Question d'origine :
Bonjour,
quelle est l'origine de la lecture,
historique, découverte,...
merci.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 14/04/2018 à 09h54
Bonjour,
Pour qu'il y ait lecture, il fallait que l'écriture existe. Aussi, pour vous répondre, nous reviendrons sur l'une de nos réponses portant sur origine de l'écriture, dont voici un bref extrait :
"Les plus anciens signes d’écriture ont été retrouvés essentiellement à Uruk (actuelle Warka, en Irak), ancienne capitale du pays de Sumer ; on les a datés d’environ 3300 avant J.-C. L’apparition de l’écriture coïncide avec l’essor des villes, dans des sociétés en mutation, où viennent de pénétrer l’invention de la roue et la technique du cuivre moulé et qui possèdent déjà tout un répertoire de signes et de symboles dans leurs arts plastiques.
Il y a plus de cinq mille ans, coexistaient de part et d’autre du Tigre deux pays :
- Sumer, entre le Tigre et l’Euphrate et
- Élam, à l’est du Tigre, dont la capitale était Suse (en Iran aujourd’hui).
Organisées sous l’autorité d’un souverain, les populations étaient urbanisées et composées d’administrateurs, de marchands, d’artisans, de paysans et de bergers, qui pratiquaient tout type d’échanges, administratifs ou commerciaux.
L’écriture est née surtout de la nécessité ressentie par ces hommes de conserver la trace de leurs échanges. Ce sont les Sumériens qui finalisent le système, les Élamites n’allant pas au-delà de leurs propres pictogrammes et empruntant plus tard le modèle sumérien pour noter leur langue.
L'écriture égyptienne : une image du monde
Dans la vallée du Nil, chaque année les crues déposant leur limon brouillaient toutes les marques de propriété entre les champs et obligeaient à refaire un travail d’arpentage. Ce serait la raison de la naissance de l’écriture dans la civilisation égyptienne…
Medouneter « paroles divines », c’est ainsi que les Égyptiens nommaient leur écriture, que les Grecs désignèrent sous le nom de hierogluphikos (littéralement « gravures sacrées »). L'écriture en Égypte est au service d’un pouvoir où le religieux et le politique sont indissociables ; elle est considérée comme un don des dieux et a vocation à garantir l’ordre du monde.
Né peu après l’écriture mésopotamienne, le système hiéroglyphique n’a subi aucune transformation notable au cours de ses quarante siècles d’histoire, mais il a donné naissance à deux formes d’écriture plus cursives mieux adaptées aux matières fragiles :
- l’écriture hiératique aux signes simplifiés et non figuratifs qui permet une copie rapide ..."
Notons que, bien souvent, les études portant sur la lecture remontent à l'Antiquité. Ainsi Hélène Haug dans l'article Relecture critique de l'histoire de la lecture. Régularités discursives chez les historiens modernes», publié dans Le Moyen Age, 2014/1, revient sur l'évolution des types de lecture et notamment du mouvement de la lecture oralisée vers la lecture silencieuse :
"La fameuse scène de lecture rapportée par saint Augustin dans ses Confessions centralise le discours critique concernant les modes de lecture dans l’Antiquité. L’étonnement du futur évêque d’Hippone devant la lecture silencieuse de son mentor a été interprété par les premiers historiens de la lecture antique (notamment J. Balogh et G.L. Hendrickson ) comme un signe de la singularité de la lecture silencieuse au ive siècle de notre ère..."
L'article Pour une histoire de la lecture par Henri-Jean Martin (1977) ainsi que les actes du colloque Histoires de la lecture : un bilan des recherches (1993), que nous n'avons pu consulter, devraient compléter notre réponse. Vous pourriez aussi lire l'essai Une histoire de la lecture par Alberto Manguel.
Enfin, si vous englobiez dans votre question l'idée de lecture des images, il vous faudra alors chercher du côté des premiers dessins.
Pour qu'il y ait lecture, il fallait que l'écriture existe. Aussi, pour vous répondre, nous reviendrons sur l'une de nos réponses portant sur origine de l'écriture, dont voici un bref extrait :
"Les plus anciens signes d’écriture ont été retrouvés essentiellement à Uruk (actuelle Warka, en Irak), ancienne capitale du pays de Sumer ; on les a datés d’environ 3300 avant J.-C. L’apparition de l’écriture coïncide avec l’essor des villes, dans des sociétés en mutation, où viennent de pénétrer l’invention de la roue et la technique du cuivre moulé et qui possèdent déjà tout un répertoire de signes et de symboles dans leurs arts plastiques.
Il y a plus de cinq mille ans, coexistaient de part et d’autre du Tigre deux pays :
- Sumer, entre le Tigre et l’Euphrate et
- Élam, à l’est du Tigre, dont la capitale était Suse (en Iran aujourd’hui).
Organisées sous l’autorité d’un souverain, les populations étaient urbanisées et composées d’administrateurs, de marchands, d’artisans, de paysans et de bergers, qui pratiquaient tout type d’échanges, administratifs ou commerciaux.
L’écriture est née surtout de la nécessité ressentie par ces hommes de conserver la trace de leurs échanges. Ce sont les Sumériens qui finalisent le système, les Élamites n’allant pas au-delà de leurs propres pictogrammes et empruntant plus tard le modèle sumérien pour noter leur langue.
L'écriture égyptienne : une image du monde
Dans la vallée du Nil, chaque année les crues déposant leur limon brouillaient toutes les marques de propriété entre les champs et obligeaient à refaire un travail d’arpentage. Ce serait la raison de la naissance de l’écriture dans la civilisation égyptienne…
Medouneter « paroles divines », c’est ainsi que les Égyptiens nommaient leur écriture, que les Grecs désignèrent sous le nom de hierogluphikos (littéralement « gravures sacrées »). L'écriture en Égypte est au service d’un pouvoir où le religieux et le politique sont indissociables ; elle est considérée comme un don des dieux et a vocation à garantir l’ordre du monde.
Né peu après l’écriture mésopotamienne, le système hiéroglyphique n’a subi aucune transformation notable au cours de ses quarante siècles d’histoire, mais il a donné naissance à deux formes d’écriture plus cursives mieux adaptées aux matières fragiles :
- l’écriture hiératique aux signes simplifiés et non figuratifs qui permet une copie rapide ..."
Notons que, bien souvent, les études portant sur la lecture remontent à l'Antiquité. Ainsi Hélène Haug dans l'article Relecture critique de l'histoire de la lecture. Régularités discursives chez les historiens modernes», publié dans Le Moyen Age, 2014/1, revient sur l'évolution des types de lecture et notamment du mouvement de la lecture oralisée vers la lecture silencieuse :
"La fameuse scène de lecture rapportée par saint Augustin dans ses Confessions centralise le discours critique concernant les modes de lecture dans l’Antiquité. L’étonnement du futur évêque d’Hippone devant la lecture silencieuse de son mentor a été interprété par les premiers historiens de la lecture antique (notamment J. Balogh et G.L. Hendrickson ) comme un signe de la singularité de la lecture silencieuse au ive siècle de notre ère..."
L'article Pour une histoire de la lecture par Henri-Jean Martin (1977) ainsi que les actes du colloque Histoires de la lecture : un bilan des recherches (1993), que nous n'avons pu consulter, devraient compléter notre réponse. Vous pourriez aussi lire l'essai Une histoire de la lecture par Alberto Manguel.
Enfin, si vous englobiez dans votre question l'idée de lecture des images, il vous faudra alors chercher du côté des premiers dessins.
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