Les animaux sauvages dans les amphithéâtres romains
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 14/06/2018 à 05h58
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Question d'origine :
Bonjour,
Quels sont les animaux sauvages qui s’affrontaient entre eux, que les gladiateurs devaient combattre, et auxquels les 1ers martyrs chrétiens étaient livrés dans l’amphithéâtre de Lyon au temps des Romains ?
La présence de lions à Lugdunum relève-t-il de la légende uniquement ?
Je vous remercie.
Très cordialement.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 15/06/2018 à 11h37
Bonjour,
La bibliothèque de la Part-Dieu - fonds régional possède de nombreux ouvrages sur l'histoire des premiers martyrs chrétiens à Lyon dans lesquels nous avons trouvé des éléments de réponse :
- Lyon et les origines du christianisme en Occident / François Richard, André Pelletier, 2011 :
Au Chapitre 3 «
Il n’était pas question de faire venir d’Afrique du Nord des grands fauves qui coutaient bien trop chers pour les organisateurs gaulois. La légende de Blandine face aux lions est donc une pure invention moderne ! D’ailleurs la Lettre des chrétiens, hormis les taureaux nommément désignés, ne parle que de « bêtes sauvages ».
Ainsi des non-gladiateurs condamnés à mort (ce qui fut le cas des chrétiens) pouvaient être livrés aux animaux sauvages, sans possibilité de se défendre. C’était une forme de supplice ayant cours dans la civilisation romaine.
- Martyrs à Rome / Philippe Valode, 2008 :
Un chapitre de cet ouvrage est consacré aux arènes sanglantes de Lugdunum. Le supplice de Blandine, de Sanctus, Maturus et Attale fait l’objet d’une description tirée de la Lettre des Chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie, attribuée à Irénée, principale source documentaire de la persécution qui va frapper 66 chrétiens l’été 177 :
Maturus, Sancrus, Blandine et Attale furent ainsi conduits à l’amphithéâtre car c’était la journée des combats de bêtes. Ils furent traînés par les bêtes…Blandine fut suspendue à un poteau pour être dévorée par les bêtes sauvages dressées contre elle. Mais aucune ne la toucha. Enfermée dans un filet, elle sera finalement livrée à un taureau furieux qui l’encorna et la projeta en l’air à plusieurs reprises mais sera achevée à coup de poignard ou transpercée d’un glaive.
La bibliothèque du Musée Lugdunum que nous avons contacté confirme ces informations après consultation des textes anciens par rapport aux Martyrs de 177 (Lyon dans les textes grecs et latins, de Gérard Lucas, Jean-Claude Decourt, 1993) : il est toujours fait mention de « bêtes » ou de « fauves » sans précision. Pour Blandine, il est mentionné par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 1, 53-56, « Après les fouets, après les bêtes, après le gril, on finit par la jeter dans un filet et l’exposer ainsi à un taureau. Bien des fois projetée en l’air par cet animal, elle ne s’apercevait même plus de ce qui lui arrivait, absorbée qu’elle était dans l’espérance et l’attente de sa foi et de son entretien avec le Christ. On l’égorgea, elle aussi, et les païens eux-mêmes reconnaissaient que jamais chez eux une femme n’avait supporté autant de pareils tourments. »
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