Les abeilles
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 18/06/2018 à 09h18
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Question d'origine :
Bonjour,
Après avoir lu un texte documentaire à propos des abeilles, un élève de ce1 souhaite savoir:
est-ce que les abeilles font vivre les fleurs plus longtemps en les butinant?
Merci !
La classe de CE1B- Ecole Ombrosa
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/06/2018 à 10h01
Bonjour,
Le temps d’épanouissement d’une fleur est en général de quelques jours , et dépasse rarement deux semaines. Autant que nous puissions en juger d’après les sources que nous avons consultées, les abeilles et autres insectes pollinisateurs n’ont pas d’effet sur cette durée . En revanche, ils sont dépendants du cycle de floraison des plantes dont ils se nourrissent :
« Pour les insectes, […] leur cycle de vie est commandé par leurs composantes biologiques en lien très étroit avec l’environnement météorologique, climatique, floral. Pour des dizaines de milliers d’insectes pollinisateurs à durée de vie courte,les cycles de floraison déterminent absolument leur dynamique populationnelle . L’apiculteur connaît les grandes floraisons qui référencent les différents miels, colza, acacia, lavande, bruyère, tournesol, tilleul, châtaignier, sapin… Mais les abeilles consomment bien d’autres fleurs. Moins nombreuses et moins identifiées par l’apiculteur mais toutes aussi importantes pour l’alimentation quotidienne des colonies ; ce ventre social requiert un volume journalier de nectar impressionnant. Il faut entretenir en bonne santé les abeilles, pour qu’elles assurent la chaleur nécessaire au couvain par tétanisation des muscles de leur thorax, pour produire les gelées utiles à la ponte de la reine et à l’alimentation des larves. Le travail quotidien des butineuses façonne le rythme de production de la colonie.
Toutes les fleurs sont nécessaires pour la continuité alimentaire qu’elles permettent et par la variété des protéines que requiert la bonne santé des abeilles. […] Les fleurs sont la ressource mellifère dont les apiculteurs attendent l’abondance pour emplir les hausses à miel, mais elles sont aussi des indicateurs de ce qui va arriver dans les colonies, le bouton d’or, par exemple, est un excellent annonciateur de la période des essaims. L’arrivée massive des pissenlits annonce un possible nourrissement liquide. »
Source : Les plantes mellifères mois par mois : connaître les 100 plantes les plus intéressantes pour les abeilles de janvier à décembre, Jacques Piquée
C’est parce que les abeilles sont si dépendantes de la flore et du climat que des changements climatiques trop importants peuvent leur être fatals :
«Le climat influence le développement des fleurs et la production de nectar et de pollen qui influencent eux-mêmes directement l’activité de butinage, la croissance et la survie des colonies. Un effet majeur du changement climatique pour les abeilles est lié aux changements de la distribution des espèces florales dont elles disposent pour se nourrir. Les plantes pourront-elles survivre à l’apparition rapide de sécheresse ou au contraire de saisons plus humides ? Et si oui, les fleurs trouveront-elles les conditions optimales à la production de nectar et de pollen nécessaire au développement des abeilles ?
Nous disposons de données qui indiquent l’influence directe des facteurs climatiques sur le développement des abeilles. La pluie a un impact fort sur la récolte de miel par l’abeille. Par exemple, les fleurs d’acacia qui sont lavées par la pluie ne sont plus attractives pour les abeilles qui trouvent un nectar trop dilué. Par contre, un climat trop sec limitera la production de nectar des fleurs et sa récolte par les abeilles : les fleurs de lavande ne produisent pas de nectar lorsque les conditions climatiques sont trop sèches, ce qui rend cette récolte hypothétique. »
Source : Nos abeilles en péril, Vincent Albouy, Yves Le Conte
La disparition des abeilles serait néfaste pour de nombreuses espèces végétales, qui de leur côté dépendent fortement, voire complètement de ces insectes pour se reproduire :
«L’interdépendance fleurs / abeilles est très forte. Sans fleurs, les abeilles meurent de faim. Sans abeilles, certaines fleurs ne peuvent être fécondées correctement, comme les aconits qui dépendent totalement des bourdons pour leur reproduction. Au jardin, une part importante de la production des fruits, dans une moindre mesure des légumes, dépend des insectes au sens large. »
Source : L'abc de la pollinisation au potager et au verger : accueillez les butineurs ! Vincent Albouy
Cetteinterdépendance étroite entre les fleurs et les abeilles est le résultat de vingt millions d’années de coévolution :
« Durant la longue coévolution entre les abeilles à miel et les plantes à fleurs, qui s’est déployée durant plus d’une vingtaine de millions d’années, les plantes dont le nectar était le plus apprécié par les abeilles et dont les couleurs, les formes et les parfums étaient les plus faciles à distinguer et à mémoriser, ont été de plus en plus visitées et pollinisées.
De génération en génération les butineuses ont favorisé la fécondité des plantes à fleurs chez qui survenaient par hasard des variations qui leur permettaient d’être plus appréciées et mieux reconnues par les abeilles.
Et ainsi les abeilles à miel ont progressivement joué un rôle essentiel, non seulement dans l’extraordinaire propagation et diversification des plantes à fleurs qui se sont répandues dans le monde, mais aussi dans la sculpture de leurs formes et l’émergence de leurs couleurs et de leurs parfums.
Et, comme dans tout phénomène de coévolution et de coadaptation, si les abeilles ont profondément influencé le devenir des fleurs qui les nourrissaient, les fleurs ont, elles aussi, exercé une influence sur les abeilles qui les fécondaient. »
Source : Sur les épaules de Darwin. 02 : sur les épaules des géants : Je t'offrirai des spectacles admirables Jean-Claude Ameisen
L’homme n’est pas exclu de ce rapport de dépendance :un tiers de l’alimentation humaine mondiale dépend du butinage des abeilles !
« L’effondrement des populations d’abeilles, domestiques mais aussi sauvages, n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les amateurs de miel. En pollinisant les plantes à fleurs, les butineuses garantissent la reproduction de nombreuses espèces végétales. Et pas moins d’un tiers de l’alimentation mondiale dépendrait de cette pollinisation – sans abeilles, pas de tomates, de courgettes, de fraises ou encore de pommes... Un service environnemental que l’Institut national de recherche agronomique (Inra) a évalué à 153 milliards d’euros par an dans le monde. »
Source : Pourquoi les abeilles disparaissent, Cnrs
Bonne journée.
« Pour les insectes, […] leur cycle de vie est commandé par leurs composantes biologiques en lien très étroit avec l’environnement météorologique, climatique, floral. Pour des dizaines de milliers d’insectes pollinisateurs à durée de vie courte,
Toutes les fleurs sont nécessaires pour la continuité alimentaire qu’elles permettent et par la variété des protéines que requiert la bonne santé des abeilles. […] Les fleurs sont la ressource mellifère dont les apiculteurs attendent l’abondance pour emplir les hausses à miel, mais elles sont aussi des indicateurs de ce qui va arriver dans les colonies, le bouton d’or, par exemple, est un excellent annonciateur de la période des essaims. L’arrivée massive des pissenlits annonce un possible nourrissement liquide. »
Source : Les plantes mellifères mois par mois : connaître les 100 plantes les plus intéressantes pour les abeilles de janvier à décembre, Jacques Piquée
C’est parce que les abeilles sont si dépendantes de la flore et du climat que des changements climatiques trop importants peuvent leur être fatals :
«
Nous disposons de données qui indiquent l’influence directe des facteurs climatiques sur le développement des abeilles. La pluie a un impact fort sur la récolte de miel par l’abeille. Par exemple, les fleurs d’acacia qui sont lavées par la pluie ne sont plus attractives pour les abeilles qui trouvent un nectar trop dilué. Par contre, un climat trop sec limitera la production de nectar des fleurs et sa récolte par les abeilles : les fleurs de lavande ne produisent pas de nectar lorsque les conditions climatiques sont trop sèches, ce qui rend cette récolte hypothétique. »
Source : Nos abeilles en péril, Vincent Albouy, Yves Le Conte
La disparition des abeilles serait néfaste pour de nombreuses espèces végétales, qui de leur côté dépendent fortement, voire complètement de ces insectes pour se reproduire :
«
Source : L'abc de la pollinisation au potager et au verger : accueillez les butineurs ! Vincent Albouy
Cette
« Durant la longue coévolution entre les abeilles à miel et les plantes à fleurs, qui s’est déployée durant plus d’une vingtaine de millions d’années, les plantes dont le nectar était le plus apprécié par les abeilles et dont les couleurs, les formes et les parfums étaient les plus faciles à distinguer et à mémoriser, ont été de plus en plus visitées et pollinisées.
De génération en génération les butineuses ont favorisé la fécondité des plantes à fleurs chez qui survenaient par hasard des variations qui leur permettaient d’être plus appréciées et mieux reconnues par les abeilles.
Et ainsi les abeilles à miel ont progressivement joué un rôle essentiel, non seulement dans l’extraordinaire propagation et diversification des plantes à fleurs qui se sont répandues dans le monde, mais aussi dans la sculpture de leurs formes et l’émergence de leurs couleurs et de leurs parfums.
Et, comme dans tout phénomène de coévolution et de coadaptation, si les abeilles ont profondément influencé le devenir des fleurs qui les nourrissaient, les fleurs ont, elles aussi, exercé une influence sur les abeilles qui les fécondaient. »
Source : Sur les épaules de Darwin. 02 : sur les épaules des géants : Je t'offrirai des spectacles admirables Jean-Claude Ameisen
L’homme n’est pas exclu de ce rapport de dépendance :
« L’effondrement des populations d’abeilles, domestiques mais aussi sauvages, n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les amateurs de miel. En pollinisant les plantes à fleurs, les butineuses garantissent la reproduction de nombreuses espèces végétales. Et pas moins d’un tiers de l’alimentation mondiale dépendrait de cette pollinisation – sans abeilles, pas de tomates, de courgettes, de fraises ou encore de pommes... Un service environnemental que l’Institut national de recherche agronomique (Inra) a évalué à 153 milliards d’euros par an dans le monde. »
Source : Pourquoi les abeilles disparaissent, Cnrs
Bonne journée.
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