Touaregs
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 08/07/2018 à 17h13
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Question d'origine :
La couleur bleu profond des turbans des touaregs a-t-elle une signification particulière ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/07/2018 à 08h45
Bonjour,
Dans la société traditionnelle Touareg, le voile des hommes est une pièce maîtresse de l’habillement : ôter son voile est aussi déshonorant que retirer son pantalon.
« Traditionnellement, l'homme, chez les Touaregs, ne quitte jamais son turban, qui le protège du soleil torride et du vent, mais aussi dissimule ses émotions. Il peut être de différentes couleurs, telles que rouge, jaune, vert, mais deux couleurs ont une signification spéciale. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect, un jour particulier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton).Sa teinture souvent à base d'indigo tend à déteindre sur la peau, donnant au Targui le surnom d'« homme bleu » . En langue tamasheq, selon les tribus, il prend aussi parfois le nom de taɣelmust ou de litham. En Mauritanie, il est communément appelé hawli. »
Source : Wikipedia
Dans une réponse précédente du Guichet du Savoir sur les Touaregs, nous mentionnions quel’indigo est un symbole de prestige et de noblesse, lié au caractère onéreux de cette teinture :
« Dans les régions du Sahel, de la Mauritanie au désert libyen en passant par les grandes étendues désertiques du sud algérien, du Mali et du Niger, la couleur indigo est l'un des symboles de prestige les plus recherchés. La longue tunique touareg teinte en indigo sombre, une couleur noble qui vient d'Afrique et qui coûte fort cher. »
On trouve quelques explications supplémentaires sur le site de l’association Tamoudre :
« Avant sa synthétisation au début de ce siècle, l’indigo était extrait de l’indigotier, une plante tinctoriale très prisée et onéreuse. Le processus de bleuissement était confié aux teinturiers haoussa de Kano au Nigeria. Tuniques, voiles et autres habits sont trompés dans l’indigo. Une fois portés, ils déteignent sur le visage, lui donnant un aspect particulier et mystérieux. Les tempes, les joues, les lèvres et les autres parties visibles sont également frottées avec El Taguelmoust (chèche). «Le noir bleuté (tasattaft) est en effet considéré comme la teinte des origines, celle du temps et de l’espace d’avant la naissance ». »
Source : « L’Homme bleu », symbolique de l’indigo
« Le chèche de couleur blanche, appelé Ashash, et l’indigo, appelé Alasho, dont les longueurs varient, sont les turbans les plus spéciaux. Le premier est porté en signe de respect et le secondlors de l’intronisation d’un chef ou les jours des fête . Pour se marier il faut au préalable avoir été enturbanné. »
Source : La symbolique du turban
Pour finir, voici des explications sur la symbolique du voile en général chez les Touaregs :
« Le voile de tête (tagelmust) est la pièce maîtresse du vêtement masculin. « Le voile de front et de bouche et le pantalon sont les vêtements distinctifs de l’homme :il serait déshonorant pour un homme de ne pas porter de voile de front et de bouche comme il serait déshonorant pour lui de ne pas porter de pantalon […] ; ôter son voile de tête et de bouche, jeter son voile […], ôter son pantalon, sont des expressions qui signifient être déshonoré » (Foucauld, 1951-52 : III, 1329). « A la création du monde, dit une tradition touarègue, Dieu demanda à l’homme de choisit entre la vie éternelle sans habits et une vie limitée, mais avec des vêtements ; l’homme opta pour la seconde proposition. » Ce qui signifie que, chez les Touaregs, les vêtements symbolisent la dignité de la personne.
« Pour qualifier un déshonneur, on dit de quelqu’un qu’il est tout nu. […] Le garçon, avant de porter ce voile, ne peut accéder à aucun droit du statut d’adulte, tel que le mariage, le pouvoir politique, etc. L’âge du voile se situe entre seize et vingt ans. […] Il est préférable que celui qui enturbanne le jeune homme soit quelqu’un de reconnu qui dispose d’un statut important dans la société. L’homme donne deux conseils au garçon : le pan inférieur, qu’on met sur la bouche jusqu’au nez, il faut le mettre quand tu vois des biens qui ne t’appartiennent pas, ce qui signifie qu’il ne faut compter que sur soi ; celui du haut, qu’on place sur le front jusqu’aux yeux, il faut le mettre quand tu vois des voisins, afin de témoigner du respect » (Ag Solimane, 1999 : 14-15).
Le port du voile de tête est ainsi le symbole du passage à l’âge adulte et l’homme ainsi habillé peut et doit manifester son plus ou moins grand respect vis-à-vis de l’autre . Un jeune homme, devant un homme de l’âge de son père, ferme son voile pour ne laisser apparaître qu’une fente à la hauteur de ses yeux ; si on lui offre un verre de thé, il le glisse sous son voile sans que sa bouche apparaisse ; il reste assis, en tailleur, sans s’allonger sur le coude. Pour une femme, belle-mère ou belle-mère potentielle, il a une même attitude réservée. En revanche, avec des amis de sa génération, il laisse son voile se défaire, boit le thé sans cacher sa bouche et s’allonge sur un coussin. Beaucoup d’hypothèses ont été élaborées sur le voile. Son rôle de protecteur contre le vent qui dessèche les muqueuses, comme celui de défenseur contre les génies malfaisants (Kel esuf), toujours prêts à profiter d’une ouverture, ont souvent été avancés et aucune de ces deux hypothèses ne s’excluent. Mais le rôle du voile comme valeur et indicateur du comportement de l’homme semble primordial . »
Source : Les touaregs, Edmond Bernus
Bonne journée.
Dans la société traditionnelle Touareg, le voile des hommes est une pièce maîtresse de l’habillement : ôter son voile est aussi déshonorant que retirer son pantalon.
« Traditionnellement, l'homme, chez les Touaregs, ne quitte jamais son turban, qui le protège du soleil torride et du vent, mais aussi dissimule ses émotions. Il peut être de différentes couleurs, telles que rouge, jaune, vert, mais deux couleurs ont une signification spéciale. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect, un jour particulier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton).
Source : Wikipedia
Dans une réponse précédente du Guichet du Savoir sur les Touaregs, nous mentionnions que
« Dans les régions du Sahel, de la Mauritanie au désert libyen en passant par les grandes étendues désertiques du sud algérien, du Mali et du Niger, la couleur indigo est l'un des symboles de prestige les plus recherchés. La longue tunique touareg teinte en indigo sombre, une couleur noble qui vient d'Afrique et qui coûte fort cher. »
On trouve quelques explications supplémentaires sur le site de l’association Tamoudre :
« Avant sa synthétisation au début de ce siècle, l’indigo était extrait de l’indigotier, une plante tinctoriale très prisée et onéreuse. Le processus de bleuissement était confié aux teinturiers haoussa de Kano au Nigeria. Tuniques, voiles et autres habits sont trompés dans l’indigo. Une fois portés, ils déteignent sur le visage, lui donnant un aspect particulier et mystérieux. Les tempes, les joues, les lèvres et les autres parties visibles sont également frottées avec El Taguelmoust (chèche). «
Source : « L’Homme bleu », symbolique de l’indigo
« Le chèche de couleur blanche, appelé Ashash, et l’indigo, appelé Alasho, dont les longueurs varient, sont les turbans les plus spéciaux. Le premier est porté en signe de respect et le second
Source : La symbolique du turban
Pour finir, voici des explications sur la symbolique du voile en général chez les Touaregs :
« Le voile de tête (tagelmust) est la pièce maîtresse du vêtement masculin. « Le voile de front et de bouche et le pantalon sont les vêtements distinctifs de l’homme :
« Pour qualifier un déshonneur, on dit de quelqu’un qu’il est tout nu. […] Le garçon, avant de porter ce voile, ne peut accéder à aucun droit du statut d’adulte, tel que le mariage, le pouvoir politique, etc. L’âge du voile se situe entre seize et vingt ans. […] Il est préférable que celui qui enturbanne le jeune homme soit quelqu’un de reconnu qui dispose d’un statut important dans la société. L’homme donne deux conseils au garçon : le pan inférieur, qu’on met sur la bouche jusqu’au nez, il faut le mettre quand tu vois des biens qui ne t’appartiennent pas, ce qui signifie qu’il ne faut compter que sur soi ; celui du haut, qu’on place sur le front jusqu’aux yeux, il faut le mettre quand tu vois des voisins, afin de témoigner du respect » (Ag Solimane, 1999 : 14-15).
Source : Les touaregs, Edmond Bernus
Bonne journée.
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