opérations de la Wehrmacht durant la période d’occupation du territoire français. En 1943, le château de Pignerolle a effectivement abrité le centre de communication avec les Unterseeboot. Sous le commandement de l’amiral Karl Dönitz les « meutes » de sous-marins font des ravages pendant de longs mois.
La communication est cryptée grâce à la technologie de la machine Enigma. Les perfectionnements réguliers sont censés rendre les messages indéchiffrables. Dönitz doute et ne cesse de craindre les défaillances de cette communication. Il semble pourtant, malgré des enquêtes de sécurité commanditées par l'amiral, que la fiabilité du système de communication Enigma n’a jamais réellement été remise en cause.
Ce langage secret parvient pourtant à être déchiffré en grande partie par les décrypteurs alliés. Les convois sont désormais mieux renseignés grâce à l’opération Ultra - c’est-à-dire les résultats obtenus par les mathématiciens et informaticiens spécialistes en cryptanalyse de Bletchley Park – et parviennent à circuler puisque les positions et les mouvements des U-Boot sont décodés.
La stratégie de Dönitz s’appuyait en grande partie sur la guerre au tonnage (tonnagekrieg), soit la capacité de détruire plus que ce que les forces alliés sont susceptibles de produire. En avril 1943 voici ce qu’il écrit :
« Il est d’autre part évident que notre but est de couler, quelles que soient les circonstances, davantage de tonnage que l’ennemi ne peut construire. Si nous devions manquer à cet engagement, l’ennemi continuerait certes à souffrir d’énormes destructions, mais l’hémorragie graduelle ne se produirait pas. Pour cette raison, ma grande inquiétude est que la guerre sous-marine soit vouée à l’échec si nous ne parvenons pas à couler plus de navires que l’ennemi n’en lance. »
D’une certaine façon l’entêtement du grand amiral à se doter d’une flotte sous-marine toujours plus nombreuse, se heurte entre 1942 et 1943 aux capacités supérieures des alliés dans presque tous les domaines.
Vous dites le centre mal défendu. Pourtant, le site de Pignerolle est protégé et armé. Les onze bunkers qui entourent le Château garantissent largement sa sécurité. Sur le site consacré à l’histoire du Château de Pignerolle voici ce qu’on peut lire :
« Le parc est entouré de nids de mitrailleuses et autres pièges (grenades piégées, champs de mines, fossé antichars...) »
Et plus loin :
« Des nids de DCA sont cachés dans les arbres (la motte que l'on voit à l'entrée du chateau sur la droite est un bunker recouvert de terre, il servait à l'alimentation en munition des diverses DCA) défendant la couverture aérienne du parc. »
En outre, les nombreux liens proposés devraient vous permettre d’en savoir plus.
Hormis les Bombardements de Nantes de septembre 1943 et de Rennes en mars 1944, les forces alliés ne frappent que ponctuellement et stratégiquement les infrastructures portuaires. En aout 1944, le château de Pignerolle a failli être frappé alors que les sous-mariniers avaient déjà fui le site.
Bibliographie :
Nous vous conseillons fortement la lecture de ces quelques livres passionnants.
La guerre sous-marine allemande - 1914-1945 / François-Emmanuel Brézet
Guerre des codes & guerre navale - 1939-1945 / Guy Malbosc et Jean Moulin
Dönitz « le dernier Führer » / François-Emmanuel Brézet
Dix ans et vingt jours / Grand-Amiral Doenitz
Dönitz et la guerre des U-Boote / Peter Padfield
Et aussi :
Imitation Game de Morten Tyldum
Codebreaker un docudrama de Channel 4
Par ailleurs, concernant cette période, nous vous rappelons qu’une très importante base est consultable au Centre de Documentation du C.H.R.D.
Bonjour,
Vous avez sans doute effectué un certain nombre de recherches et vous semblez déjà bien renseigné sur le sujet qui vous préoccupe. Voici néanmoins quelques éléments complémentaires constitués notamment à partir de sources disponibles à la BmL.
La puissance et la virulence de la Kriegsmarine durant la seconde guerre mondiale s’est illustrée notamment par le déploiement impressionnant des flottilles de sous-marins basées à Bordeaux, Brest, La Rochelle, Lorient et Saint-Nazaire pour ce qui est de la seule côte atlantique française.
La région d’Angers a notamment été l’un des nombreux théâtres d’opérations de la Wehrmacht durant la période d’occupation du territoire français. En 1943, le château de Pignerolle a effectivement abrité le centre de communication avec les Unterseeboot. Sous le commandement de l’amiral Karl Dönitz les « meutes » de sous-marins font des ravages pendant de longs mois.
La communication est cryptée grâce à la technologie de la machine Enigma. Les perfectionnements réguliers sont censés rendre les messages indéchiffrables. Dönitz doute et ne cesse de craindre les défaillances de cette communication. Il semble pourtant, malgré des enquêtes de sécurité commanditées par l'amiral, que la fiabilité du système de communication Enigma n’a jamais réellement été remise en cause.
Ce langage secret parvient pourtant à être déchiffré en grande partie par les décrypteurs alliés. Les convois sont désormais mieux renseignés grâce à l’opération Ultra - c’est-à-dire les résultats obtenus par les mathématiciens et informaticiens spécialistes en cryptanalyse de Bletchley Park – et parviennent à circuler puisque les positions et les mouvements des U-Boot sont décodés.
La stratégie de Dönitz s’appuyait en grande partie sur la guerre au tonnage (tonnagekrieg), soit la capacité de détruire plus que ce que les forces alliés sont susceptibles de produire. En avril 1943 voici ce qu’il écrit :
« Il est d’autre part évident que notre but est de couler, quelles que soient les circonstances, davantage de tonnage que l’ennemi ne peut construire. Si nous devions manquer à cet engagement, l’ennemi continuerait certes à souffrir d’énormes destructions, mais l’hémorragie graduelle ne se produirait pas. Pour cette raison, ma grande inquiétude est que la guerre sous-marine soit vouée à l’échec si nous ne parvenons pas à couler plus de navires que l’ennemi n’en lance. »
D’une certaine façon l’entêtement du grand amiral à se doter d’une flotte sous-marine toujours plus nombreuse, se heurte entre 1942 et 1943 aux capacités supérieures des alliés dans presque tous les domaines.
Vous dites le centre mal défendu. Pourtant, le site de Pignerolle est protégé et armé. Les onze bunkers qui entourent le Château garantissent largement sa sécurité. Sur le site consacré à l’histoire du Château de Pignerolle voici ce qu’on peut lire :
« Le parc est entouré de nids de mitrailleuses et autres pièges (grenades piégées, champs de mines, fossé antichars...) »
Et plus loin :
« Des nids de DCA sont cachés dans les arbres (la motte que l'on voit à l'entrée du chateau sur la droite est un bunker recouvert de terre, il servait à l'alimentation en munition des diverses DCA) défendant la couverture aérienne du parc. »
En outre, les nombreux liens proposés devraient vous permettre d’en savoir plus.
Hormis les Bombardements de Nantes de septembre 1943 et de Rennes en mars 1944, les forces alliés ne frappent que ponctuellement et stratégiquement les infrastructures portuaires. En aout 1944, le château de Pignerolle a failli être frappé alors que les sous-mariniers avaient déjà fui le site.
Nous vous conseillons fortement la lecture de ces quelques livres passionnants.
La guerre sous-marine allemande - 1914-1945 / François-Emmanuel Brézet
Guerre des codes & guerre navale - 1939-1945 / Guy Malbosc et Jean Moulin
Dönitz « le dernier Führer » / François-Emmanuel Brézet
Dix ans et vingt jours / Grand-Amiral Doenitz
Dönitz et la guerre des U-Boote / Peter Padfield
Et aussi :
Imitation Game de Morten Tyldum
Codebreaker un docudrama de Channel 4
Par ailleurs, concernant cette période, nous vous rappelons qu’une très importante base est consultable au Centre de Documentation du C.H.R.D.
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