Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi appelle-t-on en architecture les pignons à redents "pas de moineaux" ?
Notamment Tony Garnier et la vacherie et la Halle qu'il a pu dessiner.
D'où tire son inspiration Tony Garnier ?
Je vous remercie.
Très cordialement.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/05/2018 à 13h51
Bonjour,
Au risque de vous décevoir, nos recherches dans les dictionnaires et ouvrages d’architecture, dans les dictionnaires d’expression ou tout simplement de dictionnaires ne nous ont pas permis de déterminer l’origine de ce terme. Nous trouvons des informations sur l’usage du terme « moineau » en architecture mais rien sur les « pas de moineaux ».
Concernant Tony Garnier, il sera difficile de vous dire d’où l’architecte tire son inspiration tant il s’inscrit dans des réflexions qui mêlent divers courants.
Pour commencer, nous citerons René Jullian qui dans Tony Garnier ; Constructeur et utopiste indique que « Tony Garnier trouva dans la Cité Industrielle un modèle pour les Abattoirs, puisqu’un établissement de ce genre y était prévu, et c’est en partant de ce modèle qu’il élabora son projet ». L’auteur poursuit en décrivant l’ensemble des bâtiments, des difficultés qui le conduisirent à adopter le fer à la place du béton ..
Plus que d’influences directes, Krysztof Pawlowski dans Tony Garnier : pionnier de l’urbanisme du XXe siècle, replace Tony Garnier dans son environnement quotidien, celui du milieu lyonnais sensible aux nouveautés techniques comme le béton armé, celui d’un climat social, dans lequel sont abordées des questions comme les conditions d’hygiène et plus largement d’un contexte culturel. Il note ainsi que « Les années 1902-1903 furent marquées en France par des évènements capitaux pour l’évolution de ce qui était en train de devenir l’urbanisme au sens actuel du terme. Des échos en parvinrent certainement à la villa Médicis. A cette époque parurent en effet les traductions en français de deux livres devenus des classiques de l’urbanisme : Villes-jardins de demain d’Ebenezer Howard et L’Art de bâtir les villes de Camillo Sitte. Le premier fascicule des Etudes sur les transformations de Paris d’Eugene Henard sortit en 1903. Le milieu parisien accueillit favorablement ces idées nouvelles …
(…)
A la phase initiale du projet, l’auteur avait envisagé de construire ce bâtiment entièrement en béton armé, comme il l’avait prévu pour les bâtiments industriels (…) Mais les difficultés techniques empêchèrent la réalisation de cette conception hardie et Tony Garnier dut recourir à l’acier, suivant en cela l’exemple de la célèbre Galerie des Machines de l’Exposition Universelle de 1889 ».
Par ailleurs, la contribution de Dominique Bertin et Pierre Vaisse, « Tony Garnier en contexte (1899-1914) » dans le catalogue d’exposition L’esprit d’un siècle : Lyon 1800-1914, rappelle que c’est « en Allemagne et pays nordiques que se trouvaient, pensait-on alors les modèles et note qu’une délégation avait visité six villes allemandes pour y étudier les abattoirs. Les auteurs notent aussi la connaissance du milieu viennois.
Le site arlyo.com, explique que « Tony Garnier a résolu l’une des équations démographiques les plus complexes de son temps : « la forme égale la fonction ». Cette théorie du courant fonctionnalité au XXe siècle inspirée par le célèbre architecte Américain Louis Sullivan fut assimilée et mise en pratique par Garnier avant lui … »
De même, Lyon capitale consacre un article ce personnage, il y a 20 ans le génie trop lyonnais de Tony Garnier :
« Tony Garnier est un architecte urbaniste foncière, ment lyonnais et profondément contemporain" aime à souligner le spécialiste incontesté de Tony Garnier, Krzysztof Pawlowski, auteur d'un ouvrage de référence Tony Garnier, pionnier de l'urbanisme du XXe siècle.
(...)
Lorsque le grand prix de Rome de 1899, alors pensionnaire de la Villa Médicis, esquisse les premiers plans de sa cité industrielle, il témoigne d'une préoccupation sociale aiguë, vraisemblablement éveillée par la tradition révolutionnaire de sa ville, fréquemment appelée "métropole du travail". Déjà étudiant aux Beaux-Arts de Lyon. Il adhère à la Société des amis d'Emile Zola et fréquente les cercles radicaux-socialistes. Le goût pour les nouveautés technologiques que manifeste très vite le pionnier de l'urbanisme, prend aussi sûrement racine sur les rives du Rhône. Il fut ainsi l'un des premiers à se servir abondamment du béton armé,
(…)°
A chaque fois, les règles d'or semblent être fonctionnalisme et simplicité. La forme architecturale de ses bâtiments pourrait d'ailleurs paraître parfois trop simple ou trop raisonnable, mais s'impose également souvent par sa modernité : puissance du béton armé, usage des pilotis, des pergolas, des toits-terrasses et des fenêtres continues. "
La cellule de recherche du CNRS, Applications et Recherches en Informatique pour l'Architecture rappelle également que « Les idées que développe Tony Garnier autour de la cité industrielle trouvent leurs sources dans les questions sociales, politiques et hygiénistes de l’époque développées notamment par Emile Zola et les écrivains utopistes ».
Nous vous laissons poursuivre ces lectures et jeter un coup d’œil sur les sites du Musée urbain Tony Garnier et la Halle Tony Garnier.
Au risque de vous décevoir, nos recherches dans les dictionnaires et ouvrages d’architecture, dans les dictionnaires d’expression ou tout simplement de dictionnaires ne nous ont pas permis de déterminer l’origine de ce terme. Nous trouvons des informations sur l’usage du terme « moineau » en architecture mais rien sur les « pas de moineaux ».
Concernant Tony Garnier, il sera difficile de vous dire d’où l’architecte tire son inspiration tant il s’inscrit dans des réflexions qui mêlent divers courants.
Pour commencer, nous citerons René Jullian qui dans Tony Garnier ; Constructeur et utopiste indique que « Tony Garnier trouva dans la Cité Industrielle un modèle pour les Abattoirs, puisqu’un établissement de ce genre y était prévu, et c’est en partant de ce modèle qu’il élabora son projet ». L’auteur poursuit en décrivant l’ensemble des bâtiments, des difficultés qui le conduisirent à adopter le fer à la place du béton ..
Plus que d’influences directes, Krysztof Pawlowski dans Tony Garnier : pionnier de l’urbanisme du XXe siècle, replace Tony Garnier dans son environnement quotidien, celui du milieu lyonnais sensible aux nouveautés techniques comme le béton armé, celui d’un climat social, dans lequel sont abordées des questions comme les conditions d’hygiène et plus largement d’un contexte culturel. Il note ainsi que « Les années 1902-1903 furent marquées en France par des évènements capitaux pour l’évolution de ce qui était en train de devenir l’urbanisme au sens actuel du terme. Des échos en parvinrent certainement à la villa Médicis. A cette époque parurent en effet les traductions en français de deux livres devenus des classiques de l’urbanisme : Villes-jardins de demain d’Ebenezer Howard et L’Art de bâtir les villes de Camillo Sitte. Le premier fascicule des Etudes sur les transformations de Paris d’Eugene Henard sortit en 1903. Le milieu parisien accueillit favorablement ces idées nouvelles …
(…)
A la phase initiale du projet, l’auteur avait envisagé de construire ce bâtiment entièrement en béton armé, comme il l’avait prévu pour les bâtiments industriels (…) Mais les difficultés techniques empêchèrent la réalisation de cette conception hardie et Tony Garnier dut recourir à l’acier, suivant en cela l’exemple de la célèbre Galerie des Machines de l’Exposition Universelle de 1889 ».
Par ailleurs, la contribution de Dominique Bertin et Pierre Vaisse, « Tony Garnier en contexte (1899-1914) » dans le catalogue d’exposition L’esprit d’un siècle : Lyon 1800-1914, rappelle que c’est « en Allemagne et pays nordiques que se trouvaient, pensait-on alors les modèles et note qu’une délégation avait visité six villes allemandes pour y étudier les abattoirs. Les auteurs notent aussi la connaissance du milieu viennois.
Le site arlyo.com, explique que « Tony Garnier a résolu l’une des équations démographiques les plus complexes de son temps : « la forme égale la fonction ». Cette théorie du courant fonctionnalité au XXe siècle inspirée par le célèbre architecte Américain Louis Sullivan fut assimilée et mise en pratique par Garnier avant lui … »
De même, Lyon capitale consacre un article ce personnage, il y a 20 ans le génie trop lyonnais de Tony Garnier :
« Tony Garnier est un architecte urbaniste foncière, ment lyonnais et profondément contemporain" aime à souligner le spécialiste incontesté de Tony Garnier, Krzysztof Pawlowski, auteur d'un ouvrage de référence Tony Garnier, pionnier de l'urbanisme du XXe siècle.
(...)
Lorsque le grand prix de Rome de 1899, alors pensionnaire de la Villa Médicis, esquisse les premiers plans de sa cité industrielle, il témoigne d'une préoccupation sociale aiguë, vraisemblablement éveillée par la tradition révolutionnaire de sa ville, fréquemment appelée "métropole du travail". Déjà étudiant aux Beaux-Arts de Lyon. Il adhère à la Société des amis d'Emile Zola et fréquente les cercles radicaux-socialistes. Le goût pour les nouveautés technologiques que manifeste très vite le pionnier de l'urbanisme, prend aussi sûrement racine sur les rives du Rhône. Il fut ainsi l'un des premiers à se servir abondamment du béton armé,
(…)°
A chaque fois, les règles d'or semblent être fonctionnalisme et simplicité. La forme architecturale de ses bâtiments pourrait d'ailleurs paraître parfois trop simple ou trop raisonnable, mais s'impose également souvent par sa modernité : puissance du béton armé, usage des pilotis, des pergolas, des toits-terrasses et des fenêtres continues. "
La cellule de recherche du CNRS, Applications et Recherches en Informatique pour l'Architecture rappelle également que « Les idées que développe Tony Garnier autour de la cité industrielle trouvent leurs sources dans les questions sociales, politiques et hygiénistes de l’époque développées notamment par Emile Zola et les écrivains utopistes ».
Nous vous laissons poursuivre ces lectures et jeter un coup d’œil sur les sites du Musée urbain Tony Garnier et la Halle Tony Garnier.
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