Question d'origine :
Bonjour le Guichet ! J'aimerais savoir quels seront les impacts du Brexit sur le Royaume-Uni ainsi que leurs partenaires au niveau du commerce et traités commerciaux internationaux ? Savez vous quels accords ou dates clés ont été approuvés dernièrement ? merci d'avance ! Guillaume
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/05/2018 à 10h19
Bonjour,
Voici tout d'abord un extrait d'un article de Pauline Schnapper, « Le référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne et ses conséquences » (Hérodote, 2017/1 (N° 164), p. 65-78) :
" Pour les Britanniques, les deux risques principaux sont une perte d’influence politique en Europe et sur la scène internationale et des répercussions économiques négatives. Celles-ci viendraient d’une hausse de l’inflation liée à l’affaiblissement de la livre sterling (qui a perdu 15 % de sa valeur entre juin et novembre 2016) et de la hausse du prix des importations qui en découle. Le Trésor s’apprête à mesurer les coûts probables de la sortie de l’UE elle-même, qui pourraient être très importants. Pour le reste, tout dépendra du degré auquel les échanges commerciaux sont affectés et de la nature des nouveaux liens créés, avec ou sans libre-échange. Ceux-ci affecteront la présence des entreprises multinationales implantées sur le sol britannique, qui souvent importent des pièces détachées, les assemblent sur le sol britannique avant d’exporter les produits finis dans le reste de l’UE. Le gouvernement May a donné des assurances, dont le contenu précis est resté secret, au constructeur automobile Nissan pour qu’il continue de développer son usine de Sunderland, dans le nord de l’Angleterre. Mais pourra-t-il offrir de telles garanties (probablement sonnantes et trébuchantes) à toutes les entreprises étrangères, voire britanniques ? La City devrait aussi souffrir du retrait si les banques britanniques perdent leurs droits à agir dans la zone euro (passporting). Londres devrait signer des traités commerciaux avec des pays tiers, mais ce sont des processus très longs qui ne pourront produire de fruits économiques qu’au bout de plusieurs années.
[...]
Le degré d’interdépendance des économies britannique et européenne est tel qu’un impact économique négatif est inévitable si le Royaume-Uni ne conserve pas l’accès au marché unique et à l’union douanière. Plus de 50 % des échanges commerciaux britanniques se font avec l’Union européenne. L’Allemagne à elle seule est le deuxième partenaire du Royaume-Uni derrière les États-Unis pour les exportations, et le premier pour les importations. Si le Royaume-Uni aurait plus à perdre d’une sortie de l’union douanière, les autres pays européens seraient aussi affectés, en particulier ceux qui exportent beaucoup outre-Manche, l’Allemagne bien sûr, mais aussi les Pays-Bas et la France (qui y exporte plus de 40 milliards de dollars par an).
On peut envisager deux effets potentiellement moins négatifs pour les Européens. Tout d’abord, plusieurs pays espèrent, à tort ou à raison, récupérer au moins une partie des services financiers de la City. Paris, Francfort, Dublin et d’autres comptent sur des relocalisations de banques sur leur territoire, si du moins New York, surtout sous une présidence Trump opposée à la régulation financière adoptée ces dernières années, ne les attire pas davantage. Plusieurs milliers -d’emplois pourraient être à la clé.
L’autre effet positif pourrait concerner l’avenir de la politique étrangère et de sécurité commune, notamment dans sa dimension de défense.
[...]
À plus long terme cependant, on voit qu’il est difficile d’évaluer aujourd’hui les conséquences du Brexit pour l’Europe . Celles-ci dépendront des prochains gouvernements élus en 2017 à Paris et à Berlin et, surtout, de la future relation établie entre le Royaume-Uni et l’Union, non seulement sur le plan commercial mais aussi dans les autres domaines où les politiques ont été plus ou moins intégrées, depuis les droits des citoyens, la coopération en matière de sécurité (au sens large, y compris la coopération judiciaire), jusqu’à la recherche et l’enseignement supérieur.
Nous vous recommandons de consulter le site de l'Observatoire du Brexit qui publie de nombreux articles et rapports sur les conséquences du Brexit et relaie les documents officiels. Vous y trouverez des rapports officiels sur le commerce.
L'observatoire du Brexit a publié un article portant sur le rapport de la Chambre des Communes sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : The future UK-EU relationship. Cet article publié en avril 2018 est intitulé Le rapport de la Chambre des Communes sur la future relation commerciale UE/RU : toujours plus d’exigences, mais peu d’éclaircissements. En voici un extrait :
" Reprenant la trame du discours de Mansion House de la Première ministre début mars, le rapport du 4 avril produit par la chambre basse du Parlement britannique fait le point sur les accords commerciaux existants dans l’ordre juridique de l’Union européenne en les confrontant avec la situation britannique.
L’étude inclut l’examen dutraité conclu avec le Canada (CETA), l’accord d’association avec l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, les conventions bilatérales en vigueur avec la Suisse, la coopération avec la Norvège dans le cadre de l’Espace Économique Européen (EEE ou EEA en anglais) et de l’Association Européenne de Libre Échange (AELE ou EFTA en anglais), et en dernier lieu l’union douanière partielle avec la Turquie .
Les députés rappellent les trois lignes rouges établies par les Conservateurs lors de leur conférence annuelle d’octobre 2016 : l’exclusion de la libre circulation des citoyens européens au, et vers, le Royaume-Uni ; la fin de la juridiction de la Cour de Justice ; et la contribution au budget européen.Il découle de ces exigences que le Brexit ne pourra se solder que par la non-participation au Marché unique et à l’Union douanière . "
Un autre article de l'observatoire du Brexit Les conséquences du Brexit sur les contrats internationaux : quelques réflexions par Mathieu Combet aborde la question de la création d'une chambre internationale de commerce qui offre une place juridique majeure à Paris dans le règlement des contentieux internationaux. Ils étaient jusque là essentiellement traités à Londres.
" Le ministre britannique du Brexit David Davis a déclaré mardi ne pas avoir "d'objection intrinsèque" à l'idée d'un "accord d'association" entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, sur le modèle de ceux conclus par l'UE avec l'Ukraine ou la Géorgie.
L'idée d'un "accord d'association" avec l'Union Européenne a été poussée en mars par les eurodéputés . Il permettrait de "fournir un cadre approprié" aux futures relations entre l'UE et le Royaume-Uni, selon une résolution votée par 544 eurodéputés (110 avaient voté contre et 51 s'étaient abstenus).
Cette association serait fondée sur quatre domaines: "Les relations commerciales et économiques, la sécurité intérieure, la coopération dans le domaine des affaires étrangères et de la défense et une coopération thématique, par exemple en matière de projets transfrontaliers de recherche et d'innovation".
source : Londres : après le Brexit un accord avec l'UE ? / L'Express - 01/05/2018
Vous retrouverez d’autres articles récents sur Euractiv ainsi que sur les sites suivants :
- Cinq clés pour comprendre les suites du référendum britannique sur l’Union européenne
- Qu'est-ce que le Brexit ?
- Brexit : tous les événements depuis le référendum
- À un an du Brexit, où en est-on ?
- Les conséquences concrètes du Brexit
- L'effrayant premier bilan du Brexit
- Brexit : l'absence d'accord commercial avec l'UE ne serait "pas la fin du monde" (OMC)
Bonne journée.
Voici tout d'abord un extrait d'un article de Pauline Schnapper, « Le référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne et ses conséquences » (Hérodote, 2017/1 (N° 164), p. 65-78) :
" Pour les Britanniques, les deux risques principaux sont une perte d’influence politique en Europe et sur la scène internationale et des répercussions économiques négatives. Celles-ci viendraient d’une hausse de l’inflation liée à l’affaiblissement de la livre sterling (qui a perdu 15 % de sa valeur entre juin et novembre 2016) et de la hausse du prix des importations qui en découle. Le Trésor s’apprête à mesurer les coûts probables de la sortie de l’UE elle-même, qui pourraient être très importants. Pour le reste, tout dépendra du degré auquel les échanges commerciaux sont affectés et de la nature des nouveaux liens créés, avec ou sans libre-échange. Ceux-ci affecteront la présence des entreprises multinationales implantées sur le sol britannique, qui souvent importent des pièces détachées, les assemblent sur le sol britannique avant d’exporter les produits finis dans le reste de l’UE. Le gouvernement May a donné des assurances, dont le contenu précis est resté secret, au constructeur automobile Nissan pour qu’il continue de développer son usine de Sunderland, dans le nord de l’Angleterre. Mais pourra-t-il offrir de telles garanties (probablement sonnantes et trébuchantes) à toutes les entreprises étrangères, voire britanniques ? La City devrait aussi souffrir du retrait si les banques britanniques perdent leurs droits à agir dans la zone euro (passporting). Londres devrait signer des traités commerciaux avec des pays tiers, mais ce sont des processus très longs qui ne pourront produire de fruits économiques qu’au bout de plusieurs années.
[...]
On peut envisager deux effets potentiellement moins négatifs pour les Européens. Tout d’abord, plusieurs pays espèrent, à tort ou à raison, récupérer au moins une partie des services financiers de la City. Paris, Francfort, Dublin et d’autres comptent sur des relocalisations de banques sur leur territoire, si du moins New York, surtout sous une présidence Trump opposée à la régulation financière adoptée ces dernières années, ne les attire pas davantage. Plusieurs milliers -d’emplois pourraient être à la clé.
L’autre effet positif pourrait concerner l’avenir de la politique étrangère et de sécurité commune, notamment dans sa dimension de défense.
[...]
À plus long terme cependant, on voit qu’
Nous vous recommandons de consulter le site de l'Observatoire du Brexit qui publie de nombreux articles et rapports sur les conséquences du Brexit et relaie les documents officiels. Vous y trouverez des rapports officiels sur le commerce.
L'observatoire du Brexit a publié un article portant sur le rapport de la Chambre des Communes sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : The future UK-EU relationship. Cet article publié en avril 2018 est intitulé Le rapport de la Chambre des Communes sur la future relation commerciale UE/RU : toujours plus d’exigences, mais peu d’éclaircissements. En voici un extrait :
" Reprenant la trame du discours de Mansion House de la Première ministre début mars, le rapport du 4 avril produit par la chambre basse du Parlement britannique fait le point sur les accords commerciaux existants dans l’ordre juridique de l’Union européenne en les confrontant avec la situation britannique.
L’étude inclut l’examen du
Les députés rappellent les trois lignes rouges établies par les Conservateurs lors de leur conférence annuelle d’octobre 2016 : l’exclusion de la libre circulation des citoyens européens au, et vers, le Royaume-Uni ; la fin de la juridiction de la Cour de Justice ; et la contribution au budget européen.
Un autre article de l'observatoire du Brexit Les conséquences du Brexit sur les contrats internationaux : quelques réflexions par Mathieu Combet aborde la question de la création d'une chambre internationale de commerce qui offre une place juridique majeure à Paris dans le règlement des contentieux internationaux. Ils étaient jusque là essentiellement traités à Londres.
" Le ministre britannique du Brexit David Davis a déclaré mardi ne pas avoir "d'objection intrinsèque" à l'idée d'un "accord d'association" entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, sur le modèle de ceux conclus par l'UE avec l'Ukraine ou la Géorgie.
Cette association serait fondée sur quatre domaines: "Les relations commerciales et économiques, la sécurité intérieure, la coopération dans le domaine des affaires étrangères et de la défense et une coopération thématique, par exemple en matière de projets transfrontaliers de recherche et d'innovation".
source : Londres : après le Brexit un accord avec l'UE ? / L'Express - 01/05/2018
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