Quelle ville a les catacombes les plus anciennes au monde ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 12/04/2018 à 05h19
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Question d'origine :
Bonjour,
je m'intéresse depuis quelques jours aux catacombes et ai par la même occasion visité les fameuses catacombes de Paris. Cela m'a donné envie d'en visiter d'autres.
Je sais que ce système est également présent dans la ville de Rome mais je me demandais... savez-vous où se situent les plus vieilles catacombes au monde ?
Merci beaucoup pour votre aide
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/04/2018 à 13h38
Bonjour,
Comme le rappelle l’article publiés par Encyclopaedia Universalis, « Les catacombes, terme qui évoque d'emblée la communauté chrétienne primitive de Rome et ses martyrs, sont parmi les témoignages archéologiques les plus complets, les plus concrets et les plus suggestifs qui nous soient parvenus du monde occidental antique. À trois exceptions près – celle de Saint-Sébastien sur la voie Appienne, celle de Saint-Laurent-hors-les-Murs, sur la voie Tiburtine, et celle de Saint-Pancrace, sur la voie Aurélienne –, les catacombes romaines, tombées dans l'oubli et devenues inaccessibles au IXe siècle, ne furent redécouvertes et étudiées qu'à partir du XVIe siècle. Jusqu'au XIXe siècle, on considérait que les catacombes, avec leurs vastes réseaux souterrains de galeries, avaient été le refuge des premiers chrétiens et qu'ils y avaient été persécutés. Il est désormais établi que cette théorie est sans fondement .
Origine et nature des catacombes
Dans leur forme initiale, durant la première moitié du IIIe siècle après J.-C., les catacombes se présentent sous la forme d'hypogées formés d'un nombre limité de galeries (de quelques mètres à quelques dizaines de mètres). Elles sont alors aussi bien païennes que chrétiennes ou juives. Ces hypogées remplacent les sépultures en surface (mausolées et colombaires) à un moment où l'espace disponible commence à faire défaut le long des principales voies consulaires autour de Rome, où se trouvaient traditionnellement les nécropoles.
À partir de la seconde moitié du iiie siècle, mais surtout durant les ive et ve siècles, se développent les grandes catacombes de Rome . Il s'agit d'un phénomène spécifiquement chrétien, même si les grandes catacombes juives de la même époque présentent des caractéristiques communes , les différences étant liées surtout à la typologie des sépultures.
La transformation des catacombes romaines en réseaux très étendus est liée aux pratiques funéraires de la capitale de l'Empire.Le modèle dont elles s'inspirent , plus que dans les tombes étrusques auxquelles on les a parfois associées, doit être recherché dans certaines formes d'hypogées utilisées dans le monde hellénistique oriental , sans solution de continuité jusqu'à la fin de l'Antiquité. À Rome naîtra une « mode » chrétienne de sépultures en hypogées plus ou moins développés, qui sera suivie en Italie (où sont surtout connues les catacombes de Naples et de Syracuse), à Malte, en Afrique du Nord et dans quelques autres endroits isolés».
Par ailleurs, l’article « Catacombes », publié sur wikipedia indique que « les premières sont creusées au IIe siècle en dehors de l'ancienne enceinte des murs (le long des voies d'accès à Rome), pour respecter la loi romaine obligeant d'ensevelir ou d'incinérer les cadavres à l'extérieur de la ville : c'est la limite du pomœrium. La plupart de ces catacombes ne sont à l'origine que d'anciennes carrières, sablières ou citernes abandonnées à partir desquelles les fossoyeurs agrandissent des tunnels pour en faire des hypogées constitués d'un nombre limité de courtes galeries puis des catacombes formées de nombreuses galeries souterraines plus longues et plus vastes. (…) Elles sont aussi bien païennes que chrétiennes. Les plus célèbres et plus importantes sont utilisées par la religion chrétienne mais il en existe aussi chez les païens, les Phéniciens, les Étrusques ou les Juifs. Les plus fameuses sont celles de Rome, principalement celles de Saint-Sébastien, et celle de Saint-Calixte ; celles de Naples, qui, d'abord employées à la sépulture des païens, furent au IVe siècle uniquement réservées aux chrétiens (on y a construit un grand nombre d'églises et de chapelles) ; celles de Syracuse, les célèbres latomies de Denys le Tyran ; celles de Catane, d'Agrigente et de Païenne».
Outre, les catacombes romaines, nous pouvons mentionner celles érigées en Israël à cette même période et plus précisément celles du cimetière de Beit Shearim , proche de la ville actuelle de Tivon en Israël, [qui] comprend des centaines de tombes et de catacombes datant du 2ème au 5ème siècle de l’ère chrétienne. Creusé
dans le flanc ouest d’une colline, il s’est développé suite à l’enterrement de Rabbi Judah Hanassi(135-220 EC) à Beit Shearim.
Source : unesco.org ; akadem.org
Toutes ces catacombes s'inspirent donc des hypogées érigés en Orient. Vous en trouverez des descriptions dans Mort et Immortalité. De la préhistoire au Moyen Age.
Enfin, sans vouloir vous froisser, oserions-nous citer Philippe di Folco qui indique dans le Dictionnaire de la mort que « contrairement à la légende, les « catacombes » de Paris n’en sont pas : plus de six millions de crânes et autant d’ossements furent déposés dans ces anciennes carrières parisiennes après la fermeture des cimetières de la capitale pour cause de surpeuplement et d’insalubrité à la fin du XVIIIe s, à commencer par celui des Innocents qui donna 30 m d’ossements (…) Le transfert des ossements des différents chantiers de la capitale se fit non sans incident et dura jusqu’en 1860 suivant des rites de plus en plus simplifiés voire expédiés mais les visites des « catacombes d’assainissement » commencèrent dès 1809 (...) ce dépôt appelé « grand ossuaire municipale » se visite en partie depuis l’ancienne Porte d’Enfer …»
Enfin, pour approfondir la question, nous vous signalons les « Dossiers d'Archéologie n° 278 (2002) consacrés aux « Catacombes romaines et italiennes » ainsi que l’ouvrage L’empire de la mort
Comme le rappelle l’article publiés par Encyclopaedia Universalis, « Les catacombes, terme qui évoque d'emblée la communauté chrétienne primitive de Rome et ses martyrs, sont parmi les témoignages archéologiques les plus complets, les plus concrets et les plus suggestifs qui nous soient parvenus du monde occidental antique. À trois exceptions près – celle de Saint-Sébastien sur la voie Appienne, celle de Saint-Laurent-hors-les-Murs, sur la voie Tiburtine, et celle de Saint-Pancrace, sur la voie Aurélienne –, les catacombes romaines, tombées dans l'oubli et devenues inaccessibles au IXe siècle, ne furent redécouvertes et étudiées qu'à partir du XVIe siècle. Jusqu'au XIXe siècle, on considérait que les catacombes, avec leurs vastes réseaux souterrains de galeries, avaient été le refuge des premiers chrétiens et qu'ils y avaient été persécutés. Il est désormais établi que cette théorie est sans fondement .
Origine et nature des catacombes
La transformation des catacombes romaines en réseaux très étendus est liée aux pratiques funéraires de la capitale de l'Empire.
Par ailleurs, l’article « Catacombes », publié sur wikipedia indique que « les premières sont creusées au IIe siècle en dehors de l'ancienne enceinte des murs (le long des voies d'accès à Rome), pour respecter la loi romaine obligeant d'ensevelir ou d'incinérer les cadavres à l'extérieur de la ville : c'est la limite du pomœrium. La plupart de ces catacombes ne sont à l'origine que d'anciennes carrières, sablières ou citernes abandonnées à partir desquelles les fossoyeurs agrandissent des tunnels pour en faire des hypogées constitués d'un nombre limité de courtes galeries puis des catacombes formées de nombreuses galeries souterraines plus longues et plus vastes. (…) Elles sont aussi bien païennes que chrétiennes. Les plus célèbres et plus importantes sont utilisées par la religion chrétienne mais il en existe aussi chez les païens, les Phéniciens, les Étrusques ou les Juifs. Les plus fameuses sont celles de Rome, principalement celles de Saint-Sébastien, et celle de Saint-Calixte ; celles de Naples, qui, d'abord employées à la sépulture des païens, furent au IVe siècle uniquement réservées aux chrétiens (on y a construit un grand nombre d'églises et de chapelles) ; celles de Syracuse, les célèbres latomies de Denys le Tyran ; celles de Catane, d'Agrigente et de Païenne».
Outre, les catacombes romaines, nous pouvons mentionner celles érigées en
dans le flanc ouest d’une colline, il s’est développé suite à l’enterrement de Rabbi Judah Hanassi(135-220 EC) à Beit Shearim.
Source : unesco.org ; akadem.org
Toutes ces catacombes s'inspirent donc des hypogées érigés en Orient. Vous en trouverez des descriptions dans Mort et Immortalité. De la préhistoire au Moyen Age.
Enfin, sans vouloir vous froisser, oserions-nous citer Philippe di Folco qui indique dans le Dictionnaire de la mort que « contrairement à la légende, les « catacombes » de Paris n’en sont pas : plus de six millions de crânes et autant d’ossements furent déposés dans ces anciennes carrières parisiennes après la fermeture des cimetières de la capitale pour cause de surpeuplement et d’insalubrité à la fin du XVIIIe s, à commencer par celui des Innocents qui donna 30 m d’ossements (…) Le transfert des ossements des différents chantiers de la capitale se fit non sans incident et dura jusqu’en 1860 suivant des rites de plus en plus simplifiés voire expédiés mais les visites des « catacombes d’assainissement » commencèrent dès 1809 (...) ce dépôt appelé « grand ossuaire municipale » se visite en partie depuis l’ancienne Porte d’Enfer …»
Enfin, pour approfondir la question, nous vous signalons les « Dossiers d'Archéologie n° 278 (2002) consacrés aux « Catacombes romaines et italiennes » ainsi que l’ouvrage L’empire de la mort
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