Popularité du nom Alexandre chez les souverains
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 08/05/2018 à 09h21
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Question d'origine :
Bonjour, je m'interrogeais sur la popularité du nom Alexandre chez les souverains russes et grecs. Était-ce une volonté de se réclamer d'Alexandre le Grand, roi de Macédoine ?
Merci d'avance pour votre réponse
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 12/05/2018 à 08h27
Le prénom Alexandre provient du grec alexein qui signifie « défendre, repousser » et andros, « de l’homme, de l’ennemi ». On pourrait donc littéralement le traduire par « celui qui repousse l’ennemi ». Le prénom n’a rien de russe. S’il se diffuse dans l’aire culturelle slave, c’est en raison de la christianisation de la population russe par l’Eglise byzantine dès le IXe siècle après JC.
Le célèbre berger Parîs, fils du roi Priam, est, dans la mythologie grecque, surnommé Alexandre.
Mais c’est « surtout grâce à Alexandre le Grand, roi de Macédoine, fondateur de la ville d’Alexandrie, en Egypte, et conquérant d’un immense empire s’étendant jusqu’à l’Indus, que ce nom a connu de tous temps un succès considérable » (Dictionnaire des prénoms d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, Alain de Benoist).
Cependant, en Russie, ce prénom est « surtout donné en souvenir d’Alexandre Nevski, héros national depuis sa victoire contre les Suédois sur les rive de la Néva » en 1240. Il sera canonisé par l’Eglise orthodoxe en 1547.
Or, si nous n’avons pas trouvé d’information plus précise pour Alexandre II et Alexandre III de la dynastie des Romanov, nous confirmons que c’est bien en mémoire d’Alexandre Nevski qu’est nommé le petit-fils de Catherine II, comme l’indique Marie-Pierre Rey dans sa biographie d’Alexandre Ier.
En réalité, ce sont surtout les Romanov qui vont nommer leurs enfants Alexandre.
Auparavant, on trouve peu de souverains russes avec ce prénom, mis à part Alexandre Nevski et Alexandre II de Tver (qui règnera une année au XIIIe siècle). Notons en outre que le Romanov Alexandre III, Tsar de 1881 à 1894, n’était pas initialement destiné à régner. C’est seulement en raison de la mort de son frère ainé qu’il deviendra le successeur légitime au trône de Russie.
On trouve dans la liste des monarques russes au moins autant d’André, de Dmitri, de Pierre et davantage d’Ivan et de Vassili. Et l’on reste quoi qu’il en soit, très loin derrière le « Louis » des rois de France, utilisé une vingtaine de fois !
Quant aux souverains grecs, nous ne sommes pas certains de pouvoir vous répondre précisément puisque tout dépend de la période et de l’aire géographique considérées. Certes, parmi les souverains du Royaume de Macédoine (qu’on ne peut pas assimiler à la Grèce), on trouve plusieurs Alexandre, dont le Grand, troisième du nom. Mais aucun souverain n’a régné sur la Grèce proprement dite entre le XIVe siècle et 1830 puisqu’elle était sous domination de l’Empire ottoman. Auparavant, elle faisait partie d’une entité bien plus large, l’Empire byzantin, sur lequel ont bien régné quelques Alexis. . En revanche, un Alexandre a été officiellement roi des Hellènes trois ans entre 1917 et 1920, mais il peut être considéré comme un roi fantoche, le gouvernement étant véritablement dirigé par Eleftherios Vénizelos.
Pour aller plus loin :
- Histoire de la Russie, d’Ivan le Terrible à Nicolas II, 1547-1917, de Pierre Gonneau paru en 2016 chez Tallandier.
- Histoire de la Grèce moderne, par Apostolos Vacalopoulos, paru en 1975 aux éditions Horvath.
Le célèbre berger Parîs, fils du roi Priam, est, dans la mythologie grecque, surnommé Alexandre.
Mais c’est « surtout grâce à Alexandre le Grand, roi de Macédoine, fondateur de la ville d’Alexandrie, en Egypte, et conquérant d’un immense empire s’étendant jusqu’à l’Indus, que ce nom a connu de tous temps un succès considérable » (Dictionnaire des prénoms d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, Alain de Benoist).
Cependant, en Russie, ce prénom est « surtout donné en souvenir d’Alexandre Nevski, héros national depuis sa victoire contre les Suédois sur les rive de la Néva » en 1240. Il sera canonisé par l’Eglise orthodoxe en 1547.
Or, si nous n’avons pas trouvé d’information plus précise pour Alexandre II et Alexandre III de la dynastie des Romanov, nous confirmons que c’est bien en mémoire d’Alexandre Nevski qu’est nommé le petit-fils de Catherine II, comme l’indique Marie-Pierre Rey dans sa biographie d’Alexandre Ier.
En réalité, ce sont surtout les Romanov qui vont nommer leurs enfants Alexandre.
Auparavant, on trouve peu de souverains russes avec ce prénom, mis à part Alexandre Nevski et Alexandre II de Tver (qui règnera une année au XIIIe siècle). Notons en outre que le Romanov Alexandre III, Tsar de 1881 à 1894, n’était pas initialement destiné à régner. C’est seulement en raison de la mort de son frère ainé qu’il deviendra le successeur légitime au trône de Russie.
On trouve dans la liste des monarques russes au moins autant d’André, de Dmitri, de Pierre et davantage d’Ivan et de Vassili. Et l’on reste quoi qu’il en soit, très loin derrière le « Louis » des rois de France, utilisé une vingtaine de fois !
Quant aux souverains grecs, nous ne sommes pas certains de pouvoir vous répondre précisément puisque tout dépend de la période et de l’aire géographique considérées. Certes, parmi les souverains du Royaume de Macédoine (qu’on ne peut pas assimiler à la Grèce), on trouve plusieurs Alexandre, dont le Grand, troisième du nom. Mais aucun souverain n’a régné sur la Grèce proprement dite entre le XIVe siècle et 1830 puisqu’elle était sous domination de l’Empire ottoman. Auparavant, elle faisait partie d’une entité bien plus large, l’Empire byzantin, sur lequel ont bien régné quelques Alexis. . En revanche, un Alexandre a été officiellement roi des Hellènes trois ans entre 1917 et 1920, mais il peut être considéré comme un roi fantoche, le gouvernement étant véritablement dirigé par Eleftherios Vénizelos.
Pour aller plus loin :
- Histoire de la Russie, d’Ivan le Terrible à Nicolas II, 1547-1917, de Pierre Gonneau paru en 2016 chez Tallandier.
- Histoire de la Grèce moderne, par Apostolos Vacalopoulos, paru en 1975 aux éditions Horvath.
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