Question d'origine :
Bonjour,
Merci de me dire comment était annoncé au peuple une naissance royale (d'un garçon ou d'une fille) au moyen age, plus précisément au XIII eme siècle?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 03/05/2018 à 13h41
Bonjour,
Nous n’avons pu trouver dans le temps imparti de documents relatant l’annonce d’une naissance royale au XIIIe siècle.
On trouve facilement à partir du XVIIe, notamment une description complète des «cérémonies de l’information » dans Naissance et petite enfance à la cour de France au chapitre De la grossesse à la naissance : le calendrier et le cérémonial (1638-1789), Pascale Mormiche.
Il semble que ce cérémonial de l’annonce n’ait vraiment été codifié qu’à partir de cette date, tant en raison de la consolidation et de la centralisation du pouvoir que du progrès des moyens de communication.
Simone Bertière dans Naissance au Palais, donne une petite présentation générale, mais elle est aussi plutôt spécialiste du XVIIe :
"Comment, au temps des rois, annonçait-on aux Français la naissance d'un enfant royal ?
Par des sonneries de cloche et des coups de canon, dont le nombre variait en fonction du sexe. Pour un dauphin, on organisait un peu partout des cérémonies, des fêtes, des feux d'artifice, avec distribution de pain, de victuailles et de vin. Après trois jours de liesse à Paris pour le fils de Louis XV, il fallut une ordonnance royale pour remettre tout le monde au travail !"
Puisque le XIIIe siècle est dit « siècle de Saint Louis », nous avons également cherché du côté des biographies :
La célèbre Histoire de Saint Louis de Jean de Joinville ne fait pas de mention particulière d’annonce de sa naissance ou de celle de ses 11 enfants, pas plus que le très dense Saint Louis de Jacques Le Goff. On y voit d’ailleurs les difficultés à documenter cette période : on ne sait pas par exemple, le nombre exact ni le nom ni le sexe des enfants morts en bas âge des parents de Saint Louis et on a longtemps hésité sur la date de naissance exacte de Louis IX lui-même.
Pas plus de succès en parcourant Les capétiens. Histoire et dictionnaire, mais il comporte une riche bibliographie, notamment citant toutes les chroniques de l'époque, qui vous permettraient sans doute de trouver votre bonheur.
Il est probable que les naissances aient été annoncées par les crieurs publics, puisque « Saint Louis posa la réglementation des cris publics : sous l’autorité de 6 maîtres, des crieurs parcouraient la ville pour annoncer les actes officiels, les prix officiels des marchandises, les maisons à vendre et à louer, les objets perdus tout comme les baptêmes et les enterrements. » (voir la page Cris de Paris et Les rues et les cris de Paris au XIIIe siècle, Par Alfred Louis A. Franklin, p.46)
Le texte le plus complet sur la circulation de l’information au Moyen-Age qui pourrait vous aider est Au Moyen Âge aussi, informer c’est gouverner, Claude Gauvard
Extrait : « Entrent alors en scène un certain nombre de relais : les relais administratifs que sont les officiers locaux, baillis et sénéchaux ou leurs lieutenants, chargés de transmettre les ordres royaux ; puis les représentants des villes qui font crier ces ordres par les crieurs publics, sergents et hérauts, qu’il faut distinguer des hérauts d’armes chargés des cris miltaires. L’information est l’objet d’un rituel public qui proclame la nouvelle en même temps qu’il affiche le pouvoir : la publication a lieu sur la place publique et « aux carrefours accoustumés », elle est criée en présence des autorités ; la foule a été rameutée par les trompettes et par les cloches ; le texte est lu en langue vulgaire ; il est scandé de formules incantatoires qui fondent l’ordre d’obéir. Cette manifestation orale peut être suivie d’un affichage aux portes de la ville et des églises. Les crieurs sont, comme les messagers, des personnages modestes, mais essentiels de la vie publique. Toutes les villes de moyenne importance en possèdent et, comme à Laon, les édiles peuvent leur confier les tâches les plus banales comme les plus valorisantes, par exemple en cas de joyeuse entrée du souverain dans la ville. ». Il développe aussi le rôle des lettres et des messagers, autres rouages importants de l’information.
Nous avons consulté quelques livres cités en bibliographie mais ils ne parlent pas des annonces des naissances royales :
La circulation des nouvelles au Moyen-Age
Haro ! Noël ! Oyé !: pratiques du cri au Moyen Age, sous la dir. de Didier Lett et Nicolas Offenstadt
Information et société en Occident à la fin du Moyen Age
Nous n’avons pu consulter Information et désinformation au Moyen-Age, Jean Vernon, emprunté.
A éplucher peut-être :
Les grandes chroniques de France
Bonnes recherches !
Nous n’avons pu trouver dans le temps imparti de documents relatant l’annonce d’une naissance royale au XIIIe siècle.
On trouve facilement à partir du XVIIe, notamment une description complète des «cérémonies de l’information » dans Naissance et petite enfance à la cour de France au chapitre De la grossesse à la naissance : le calendrier et le cérémonial (1638-1789), Pascale Mormiche.
Il semble que ce cérémonial de l’annonce n’ait vraiment été codifié qu’à partir de cette date, tant en raison de la consolidation et de la centralisation du pouvoir que du progrès des moyens de communication.
Simone Bertière dans Naissance au Palais, donne une petite présentation générale, mais elle est aussi plutôt spécialiste du XVIIe :
"Comment, au temps des rois, annonçait-on aux Français la naissance d'un enfant royal ?
Par des sonneries de cloche et des coups de canon, dont le nombre variait en fonction du sexe. Pour un dauphin, on organisait un peu partout des cérémonies, des fêtes, des feux d'artifice, avec distribution de pain, de victuailles et de vin. Après trois jours de liesse à Paris pour le fils de Louis XV, il fallut une ordonnance royale pour remettre tout le monde au travail !"
Puisque le XIIIe siècle est dit « siècle de Saint Louis », nous avons également cherché du côté des biographies :
La célèbre Histoire de Saint Louis de Jean de Joinville ne fait pas de mention particulière d’annonce de sa naissance ou de celle de ses 11 enfants, pas plus que le très dense Saint Louis de Jacques Le Goff. On y voit d’ailleurs les difficultés à documenter cette période : on ne sait pas par exemple, le nombre exact ni le nom ni le sexe des enfants morts en bas âge des parents de Saint Louis et on a longtemps hésité sur la date de naissance exacte de Louis IX lui-même.
Pas plus de succès en parcourant Les capétiens. Histoire et dictionnaire, mais il comporte une riche bibliographie, notamment citant toutes les chroniques de l'époque, qui vous permettraient sans doute de trouver votre bonheur.
Il est probable que les naissances aient été annoncées par les crieurs publics, puisque « Saint Louis posa la réglementation des cris publics : sous l’autorité de 6 maîtres, des crieurs parcouraient la ville pour annoncer les actes officiels, les prix officiels des marchandises, les maisons à vendre et à louer, les objets perdus tout comme les baptêmes et les enterrements. » (voir la page Cris de Paris et Les rues et les cris de Paris au XIIIe siècle, Par Alfred Louis A. Franklin, p.46)
Le texte le plus complet sur la circulation de l’information au Moyen-Age qui pourrait vous aider est Au Moyen Âge aussi, informer c’est gouverner, Claude Gauvard
Extrait : « Entrent alors en scène un certain nombre de relais : les relais administratifs que sont les officiers locaux, baillis et sénéchaux ou leurs lieutenants, chargés de transmettre les ordres royaux ; puis les représentants des villes qui font crier ces ordres par les crieurs publics, sergents et hérauts, qu’il faut distinguer des hérauts d’armes chargés des cris miltaires. L’information est l’objet d’un rituel public qui proclame la nouvelle en même temps qu’il affiche le pouvoir : la publication a lieu sur la place publique et « aux carrefours accoustumés », elle est criée en présence des autorités ; la foule a été rameutée par les trompettes et par les cloches ; le texte est lu en langue vulgaire ; il est scandé de formules incantatoires qui fondent l’ordre d’obéir. Cette manifestation orale peut être suivie d’un affichage aux portes de la ville et des églises. Les crieurs sont, comme les messagers, des personnages modestes, mais essentiels de la vie publique. Toutes les villes de moyenne importance en possèdent et, comme à Laon, les édiles peuvent leur confier les tâches les plus banales comme les plus valorisantes, par exemple en cas de joyeuse entrée du souverain dans la ville. ». Il développe aussi le rôle des lettres et des messagers, autres rouages importants de l’information.
Nous avons consulté quelques livres cités en bibliographie mais ils ne parlent pas des annonces des naissances royales :
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