Question d'origine :
promo des soldat algerien lacoste pendant la guerre d algerie
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 07/06/2018 à 11h16
Réponse du Département Civilisation
Bonjour,
Votre question concerne l’aspect relativement obscur de l’un des nombreux épisodes dramatiques qu’a connu l’Algérie lors de la guerre d’indépendance de 1954 à 1962.
Homme de gauche, syndicaliste et socialiste, Robert Lacoste (1898-1989) est député de Dordogne à plusieurs reprises. Il est nommé en février 1956 par le gouvernement français de Guy Mollet en remplacement du général Catroux et devient ministre résident et gouverneur général de l’Algérie jusqu’en mai 1958.
Avant cette date il est aussi en charge de plusieurs ministères prestigieux, notamment la production industrielle ou l’industrie et le commerce dont il a la charge au moment de sa prise de fonction en Algérie.
Dès le vote plébiscite des pouvoirs spéciaux à l’Assemblée nationale en mars 1956, Lacoste devient donc l’un des principaux promoteurs du maintien de l’Algérie dans la République française.
La « promotion Lacoste » à propos de laquelle nous n’avons pas trouvé trace dans les ouvrages consultés consacrés à la guerre d’Algérie, semble concerner une fraction de déserteurs pour lesquels il a été prévu une infiltration de l’ALN bras armé du FLN. Cette collaboration aurait permis à certains une ascension politique privilégiée.
Parmi les rares sources qui font mention de ces faits citons cet article paru dans le matin d’Algérie (aout 2008) sous le titre DAF encore et toujours :
Ceux qu'on nomme les DAF «déserteurs de l'armée française», ont rejoint les rangs de l'ALN vers la fin de la guerre, essentiellement dans l'armée des frontières, avec des grades subalternes, mais formeront plus tard le «clan des généraux».
Voici également ce qu’on peut lire dans l’article Wikipédia intitulé Déserteurs de l'armée française durant la guerre d'Algérie :
« Les hommes que nous glissons dans le dispositif adverse, souvent à des postes subalternes, nous les aidons à conquérir progressivement de l'importance au sein de la rébellion. Nous leur permettons par exemple de passer des armes, de l'argent pour l'ALN. Leurs convois clandestins sont protégés par la DST alors que les transports d'armements d'autres chefs de l'ALN sont saisis. Avec notre accord, et la complicité de l'armée française, nos agents montent également des opérations bidon, de Tunis. Chaque fois, nous organisons tout nous-mêmes pour rendre le coup de main rebelle totalement crédible. Certains de ces agents doubles vont atteindre les plus hauts échelons dans l'état-major FLN/ALN. Il nous est arrivé de manipuler des chefs et des chefs adjoints de wilayas5. »
A part ces quelques pistes, très peu de renseignements et aucune trace écrite du lien direct entre Lacoste et les DAF. Mais il est bien évident que cette opération secrète relève d’un certain type de contre-espionnage et qu’à ce titre il nous semble assez logique que pas ou peu de documents aient été rendus publics.
Une biographie aprue en 2010 et consacrée à Robert Lacoste pourrait vous permettre d'en savoir plus : Robert Lacoste, de la Dordogne à l’Algérie, un socialiste devant l’histoire, par Pierre Brana et Joëlle Dusseau (Éditions l’Harmattan)
Bibliographie sélective :
- Les mots de la guerre d'Algérie / Benjamin Stora
- Histoire de la guerre d'indépendance algérienne / Sylvie Thénault
- Militaires et guérilla durant la guerre d'Algérie / sous la direction de Jean-Charles Jauffret et Maurice Vaïsse
Bonjour,
Votre question concerne l’aspect relativement obscur de l’un des nombreux épisodes dramatiques qu’a connu l’Algérie lors de la guerre d’indépendance de 1954 à 1962.
Homme de gauche, syndicaliste et socialiste, Robert Lacoste (1898-1989) est député de Dordogne à plusieurs reprises. Il est nommé en février 1956 par le gouvernement français de Guy Mollet en remplacement du général Catroux et devient ministre résident et gouverneur général de l’Algérie jusqu’en mai 1958.
Avant cette date il est aussi en charge de plusieurs ministères prestigieux, notamment la production industrielle ou l’industrie et le commerce dont il a la charge au moment de sa prise de fonction en Algérie.
Dès le vote plébiscite des pouvoirs spéciaux à l’Assemblée nationale en mars 1956, Lacoste devient donc l’un des principaux promoteurs du maintien de l’Algérie dans la République française.
La « promotion Lacoste » à propos de laquelle nous n’avons pas trouvé trace dans les ouvrages consultés consacrés à la guerre d’Algérie, semble concerner une fraction de déserteurs pour lesquels il a été prévu une infiltration de l’ALN bras armé du FLN. Cette collaboration aurait permis à certains une ascension politique privilégiée.
Parmi les rares sources qui font mention de ces faits citons cet article paru dans le matin d’Algérie (aout 2008) sous le titre DAF encore et toujours :
Ceux qu'on nomme les DAF «déserteurs de l'armée française», ont rejoint les rangs de l'ALN vers la fin de la guerre, essentiellement dans l'armée des frontières, avec des grades subalternes, mais formeront plus tard le «clan des généraux».
Voici également ce qu’on peut lire dans l’article Wikipédia intitulé Déserteurs de l'armée française durant la guerre d'Algérie :
« Les hommes que nous glissons dans le dispositif adverse, souvent à des postes subalternes, nous les aidons à conquérir progressivement de l'importance au sein de la rébellion. Nous leur permettons par exemple de passer des armes, de l'argent pour l'ALN. Leurs convois clandestins sont protégés par la DST alors que les transports d'armements d'autres chefs de l'ALN sont saisis. Avec notre accord, et la complicité de l'armée française, nos agents montent également des opérations bidon, de Tunis. Chaque fois, nous organisons tout nous-mêmes pour rendre le coup de main rebelle totalement crédible. Certains de ces agents doubles vont atteindre les plus hauts échelons dans l'état-major FLN/ALN. Il nous est arrivé de manipuler des chefs et des chefs adjoints de wilayas5. »
A part ces quelques pistes, très peu de renseignements et aucune trace écrite du lien direct entre Lacoste et les DAF. Mais il est bien évident que cette opération secrète relève d’un certain type de contre-espionnage et qu’à ce titre il nous semble assez logique que pas ou peu de documents aient été rendus publics.
Une biographie aprue en 2010 et consacrée à Robert Lacoste pourrait vous permettre d'en savoir plus : Robert Lacoste, de la Dordogne à l’Algérie, un socialiste devant l’histoire, par Pierre Brana et Joëlle Dusseau (Éditions l’Harmattan)
Bibliographie sélective :
- Les mots de la guerre d'Algérie / Benjamin Stora
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