Question d'origine :
les pieds noir de bone algerie
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/05/2018 à 08h19
Bonjour,
D’après les sources que nous avons trouvées, la population « européenne » de Bône (aujourd’hui Annaba) se caractérise, dès la colonisation, par la diversité des origines :
« Bône attire des immigrants, maltais surtout, en 1847 ils sont plus nombreux que les Français : 2208 contre 1902 […] en 1872, on compte plus de 4000 Français, 3800 Maltais et près le 3000 Italiens. […] L’immigration s’accélère après 1872, consécutivement à la construction du chemin de fer Bône-Guelma et à l’augmentation de la demande en minerai de fer du Constantinois de la part des usiniers anglais. En 1881, on recense quasiment à égalité 5000 Italiens et 5000 Maltais ; les étrangers représentent alors 55 % de la population européenne. Les nouveaux immigrants se portaient sur la vieille ville où ils se substituaient aux anciens qui se déplaçaient vers la ville moderne.
[…]
Au début du XXème siècle, si l’immigration maltaise ralentit, l’immigration italienne se poursuit puisque, malgré la loi de naturalisation de 1889, le nombre d’Italiens est en augmentation ; ils sont près de 8000 en 1906.
[…]
En 1954, Bône comptait un peu plus de 110000 habitants dont 42% d’Européens. »
(Source : L'Algérie et la France [Livre] / Jeanine Verdès-Leroux)
Grande ville industrielle et portuaire, Bône attire donc beaucoup d’immigration italienne et maltaise. Et cette immigration va faire souche puisque, à partir de la loi de naturalisation de 1889, les étrangers nés sur le sol français peuvent devenir français à leur majorité.
(Source : immigration.interieur.gouv.fr)
Cependant, il ne faut pas croire que ce monde ouvrier français de fraîche date ait une intégration facile :
« Les travaux exemplaires de David Prochaska sur la société française de Bône (Annaba) et l’invention d’une culture coloniale locale ont […] avait souligné les lignes de partage selon l’origine nationale et la classe au sein d’une société européenne où les « petits blancs constituent “une colonie dans la colonie” ». Nombreuses sont les dissensions internes parfois violentes, dont la crise antisémite du tournant des XIXe et XXe siècles constitue une manifestation paroxystique. »
(Source : journals.openedition.org)
Nous avons trouvé sur cairn.info un portrait de Marc Zuorro (1907-1956), un intellectuel méconnu qui fut un temps compagnon de Sartre et de Beauvoir. Nous vous invitons à lire ce document : Marc Zuorro, fils d’un immigré italien, est né à Bône dans un quartier populaire, et les nombreux extraits de ses souvenirs qui ponctuent le texte donnent une idée assez évocatrice d’une enfance bônoise vue de l’intérieur.
Au sujet des Pieds-Noirs, vous trouverez également ces documents à la Bibliothèque Municipale de Lyon :
L'enfance des Français d'Algérie avant 1962 [Livre] / textes inédits recueillis par Leïla Sebbar
Les Français d'Algérie [Livre] : de 1830 à nos jours / Jeannine Verdès-Leroux
Les Français d'Algérie [Livre] / Pierre Nora
Annaba [Livre] : [Vénissieux, Théâtre de Vénissieux, 17-27 octobre 1995] / de Michel Paulet ; sur un projet de Valérie Leroux
Bonnes lectures.
D’après les sources que nous avons trouvées, la population « européenne » de Bône (aujourd’hui Annaba) se caractérise, dès la colonisation, par la diversité des origines :
« Bône attire des immigrants, maltais surtout, en 1847 ils sont plus nombreux que les Français : 2208 contre 1902 […] en 1872, on compte plus de 4000 Français, 3800 Maltais et près le 3000 Italiens. […] L’immigration s’accélère après 1872, consécutivement à la construction du chemin de fer Bône-Guelma et à l’augmentation de la demande en minerai de fer du Constantinois de la part des usiniers anglais. En 1881, on recense quasiment à égalité 5000 Italiens et 5000 Maltais ; les étrangers représentent alors 55 % de la population européenne. Les nouveaux immigrants se portaient sur la vieille ville où ils se substituaient aux anciens qui se déplaçaient vers la ville moderne.
[…]
Au début du XXème siècle, si l’immigration maltaise ralentit, l’immigration italienne se poursuit puisque, malgré la loi de naturalisation de 1889, le nombre d’Italiens est en augmentation ; ils sont près de 8000 en 1906.
[…]
En 1954, Bône comptait un peu plus de 110000 habitants dont 42% d’Européens. »
(Source : L'Algérie et la France [Livre] / Jeanine Verdès-Leroux)
Grande ville industrielle et portuaire, Bône attire donc beaucoup d’immigration italienne et maltaise. Et cette immigration va faire souche puisque, à partir de la loi de naturalisation de 1889, les étrangers nés sur le sol français peuvent devenir français à leur majorité.
(Source : immigration.interieur.gouv.fr)
Cependant, il ne faut pas croire que ce monde ouvrier français de fraîche date ait une intégration facile :
« Les travaux exemplaires de David Prochaska sur la société française de Bône (Annaba) et l’invention d’une culture coloniale locale ont […] avait souligné les lignes de partage selon l’origine nationale et la classe au sein d’une société européenne où les « petits blancs constituent “une colonie dans la colonie” ». Nombreuses sont les dissensions internes parfois violentes, dont la crise antisémite du tournant des XIXe et XXe siècles constitue une manifestation paroxystique. »
(Source : journals.openedition.org)
Nous avons trouvé sur cairn.info un portrait de Marc Zuorro (1907-1956), un intellectuel méconnu qui fut un temps compagnon de Sartre et de Beauvoir. Nous vous invitons à lire ce document : Marc Zuorro, fils d’un immigré italien, est né à Bône dans un quartier populaire, et les nombreux extraits de ses souvenirs qui ponctuent le texte donnent une idée assez évocatrice d’une enfance bônoise vue de l’intérieur.
Au sujet des Pieds-Noirs, vous trouverez également ces documents à la Bibliothèque Municipale de Lyon :
L'enfance des Français d'Algérie avant 1962 [Livre] / textes inédits recueillis par Leïla Sebbar
Les Français d'Algérie [Livre] : de 1830 à nos jours / Jeannine Verdès-Leroux
Les Français d'Algérie [Livre] / Pierre Nora
Annaba [Livre] : [Vénissieux, Théâtre de Vénissieux, 17-27 octobre 1995] / de Michel Paulet ; sur un projet de Valérie Leroux
Bonnes lectures.
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