Question d'origine :
bonjour
"Y a-t-il eu un couvre-feu à Lyon après l'invasion de la zone franche par l'Allemagne en novembre 1942. Dans l'affirmative, pourriez-vous m'indiquer les heures de son entrée en vigueur?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 29/06/2018 à 15h44
Le 11 novembre 1942, à l'aube, les chars allemands franchissent la ligne de démarcation et se ruent vers le sud.
Le Progrès et le Salut public relayent à l’identique les communiqués des préfets, dans lesquels le mot de « couvre-feu » n’apparaît pas, même si les mesures – comme le camouflage des lumières exigé par les maires de Lyon et des communes, et les restrictions de rassemblement, correspondent de fait à la mise en place d'un couvre-feu. Dans le journal
"
La Préfecture communique : un arrêté M. le préfet régional précise que tous cortèges et attroupements sont interdits dans l'agglomération lyonnaise pendant la journée du 11 novembre. Dans les rues qui seront neutralisées par la police, la circulation des véhicules particuliers ou de transport en commun sera interdite. Dans ces mêmes rues, les débits de boissons, brasseries, cafés et cinémas seront fermés au public. "
Le Salut public et le Progrès
"Le préfet régional adresse un appel aux populations de la région .
Le préfet régional adresse aux populations des départements de sa région l'appel suivant : « Des troupes allemandes et des troupes italiennes ont franchi la ligne de démarcation et traversent la région de Lyon. Je demande aux populations de la région toute entière de continuer à vaquer à leurs occupations habituelles et de conserver tout leur calme et tout leur sang-froid. L'ordre est plus que jamais nécessaire. Je suis assuré que chacun aura à coeur de le respecter.
Lyon, le 11 novembre 1942. Le préfet régional, ANGELI."
"
Les Lyonnais ont vécu, hier, des moments de grand calme, dans la fraîcheur d'une journée d'automne sans soleil. Le gouvernement avait demandé que cette journée-là ne soit marquée d'aucune manifestation ; son appel fut entendu si d'ailleurs d’autres événements ont ajouté à celle nécessité d'une attitude qui s'imposait.
Les modifications apportées à la circulation des tramways ont surpris de nombreux voyageurs, mais chacun a pu rejoindre le lieu de ses occupations quotidiennes.
Les derniers pigeons de Bellecour, eux-mêmes, avaient quitté la place vide comme un désert. Pas un tramway, à peine quelques piétons, regagnant leur logis aux heures des repas. Bien avant la fin du jour, le cheval de bronze s'isolait davantage, si l'on peut dire, dans cette brume qui pénétrait dans le corps des Lyonnais. Si la population fut calme et digne durant celte journée, à l'habitude consacrée aux morts, la soirée fut encore plus sévère. Dans l'obscurité à peu près complète, les restaurants fermèrent leurs portes plus tôt qu'à l'ordinaire. Les gens de la périphérie se précipitaient sur les tramways en marche et qui brûlaient les arrêts du centre, pour essayer d'éviter l'étape à pied. Et puis très tôt, la ville s'est endormie, pendant qu'à plusieurs reprises, les convois de troupes allemandes s'enfonçaient dans la nuit noire, en direction du sud.
Ce onze novembre a groupé, une fois de plus, la population autour du Chef de l'Empire. "
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