Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur la momie Juanita qui a été découverte au Pérou 1995.
Que sait-on sur elle depuis ?
Y a-t-il d’autres momies au Pérou ?
En dehors du Pérou (hormi au Musée des Confluences ) ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 14/06/2018 à 09h57
Bonjour,
« C’est au musée Santuarios Andinos [à Arequipa] que l’on admire la célèbre momie Juanita, émouvante princesse des glaces. Celle-ci fut découverte le 8 septembre 1995 dans la calotte glaciaire du Nevado Ampato, à 6 380 mètres d’altitude, par le guide aréquipénien Miguel Zarate et l’archéologue américain Johan Reinhard, pour une mission financée en grande partie par le National Geographic Magazine. Suite à l’éruption du volcan Sabancaya, les glaces de l’Ampato se mirent à fondre sous l’effet de la chaleur. Les deux explorateurs vont alors extraire la célèbre momie, dont la conservation était presque parfaite, en raison des très grands froids qui sévissent à ces altitudes. »
Juanita, princesse des glaces, sur le site Terra Cordillera.
Voir aussi : Juanita, princesse des glaces, en images avec Patrick de Carolis.
Dans un article de Libération de 1996, on peut voir qu’elle n’est pas la seule momie ainsi retrouvée :
« Et puis deux nouveaux corps d'enfants (un garçon et une fille) sont retrouvés. Sans doute offerts comme Juanita à la montagne, que les Incas vénéraient. «L'Ampato nous a livré trois preuves de sacrifices humains. En tout, sur l'ensemble des Andes, cela porte à 12 le nombre de momies dont nous disposons. J'entends par là, momies naturelles, pas à l'égyptienne.» Douze parmi lesquelles seule Juanita est vraiment congelée et en excellent état de conservation. Les autres, souvent, sont congelées sèches, et s'effritent lorsqu'on les touche. »
Voir aussi : Analyse génétique d’une momie d’enfant sacrifiée, Sciences et Avenir, 2015
Mais outre ces momies d’enfants sacrifiés aux dieux, on trouve au Pérou de très nombreuses momies dans des nécropoles ou des sépultures :
« Sur la côte centrale du Pérou, des nécropoles rassemblant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de momies se sont formées dans la vallée de Chancay, dans la baie d'Ancón, et à l'embouchure du fleuve Lurín, à Pachacamac, pour ne citer que quelques exemples. Ces zones chaudes, sèches et sablonneuses, où les variations de température sont minimes, rassemblent tous les critères nécessaires à la momification naturelle. Le sol, imprégné de sels minéraux et en particulier de salpêtre, a été aussi un facteur crucial pour la préservation des corps. Les autochtones recherchaient ces endroits pour y enfouir leurs morts, qu'ils protégeaient des agents extérieurs en multipliant les enveloppes de tissu bien serré bourrées de balles de coton brut afin de favoriser encore la dessiccation. Si quelques cas d'éviscération et de préparation momificatoire ont été décrits, ils paraissent constituer des exceptions. »
Extrait de Histoires de momies, Peter Eeckhout sur le site Koregos
Voir aussi : Les sarcophages des falaises, Sciences et Avenir, 2017
Dans l’ouvrage La préhistoire des autres, au chapitre 20, Momies chachapoyas du Pérou ancien, Sonia Guillen, experte en momies citée dans l'article ci-dessus, explique ses recherches sur deux sites principaux Ilo et Leymebamba. Dans les deux localités proches de ces sites ont été construits des musées (Museo Leymebamba et Museo Chiribaya) où l’on peut voir des momies.
Une conférence Pratiques funéraires des chachapoyas dans les Andes péruviennes est disponible en ligne.
On trouve des momies dans la plupart des musées historiques ou archéologiques péruviens.
Hors du Pérou, on en conserve aussi un peu partout. En France, outre au Musée des Confluences, on en trouve au Musée national d'histoire naturelle à Paris, mais aussi à Privas …. Le Musée du Quai Branly propose quant à lui un Atelier « L’énigme de la momie ».
« Les antiquités péruviennes occupent une place considérable parmi les collections américanistes présentes dans les musées français ; cela s’explique par la renommée du Pérou précolombien et l’intérêt tout particulier porté à ses vestiges depuis l’époque des Lumières. » La suite de l’article La marine française et l’archéologie du Pérou au XIXe siècle de Pascal Riviale décrit ce "trafic" de vestiges.
En Belgique, les Musées royaux d’art et d’histoire conservent aussi leur momie tandis que deux se trouvent au Couvent des Carmes de Lisbonne.
Si l’on en croit Paul Morand dans Air indien, chapitre Pachacamac, il en existe à Chicago, mais aussi dans plusieurs grandes villes du monde.
Bonnes visites !
« C’est au musée Santuarios Andinos [à Arequipa] que l’on admire la célèbre momie Juanita, émouvante princesse des glaces. Celle-ci fut découverte le 8 septembre 1995 dans la calotte glaciaire du Nevado Ampato, à 6 380 mètres d’altitude, par le guide aréquipénien Miguel Zarate et l’archéologue américain Johan Reinhard, pour une mission financée en grande partie par le National Geographic Magazine. Suite à l’éruption du volcan Sabancaya, les glaces de l’Ampato se mirent à fondre sous l’effet de la chaleur. Les deux explorateurs vont alors extraire la célèbre momie, dont la conservation était presque parfaite, en raison des très grands froids qui sévissent à ces altitudes. »
Juanita, princesse des glaces, sur le site Terra Cordillera.
Voir aussi : Juanita, princesse des glaces, en images avec Patrick de Carolis.
Dans un article de Libération de 1996, on peut voir qu’elle n’est pas la seule momie ainsi retrouvée :
« Et puis deux nouveaux corps d'enfants (un garçon et une fille) sont retrouvés. Sans doute offerts comme Juanita à la montagne, que les Incas vénéraient. «L'Ampato nous a livré trois preuves de sacrifices humains. En tout, sur l'ensemble des Andes, cela porte à 12 le nombre de momies dont nous disposons. J'entends par là, momies naturelles, pas à l'égyptienne.» Douze parmi lesquelles seule Juanita est vraiment congelée et en excellent état de conservation. Les autres, souvent, sont congelées sèches, et s'effritent lorsqu'on les touche. »
Voir aussi : Analyse génétique d’une momie d’enfant sacrifiée, Sciences et Avenir, 2015
Mais outre ces momies d’enfants sacrifiés aux dieux, on trouve au Pérou de très nombreuses momies dans des nécropoles ou des sépultures :
« Sur la côte centrale du Pérou, des nécropoles rassemblant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de momies se sont formées dans la vallée de Chancay, dans la baie d'Ancón, et à l'embouchure du fleuve Lurín, à Pachacamac, pour ne citer que quelques exemples. Ces zones chaudes, sèches et sablonneuses, où les variations de température sont minimes, rassemblent tous les critères nécessaires à la momification naturelle. Le sol, imprégné de sels minéraux et en particulier de salpêtre, a été aussi un facteur crucial pour la préservation des corps. Les autochtones recherchaient ces endroits pour y enfouir leurs morts, qu'ils protégeaient des agents extérieurs en multipliant les enveloppes de tissu bien serré bourrées de balles de coton brut afin de favoriser encore la dessiccation. Si quelques cas d'éviscération et de préparation momificatoire ont été décrits, ils paraissent constituer des exceptions. »
Extrait de Histoires de momies, Peter Eeckhout sur le site Koregos
Voir aussi : Les sarcophages des falaises, Sciences et Avenir, 2017
Dans l’ouvrage La préhistoire des autres, au chapitre 20, Momies chachapoyas du Pérou ancien, Sonia Guillen, experte en momies citée dans l'article ci-dessus, explique ses recherches sur deux sites principaux Ilo et Leymebamba. Dans les deux localités proches de ces sites ont été construits des musées (Museo Leymebamba et Museo Chiribaya) où l’on peut voir des momies.
Une conférence Pratiques funéraires des chachapoyas dans les Andes péruviennes est disponible en ligne.
On trouve des momies dans la plupart des musées historiques ou archéologiques péruviens.
Hors du Pérou, on en conserve aussi un peu partout. En France, outre au Musée des Confluences, on en trouve au Musée national d'histoire naturelle à Paris, mais aussi à Privas …. Le Musée du Quai Branly propose quant à lui un Atelier « L’énigme de la momie ».
« Les antiquités péruviennes occupent une place considérable parmi les collections américanistes présentes dans les musées français ; cela s’explique par la renommée du Pérou précolombien et l’intérêt tout particulier porté à ses vestiges depuis l’époque des Lumières. » La suite de l’article La marine française et l’archéologie du Pérou au XIXe siècle de Pascal Riviale décrit ce "trafic" de vestiges.
En Belgique, les Musées royaux d’art et d’histoire conservent aussi leur momie tandis que deux se trouvent au Couvent des Carmes de Lisbonne.
Si l’on en croit Paul Morand dans Air indien, chapitre Pachacamac, il en existe à Chicago, mais aussi dans plusieurs grandes villes du monde.
Bonnes visites !
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