Question d'origine :
Merci de me préciser quelle était l'emplacement de l'ancienne ferme de la part dieu.
En quelle année les derniers restes ont été détruits ?
Cordialement
Alain thévenon
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 02/06/2018 à 14h42
Bonjour,
Le nom du quartier de la Part-Dieu provient d’un domaine situé au-delà du Rhône qui portait, au XIIe siècle, le nom de la « Pardeu » que l’on peut comprendre comme la « propriété de Dieu » ou le « don de Dieu ». Au XVe siècle ce domaine, qui n’est qu’un ensemble de prairies, de marécages et de terres cultivées, devient le fief d’un riche marchand qui s’en proclame le seigneur. Il est ensuite, tour à tour, la propriété de divers bourgeois et ordres religieux. Nous apprenons dans l’ouvrage, La Part-Dieu : sélection iconographique : 1550-1980, que c’est cette propriété prospère, d’une superficie de 140 hectares, consacrée aux cultures et à l’élevage, qui apparaît sur le premier plan scénographique connu de Lyon du XVIème siècle.
Nous en trouvons une description dans un article de la revue Rive Gauche Le domaine de la Part-Dieu Quant à la maison forte et fief de la Part-Dieu (construite vraisemblablement par Jean Rousselet au 15ème siècle) « elle consistait en bâtiment tant pour le maitre que pour les valets et domestiques, chapelle, pigeonnier et grange, écuries, fenier, à plein pied duquel bâtiment est un jardin clos de murs garnis de créneaux et d’une porte en barreaux de fer (…) »
En 1725, Madame de Servient, qui en est la propriétaire, fait don de son domaine aux pauvres de l’Hôtel- Dieu (Hospice civils après la révolution) pour racheter, dit-on, le « mémorable accident » qu’elle provoqua le 11 octobre 1711 à la porte du Pont de la Guillotière (anciennement pont du Rhône).
La construction du pont Morand, quelques années plus tard (1774), accélère l’urbanisation de la rive gauche. Le quartier des Brotteaux va alors s’édifier sur les terrains des Hospices Civils. Le domaine de la Part-Dieu qui était livré à la culture est converti petit à petit en terrains à bâtir destinés à recevoir tout d’abord des constructions précaires et suburbaines, puis, progressivement des maisons bourgeoises en pierre par suite de l’agrandissement de la ville.
Un état des locations de la ferme, tenu par les Hospices à partir du 30 septembre 1834 nous indique que le domaine, loué alors aux sieurs Claude et Antoine Millet pour le prix annuel de 14.700 livres et une durée de 9 ans, avait encore une étendue de 63 hectares en terres et près, qui, par la suite de formation de nouvelles masses et d’expropriations fut ramené à 24 hectares au 16 janvier 1844, date à laquelle un nouveau bail est passé (…) ce dernier figurant jusqu’au 22 novembre 1862 pour laisser la place à M. Crémieu jusqu’au 22 novembre 1874, au prix de 10.000 francs, échéance à l’issue de laquelle
Signalons au passage que les bâtiments étaient assurés à la Cie l’Union (…) ce qui était une certaine préfiguration puisque cette Cie fait partie intégrante de l’U.A.P. dont la tour bien connue se trouve à l’angle du cours Lafayette et de la rue Garibaldi,
Entre-temps, vers 1860, la ferme de la Part-Dieu a servi de dépôt aux omnibus et aux fiacres de la Compagnie Lyonnaise (ancêtre des TCL).
A ce jour, il ne reste donc pratiquement plus de trace de la maison de madame de Servient,
Source: Le domaine de la Part-Dieu.
Ce bâtiment en diagonale est bien visible sur les plans anciens de Lyon, accessibles en ligne sur le site des Archives municipales (plan de secteur au 1/500, secteur 186, plans de 1885 à 1979).
D’après
L’histoire précise et détaillée des murs de la ferme et maison forte de la Part-Dieu reste apparemment à écrire, ce que projetaient, fut un temps, les rédacteurs de la revue Rive Gauche « sur la base d’inventaires successifs et de plan très détaillés ».
Bonne journée
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