Question d'origine :
Très cher Guichet,
pour fêter mes 12 ans de questions, je viens t'en poser une nouvelle. Pourrais-tu me dire de quand date le culte de Sainte-Barbe comme patronne des mineurs ? Date-t-il de l'apparition de la dynamite ?
Bien à toi,
Tinodela.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/05/2018 à 14h07
Bonjour,
Nous vous souhaitons tout d’abord un très bon anniversaire et vous félicitons pour cette 96e question. Nous ne manquerons pas de célébrer la centième
En attendant, les avis divergent quant à la date et les causes de l’apparition de ce culte.
Dans, La mémoire de l’industrie : de l’usine au patrimoine, Jean-Claude Daumas mentionne en note de bas de page deux origines possibles du culte de sainte barbe patronne des mineurs : « l’essor du culte de sainte Barbe daterait du XVIIème, époque du développement de l’explosif dans l’activité minière » ; autre proposition : « les mineurs auraient choisi sainte Barbe à l’instar des carriers parce que lorsqu’elle fuyait son père, un rocher lui servit de refuge (Françoise Baligand et Catherine Carpentier-Bogaert, Sainte barbe. Légende et traditions, Lewarde, centre historique minier, 1997, p. 108). »
Toutefois, l’émergence du culte pourrait être plus ancien car comme le souligne Marie-Christine Bailly-Maître dans L’argent. Du minerai au pouvoir dans la France médiévale, « Sainte Barbe apparaît très tôt également. Sur le vitrail de l’église de Villanders (Tyrol du Sud), daté de 1500, figurent Sainte Barbe et saint Daniel entourés des symboles des mineurs – marteau et pointerolle croisés – et de mineur au travail. Une confrérie de sainte barbe existe à Briançon en 1517 (...) Bien que l’essor de ce culte, au début du XVIe siècle, soit l’expression d’une dévotion pour conjurer la peste, les régions où il apparaît sont aussi des régions de tradition minière ancienne. Si Sainte Barbe est aujourd’hui la patronne incontestée des mineurs, pompiers, artilleurs, artificiers, on peut se demander à partir de quel moment elle est l’objet d’un culte quasi exclusif de la part des mineurs ? D’après les recherches menées par F. Pierre, la mention de l’usage de la poudre en mine pour abattre la roche apparaît pour la première fois en 1617 dans des comptes lorrains . Cette technique se diffuse peu à peu et on peut penser que la dévotion à Sainte Barbe se généralise parallèlement à cette diffusion, sa légende s’accommodant assez bien avec l’idée d’explosion ou d’explosif ».
Dans ce sens, Sylvie Vincent rappelle que « Vincent Selon la tradition, son père, Dioscoride, l’aurait enfermée dans une tour et décapitée de sa main, crime odieux pour lequel il fut, dit-on frappé de la foudre. C’est peut-être pour cela que les canonniers, ainsi que les armuriers et les artificiers ont pris saint Barbe pour leur patronne. Elle est aussi patronne des mineurs et des carriers »
Source : L'iconographie industrielle dans le patrimoine religieux. Quelques exemples en Isère, Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d'ethnologie, n°2-4/1996. Mémoires d'industries, sous la direction de Chantal Spillemaecker, Jean Guibal et Marie Grenier . pp. 23-38.
De semblables informations sont apportées dans divers ouvrages dont La légende dorée forézienne : cultes, légendes et iconographie des saints populaires dans le département de la Loire.
Nous vous souhaitons tout d’abord un très bon anniversaire et vous félicitons pour cette 96e question. Nous ne manquerons pas de célébrer la centième
En attendant, les avis divergent quant à la date et les causes de l’apparition de ce culte.
Dans, La mémoire de l’industrie : de l’usine au patrimoine, Jean-Claude Daumas mentionne en note de bas de page deux origines possibles du culte de sainte barbe patronne des mineurs : «
Toutefois, l’émergence du culte pourrait être plus ancien car comme le souligne Marie-Christine Bailly-Maître dans L’argent. Du minerai au pouvoir dans la France médiévale, « Sainte Barbe apparaît très tôt également. Sur le vitrail de l’église de Villanders (Tyrol du Sud), daté de 1500, figurent Sainte Barbe et saint Daniel entourés des symboles des mineurs – marteau et pointerolle croisés – et de mineur au travail. Une confrérie de sainte barbe existe à Briançon en 1517 (...) Bien que l’essor de ce culte, au début du XVIe siècle, soit l’expression d’une dévotion pour conjurer la peste, les régions où il apparaît sont aussi des régions de tradition minière ancienne. Si Sainte Barbe est aujourd’hui la patronne incontestée des mineurs, pompiers, artilleurs, artificiers, on peut se demander à partir de quel moment elle est l’objet d’un culte quasi exclusif de la part des mineurs ?
Dans ce sens, Sylvie Vincent rappelle que « Vincent Selon la tradition, son père, Dioscoride, l’aurait enfermée dans une tour et décapitée de sa main, crime odieux pour lequel il fut, dit-on frappé de la foudre. C’est peut-être pour cela que les canonniers, ainsi que les armuriers et les artificiers ont pris saint Barbe pour leur patronne. Elle est aussi patronne des mineurs et des carriers »
Source : L'iconographie industrielle dans le patrimoine religieux. Quelques exemples en Isère, Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d'ethnologie, n°2-4/1996. Mémoires d'industries, sous la direction de Chantal Spillemaecker, Jean Guibal et Marie Grenier . pp. 23-38.
De semblables informations sont apportées dans divers ouvrages dont La légende dorée forézienne : cultes, légendes et iconographie des saints populaires dans le département de la Loire.
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