Question d'origine :
Bonjour,
Je reviens vers vous à propos des 3 tirages de ces heures : premier tirage simon de colines avec son nom et sa marque d’imprimeur aux lapins sur le titre ( titre en latin).
Le privilege est en gothique et en français( 2 pages).
Le colophon est en latin
Cette version est accessible dans l’open library de boston sur le net.
Dans son second tirage Colines substitue le nom de Tory au sien et utilise sa marque, au pot cassé, avec son adresse, sous le même titre latin.
Une troisieme edition, toujours sous la marque Tory contient ( au moins) trois pages reimprimées. Dans cette edition, titre, privilege et colophon ( avec marque pot cassé) sont en français.
Auriez vous une idée du tirage de chacune de ces editions ?
( et, j'abuse, une idée des 3 pages reprises)
Cordialement
RD
PS : pour la grande gravure depliante, elle appartient à un tirage ulterieur ( 1531) et avait ete effectivement truffée sur un tirage 1525.
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 23/06/2018 à 10h42
Bonjour,
le document que vous mentionnez est probablement une édition partagée entre Simon de Colines et Geoffroy Tory, tous deux à la fois libraires et imprimeurs parisiens. Vous pouvez consulter la réponse suivante du guichet du savoir sur les éditions partagées.
En bref, cela signifie que les frais d’impressions ont été partagés entre Simon de Coline et Geoffroy Tory, de façon à accroitre le tirage dans un temps plus restreint. A proprement parler, il n’y a donc pas trois tirages distincts, mais un seul avec trois états différents : l’un à la marque de Simon de Colines, un autre à la marque de Geoffroy Tory, et un troisième état avec trois pages réimprimés et la marque de Geoffroy Tory. Il est donc probable qu’on doit la réimpression de ces trois pages à Geoffroy Tory.
Je vous laisse consulter cette réponse du guichet du savoir concernant le tirage des éditions. En bref, un tirage moyen au XVIe siècle est aujourd’hui estimé entre 500 et 2000 exemplaires, parfois plus dans le cas de très gros succès et d’un lectorat assuré.
Concernant le cas particulier de ces Heures à la vierge. Plusieurs indices nous permettent d’affirmer qu’on se situe probablement dans une fourchette assez haute du tirage. Il s’agit d’un livre de piété, ouvrage qui trouvera son public sans aucun doute. Le fait qu’il s’agisse d’une édition partagée plaide aussi en faveur d’un tirage plus large, de même que la réédition de 1531 prouve que le livre a trouvé son lectorat et a eu du succès. Il demeure cependant qu’il s’agit d’un bel ouvrage, avec des bois gravés, un peu plus couteux à imprimer. On peut donc estimer qu’en réunissant l’ensemble du tirage (donc les 3 états que vous décrivez), nous ayons un nombre d’exemplaires proche de 2000, peut-être supérieur ? Il demeure toutefois qu’il ne s’agit qu’une estimation fondée sur de nombreuses hypothèses et une visibilité moyenne des tirages au XVIe siècle, et il faut rester très prudent : seules des mentions dans une correspondance ou des actes notariés permettraient de donner un chiffre juste, qui pourrait s’écarter significativement de cette estimation.
Quant aux trois pages reprises, il est impossible d’en connaître le tirage exact. Il est vraisemblablement inférieur au chiffre avancé, dans la mesure où l’imprimeur n’a eu à réimprimer les trois pages en question que pour les insérer dans les documents qui avaient été déjà imprimés mais n’étaient pas encore vendus. Plusieurs centaines ? Plus de 1000 ? C’est impossible à dire en l’absence là encore de traces archivistiques.
En espérant vous avoir été utile,
Bien cordialement.
le document que vous mentionnez est probablement une édition partagée entre Simon de Colines et Geoffroy Tory, tous deux à la fois libraires et imprimeurs parisiens. Vous pouvez consulter la réponse suivante du guichet du savoir sur les éditions partagées.
En bref, cela signifie que les frais d’impressions ont été partagés entre Simon de Coline et Geoffroy Tory, de façon à accroitre le tirage dans un temps plus restreint. A proprement parler, il n’y a donc pas trois tirages distincts, mais un seul avec trois états différents : l’un à la marque de Simon de Colines, un autre à la marque de Geoffroy Tory, et un troisième état avec trois pages réimprimés et la marque de Geoffroy Tory. Il est donc probable qu’on doit la réimpression de ces trois pages à Geoffroy Tory.
Je vous laisse consulter cette réponse du guichet du savoir concernant le tirage des éditions. En bref, un tirage moyen au XVIe siècle est aujourd’hui estimé entre 500 et 2000 exemplaires, parfois plus dans le cas de très gros succès et d’un lectorat assuré.
Concernant le cas particulier de ces Heures à la vierge. Plusieurs indices nous permettent d’affirmer qu’on se situe probablement dans une fourchette assez haute du tirage. Il s’agit d’un livre de piété, ouvrage qui trouvera son public sans aucun doute. Le fait qu’il s’agisse d’une édition partagée plaide aussi en faveur d’un tirage plus large, de même que la réédition de 1531 prouve que le livre a trouvé son lectorat et a eu du succès. Il demeure cependant qu’il s’agit d’un bel ouvrage, avec des bois gravés, un peu plus couteux à imprimer. On peut donc estimer qu’en réunissant l’ensemble du tirage (donc les 3 états que vous décrivez), nous ayons un nombre d’exemplaires proche de 2000, peut-être supérieur ? Il demeure toutefois qu’il ne s’agit qu’une estimation fondée sur de nombreuses hypothèses et une visibilité moyenne des tirages au XVIe siècle, et il faut rester très prudent : seules des mentions dans une correspondance ou des actes notariés permettraient de donner un chiffre juste, qui pourrait s’écarter significativement de cette estimation.
Quant aux trois pages reprises, il est impossible d’en connaître le tirage exact. Il est vraisemblablement inférieur au chiffre avancé, dans la mesure où l’imprimeur n’a eu à réimprimer les trois pages en question que pour les insérer dans les documents qui avaient été déjà imprimés mais n’étaient pas encore vendus. Plusieurs centaines ? Plus de 1000 ? C’est impossible à dire en l’absence là encore de traces archivistiques.
En espérant vous avoir été utile,
Bien cordialement.
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