Question d'origine :
Bonsoir,
Y-a-t’il un lien entre la déesse celte Séquana qui donna son nom
à la Seine et le peuple Séquanes qui vénérait la déesse Souconna qui donna son nom à la Saône ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 31/05/2018 à 15h03
Bonjour,
Dans les Peuples fondateurs à l’origine de la Gaule (pp. 642-647), Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin évoquent l’hypothèse selon laquelle le peuple Sequane s’est d’abord établi dans la haute vallée de la Seine avant de gagner la Franche-Comté et les bords de la Saône, ce qui pourrait expliquer le lien avec le nom du fleuve. Le nom latin de la Seine est Sequana, qui est aussi celui de la divinité qui lui est associée, tandis que celui du peuple Séquane est Sequanus, Sequani au pluriel. Pour Venceslas Kruta, « certains noms de peuples celtiques tirent […] leur nom de leur situation géographique : ainsi les Sequani étaient ceux qui habitaient jadis le long du cours de la Sequana (Seine) » (Les Celtes : Histoire et Dictionnaire, page 71).
Jean-Pierre Picot ajoute que les Séquanes quittent la Seine lors de l'invasion des Cimbres et des Teutons vers 130 avant J-C. « Ils furent les ennemis des Eduens qui convoitaient eux aussi la vallée de la Saône » (Dictionnaire Historique de la Gaule, La Différence, page 634).
Mais Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin constatent qu’« il y a peut-être également un emprunt à leur nom dans celui que porte l’Arar devenu la Saône (contrairement à ce qui était la règle pour les noms de cours d’eau, l’ancienne appellation de cette rivière différait totalement de celle qu’elle reçut plus tard : cela ne semble pouvoir s’expliquer que par l’adoption d’un nom se rapportant au peuple séquane en son cours supérieur (Sagona). » (op. cit.)
Toutefois la question n’est pas réglée et l’on trouve une autre thèse, moins répandue. Ainsi selon Louis Deroy et Marianne Mulon, la Seine ne s'écoulant pas en territoire Séquane, ce terme peut aussi possiblement désigner la Saine, une petite rivière du Jura et affluent de l'Ain (Dictionnaire de noms de lieux, Le Robert, 1992, p. 440)
Voir aussi :
Sur le rapport entre la Déesse Souconna, la Saône et les Séquanes : La Déesse Souconna à Cabilonnum, J. Roy-Chevrier, 1913
Séquana, la légende de la Seine, Patrick Huet, 2005
Bonne lecture.
Dans les Peuples fondateurs à l’origine de la Gaule (pp. 642-647), Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin évoquent l’hypothèse selon laquelle le peuple Sequane s’est d’abord établi dans la haute vallée de la Seine avant de gagner la Franche-Comté et les bords de la Saône, ce qui pourrait expliquer le lien avec le nom du fleuve. Le nom latin de la Seine est Sequana, qui est aussi celui de la divinité qui lui est associée, tandis que celui du peuple Séquane est Sequanus, Sequani au pluriel. Pour Venceslas Kruta, « certains noms de peuples celtiques tirent […] leur nom de leur situation géographique : ainsi les Sequani étaient ceux qui habitaient jadis le long du cours de la Sequana (Seine) » (Les Celtes : Histoire et Dictionnaire, page 71).
Jean-Pierre Picot ajoute que les Séquanes quittent la Seine lors de l'invasion des Cimbres et des Teutons vers 130 avant J-C. « Ils furent les ennemis des Eduens qui convoitaient eux aussi la vallée de la Saône » (Dictionnaire Historique de la Gaule, La Différence, page 634).
Mais Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin constatent qu’« il y a peut-être également un emprunt à leur nom dans celui que porte l’Arar devenu la Saône (contrairement à ce qui était la règle pour les noms de cours d’eau, l’ancienne appellation de cette rivière différait totalement de celle qu’elle reçut plus tard : cela ne semble pouvoir s’expliquer que par l’adoption d’un nom se rapportant au peuple séquane en son cours supérieur (Sagona). » (op. cit.)
Toutefois la question n’est pas réglée et l’on trouve une autre thèse, moins répandue. Ainsi selon Louis Deroy et Marianne Mulon, la Seine ne s'écoulant pas en territoire Séquane, ce terme peut aussi possiblement désigner la Saine, une petite rivière du Jura et affluent de l'Ain (Dictionnaire de noms de lieux, Le Robert, 1992, p. 440)
Voir aussi :
Sur le rapport entre la Déesse Souconna, la Saône et les Séquanes : La Déesse Souconna à Cabilonnum, J. Roy-Chevrier, 1913
Séquana, la légende de la Seine, Patrick Huet, 2005
Bonne lecture.
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