Question d'origine :
Bonjour,
Je visite plusieurs fois par an et à différentes saisons la cité édiévale de Pérouges dans l'ain. J'y remarque à chaque fois que des épis de maïs sont suspendus sous les galeries couvertes de la ville. D'où vient cet usage et à quoi sert-il?
Merci de votre réponse
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 30/05/2018 à 09h26
En Bresse, avant les années 50, le stockage et le séchage du maïs se faisaient en le suspendant, soit au grenier, soit sous les auvents des maisons ce qui apportait une décoration devenue très typique de la région. Pérouges est de tradition bressanne, aussi le maïs est aujourd’hui utilisé comme décoration sur les façades.
Dans un article du Progrès du Progrès de l’Ain du 19 octobre 2013, intitulé : « Pérouges, bientôt le dépillage du maïs par les Amis de la Glaye », on peut lire :
Soucieux de préserver les traditions et de réveiller les activités agricoles du passé, les Amis de la Glaye ont renoué il y a quelques années avec le dépillage du maïs. Semé autrefois sur de petites parcelles, le maïs était ramassé à la main. (….) Jusque dans les années 60, le dépillage était l’occasion de se retrouver chez les uns et les autres autour du tas de panouilles afin de les effeuiller en chanson ou en écoutant les contes des veillées. En ne conservant que 2 ou 4 feuilles, les pilles, on pouvait construire une grappe, décor naturel des avant-toits. Le reste attendait au séchoir.
Dans l’ouvrage Le maïs de Bresse, une plante, un terroir, des hommes / de Jean Rubin empruntable à la bibliothèque, les opérations de « dépouillage » et de suspension des épis sous l’avant-toit sont décrites.
Ces opérations sont décrites également en ligne dans ce document : Savoir faire des meuniers et transformation des céréales : le maïs et les gaudes par Myriam Gaxotte, 1989 :
(…) La récolte du maïs marquait le début des veillées hivernales, entre voisins on se retrouvait pour dépouiller le maïs,un soir chez l'un, le lendemain chez l'autre et ainsi de suite. Hommes,femmes, enfants s'asseyaient autour du tas de maïs.Chaque épi était dépouillé de ses feuilles, à l'exception de quatre d'entre elles qui serviraient à nouer les épis entre eux pour les suspendre sous les avant-toits dès le lendemain. C'était un travail d'homme que de nouer les épis,les plus habiles en nouaient six à la fois,les autres quatre. On prenait garde alors de ne nouer entre eux que des épis de taille semblable.
Les plus gros seraient offerts à la vue de tous sur le bord du toit, les autres mis en retrait. " Quand on pendait, on mettait les plus beaux épis au bord pour les faire voir ".
Ainsi stockait-on le maïs, l'air se chargeait de le sécher et évitait qu'il ne s’échauffe (...)
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