Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais avoir une description succincte des méthodes de calcul des taux de chômage en Angleterre, et en France, et d'autre part, quels sont les chiffres cités en matière de nombre d'habitants vivant au-dessous du seuil de pauvreté dans ces 2 pays, et bien sûr si les méthodes de calcul sont identiques.
Je vous remercie par avance , bravo et merci pour cette vraie bonne idée de service (au)public...
D. Olivier
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 16/06/2005 à 10h50
Vous trouverez les méthodes de calcul du taux de chômage en
Selon l’INSEE, le "taux de chômage est le rapport (en %) entre une estimation du nombre de chômeurs, au sens du Bureau International du Travail (BIT), et la population active estimée au lieu de résidence".
Le BIT énonce trois conditions nécessaires pour être classé comme chômeur : "être sans travail, c'est-à-dire ni pourvu d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié ; être disponible pour travailler sur un emploi salarié ou non salarié ; être à la recherche d'un travail". Cette définition ne fait référence à aucun critère d'ordre juridique ou institutionnel, tel que la perception d'allocation ou l'inscription dans un service officiel de placement. Mais elle prend en compte la situation de fait de la personne pendant une semaine dite de référence. Pour être comptabilisé comme chômeur au sens du BIT, il faut "ne pas avoir travaillé ne serait-ce qu'une heure au cours de la semaine de référence".
Concernant le taux de chômage en
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) offre également des données statistiques, notamment sur le chômage (unemployment) avec des tableaux comparatifs entre pays. La référence est la même que pour les sites précédents, c’est-à-dire le BIT (ILO).
Concernant les chiffres de la pauvreté en
D’autres sources pourront vous intéresser, notamment l’Observatoire de la pauvreté et de l'exclusion sociale, ou encore le site politiquessociales.net.
Le site militant bip40.org (Baromètre des inégalités et de la pauvreté) propose également des données selon sa propre méthodologie, comme alternative à l’INSEE.
S’agissant de la pauvreté en
Si vous ne lisez pas l’anglais, consultez le site politiquessociales.net, qui vous offre un dossier détaillé sur la situation sociale du Royaume-Uni, et en particulier l’évolution de la pauvreté, graphiques à l’appui.
Selon le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), "la pauvreté est souvent appréhendée par le manque d’argent. Cette définition, quoiqu’un peu réductrice, présente l’intérêt de se prêter à une traduction statistique simple de la notion de pauvreté. De plus, elle rejoint la vision du sens commun de la pauvreté. On fixe alors un seuil de pauvreté ; les personnes dont les revenus sont en dessous de ce seuil sont considérées comme pauvres".
"Il existe plusieurs modes de calcul du seuil de pauvreté. Dans les comparaisons internationales, on privilégie les seuils de pauvreté obtenus à partir de la distribution nationale des revenus. On mesure alors une pauvreté relative : les pauvres sont ceux qui ont un niveau de vie inférieur à celui des personnes qui les entourent. Le seuil de pauvreté obtenu ainsi correspond à un seuil statistique arbitraire, et non à un montant traduisant la somme minimale nécessaire à une vie décente (celle qui permet d’acquérir un panier de biens et de services regroupant le minimum vital). Cependant, les variantes autour de cette définition du seuil de pauvreté sont nombreuses. Les seuils calculés dans les différents travaux publiés au niveau national ou international varient entre 40% et 60% du revenu médian ou du revenu moyen".
"A partir d’un échantillon représentatif de l’ensemble de la population, pour lequel on mesure précisément le niveau de vie de chaque ménage, on peut chiffrer le montant du seuil et quantifier la part de la population en dessous du seuil de pauvreté. Au niveau européen, un tel échantillon existe avec le Panel Communautaire des Ménages (PCM). C’est une enquête annuelle, dont la première vague a eu lieu en 1994, dans les douze états membres intégrés à l’Union Européenne à l’époque. Le PCM est basé sur un questionnaire et une méthodologie de recueil de l’information harmonisés, permettant ainsi de nombreuses analyses comparatives associant tous les pays de l’Union."
(source : La perception de la pauvreté en Europe (CREDOC, 2000)
Nous avons également trouvé un article de la revue Problèmes économiques (No 2773, 28/08/2002) qui pourra vous intéresser : "La mesure des seuils de pauvreté monétaires en question", par Pierre Concialdi :
"L’approche de la pauvreté monétaire a, depuis une quinzaine d’années, fait l’objet d’études et de publications statistiques. Ces travaux ont cherché à mesurer le revenu au-dessous duquel un individu est considéré comme pauvre aujourd’hui en France. Les seuils de pauvreté ainsi définis, tendent de plus en plus à s’imposer comme des normes sociales et à servir de référence pour l’établissement des barèmes sociaux. Or, les statisticiens n’ont pas vocation à définir ces normes, celles-ci devant faire l’objet d’un débat public. Par ailleurs, les seuils publiés à partir des enquêtes INSEE ont tendance à minimiser l’ampleur de la pauvreté en France."
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