Question d'origine :
Bonjour,
J'ai appris que Gustave Doré avait illustré l'oeuvre de Lord Byron.
En quelle année ?
Où l'ouvrage est-il consultable ?
Cet ouvrage contient-il la lithographie "Manfred retenu par le chasseur" de G Doré ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 15/06/2005 à 16h31
"Doré, qui jusqu’à présent avait borné ses dons aux albums de dessins lithographiés, va se lancer à partir de 1851 dans la gravure sur bois et l’illustration qui vont faire sa réputation.
Dès 1851, Paul Lacroix, dit « le bibliophile Jacob » commence chez l’éditeur Bry aîné la publication de romans historiques ayant pour toile de fond le Moyen-Age. Le jeune Gustave qui a 19 ans se voit confié l’illustration de quatre manuscrits dont « La Chambre des poisons ». Doré qui a fourni les dessins éprouve une grande déception en constatant le mauvais travail des graveurs et le tirage sur du papier de médiocre qualité qui défigurent ses intentions.
Le papier des livraisons des Œuvres complètes de Lord Byron n’étant pas meilleur que celui des précédentes parutions chez Bry, les 24 illustrations qu’il en donne en 1853 sont encore loin de ce que laisse espérer le brillant talent du jeune homme.
C’est seulement avec « L’Histoire pittoresque dramatique et caricaturale de la Sainte Russie » qui paraît en 1854 illustré de « 500 magnifiques gravures de Gustave Doré par toute la nouvelle école sous la direction générale de Sotain » que Doré réalise son souhait de constituer une équipe de graveurs efficaces et compétents acquis à ses projets.
Avec cette équipe de graveurs, Doré met au point une nouvelle manière de procéder : il exécute ses dessins au lavis, à la gouache et estompe les ombres. Doré demande aux graveurs sur bois non plus de suivre le trait mais de le traduire c'est-à-dire de l’interpréter, les poussant ainsi à raffiner leur technique. La nouvelle équipe arrivera rapidement à un résultat prodigieux." (cf. Annie Renonciat. La vie et l'oeuvre de Gustave Doré. Bibliothèque des arts, 1983)
Les œuvres de Lord Byron sont donc un travail de jeunesse de G. Doré qui ne rend pas encore hommage à son talent. L’ouvrage a paru en 1853 chez Bry aîné format grand in-8°. Il a été réédité en 1856, format grand in-4° :
Œuvres complètes de Lord Byron. Traduction nouvelle de Louis Barré, illustrées par Ch. Mettais, Bocourt, G. Doré. Paris, 1853, chez J. Bry aïné, éditeur 27, rue Guénégaud.
L’ouvrage comporte 400 pp. dont la première forme un frontispice dessiné par Mettais. En haut des pages de gauche, on lit « Les Veillées littéraires illustrées ». Il a paru en livraisons de 16 pp. à partir de 1852.
Les nombreux ouvrages concernant Gustave Doré que nous avons consultés ne montrent aucune illustration extraite du Byron et se bornent à une signalisation rapide. Seul le Catalogue complet de l’œuvre de G. Doré par Henri Leblanc mentionne parmi les 24 dessins du livre deux illustrations de Manfred :
« Si c’est vivre que de porter un désert.. ; », p. 289
et « Arrête insensé !», p. 296.
Ce catalogue n’est malheureusement pas illustré. Mais on peut penser que cette dernière gravure doit être celle que vous recherchez. Nous n’avons malheureusement pas cet ouvrage, rarissime. Vous pourrez trouver à la Bibliothèque de la Sorbonne une édition sans la mention de G. Doré, datée 1854 mais dont les caractéristiques semblent être celles de l’édition de 1853. Il y a un exemplaire à la BNF daté de 1856 (2e édition) sans non plus la mention du nom de Gustave Doré.
Vous les trouverez sur le site du Catalogue collectif de France
DANS NOS COLLECTIONS :
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