Comment un bébé apprend il à parler
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/04/2018 à 08h45
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Question d'origine :
Quelles sont les différentes étapes de l'acquisition du langage? Quelle est la part d'inée? Quid de l'intégration de plusieurs langues?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/04/2018 à 08h52
Bonjour,
On trouve en ligne plusieurs ressources sur l’acquisition du langage chez le jeune enfant, et ses différentes étapes :
«0-11 mois : Bébé produit des sons
En naissant, le petit humain quitte l’élément aquatique pour l’élément terrestre. Il ne contrôle pas ses mouvements. Il ne voit que très confusément. En revanche, il a l’ouïe déjà fine, et ceci depuis le 6e mois de gestation. Il reconnaît la voix maternelle, qu’il percevait particulièrement bien car elle était conduite par les os de la colonne vertébrale et du bassin de la maman, faisant office de résonateurs.
Il se montre particulièrement sensible à la prosodie, la "musique" de la langue , indépendamment des sons et du sens, car celle-ci est gouvernée par l’hémisphère droit du cerveau, qui évolue in utero plus rapidement que l’hémisphère gauche, lequel traite les sons. L’intonation, appartenant à la prosodie, restera un guide primordial pour lui.
Le nouveau-né perçoit parfaitement les contrastes entre les sons . Rapidement, il entreprend de les organiser. Toutes les langues sont basées sur l’agencement de sons selon des règles particulières. Un système forcément complexe, que le petit va pourtant décrypter en quelques mois, grâce à un "programme" intégré, probablement indépendant des autres facultés dites supérieures, puisqu’un retard mental n’empêche pas systématiquement un enfant de parler. Ce programme génétique ultra-performant ne fonctionne pourtant que si on lui fournit des informations. Le petit apprend à parler avant tout par imitation .
Physiologiquement parlant, son appareil vocal doit se perfectionner avant de lui permettre d’émettre des sons articulés.Il ne maîtrise pas sa respiration avant 3 mois , où il ouvrira volontairement la bouche pour respirer. Un à deux mois plus tard, il contrôlera sa phonation (émission de sons). Quant à mettre au pas les mouvements de ses articulateurs (larynx, pharynx, voile du palais, glotte, langue, mâchoires, lèvres), cela lui prendra cinq à six ans pour y parvenir parfaitement.
Pour lui, les mots, comme les sons, représentent des signaux et le resteront jusqu’à ses 8 mois. Il reconnaît ceux qu’il entend le plus fréquemment prononcer. Il y réagit, non parce qu’il en comprend le sens, mais parce qu’ils éveillent son attention. Ainsi en va-t-il de son prénom, ceux de ses frères et soeurs, les mots "maman", "papa"... ou "biberon" ! Des mots qui évoquent déjà dans son esprit des sensations agréables.
Pour capter les messages, il s’aide des mimiques que ses parents ne manquent pas de lui adresser. Au cours de son 3e mois, il discerne un visage avenant d’une mine chagrine, et réagit en conséquence.
En réponse à ses sensations, il produit lui aussi des sons. Durant ses deux premiers mois, ses cris expriment bien-être ou malaise, liés au fonctionnement de son organisme. Puis il vocalise, en position couchée seulement. C’est le temps des "arrheu" et des "agueu". Après le 3e mois, il glousse, crie de joie, rit. Comme il ne contrôle pas encore sa phonation, ses propres productions vocales le prennent souvent au dépourvu !
Il fait vers 5 mois une découverte d’importance permise aussi par le perfectionnement de sa vue : le rapport entre les mouvements de la bouche et les sons qu’elle produit. Pour parler, il faut articuler. Voilà qui, avec la maîtrise nouvelle de ses émissions vocales et un meilleur contrôle de ses articulateurs, lui ouvre bien des possibilités. Il explore la diversité des sons, de leur durée et de leur volume.
Il entre dans l’âge du babillage entre 6 et 10 mois
C’est-à-dire qu’il émet des syllabes (une voyelle, précédée et/ou suivie d’une ou plusieurs consonnes), et les répète à l’identique. Il choisit son répertoire dans les syllabes qu’il entend fréquemment (donc, les plus employées dans sa langue maternelle) et qu’il est capable d’articuler. Il vous gratifie de suites ("ba ba ba", "pe pe pe", etc.), d’autant plus enthousiastes qu’elles ne visent pas à exprimer quoi que ce soit.
Nouvelle découverte capitale vers 9 mois : les mots ont un sens ! Il en conclut rapidement qu’ils produisent un effet. Les mots aident à agir et faire agir. Intéressant ! Cela l’incite à, non seulement reconnaître, mais encore mémoriser de nouveaux mots, puisés dans ceux qui reviennent souvent. Il les comprend d’abord en situation ; puis, vers 11 mois, hors contexte. Ses parents surestiment bien souvent ses prouesses déjà considérables. Tant mieux ! Leur émerveillement le stimule.
Avant de s’essayer à prononcer les mots qu’il connaît,il continue à exercer ses articulateurs en développant son babillage, qui devient polysyllabique (deux ou plusieurs syllabes différentes à la suite). Vers 11 mois, si on croit entendre un mot volontairement formé et reconnaissable sortir de sa bouche, on peut considérer qu’il ne s’agit pas d’une hallucination !
12-18 mois : il se fabrique un lexique
En prononçant son premier mot, le petit met fin à un suspens insoutenable : dira-t-il d’abord "maman" ou "papa" ? Peut-être mettra-t-il tout le monde d’accord en élisant tout autre chose ! Ses choix durant ces six mois où il va se constituer un lexique dépendent de plusieurs facteurs : ses capacités articulatoires, son environnement et ses goûts.
Le langage représente un plaisir en soi. Le petit a compris que les mots lui permettaient de participer à la vie de leur entourage. Il aime aussi, tout simplement, les sensations qu’ils procurent et, sans se soucier du sens ni du contexte, en sélectionne certains au seul motif qu’ils lui plaisent.
A chaque enfant, son "style". Certains privilégient presque exclusivement des noms (style dit référentiel) ; d’autres emploient à la fois des noms, des adverbes, des adjectifs, des pronoms, ou encore des expressions toutes faites qui passeraient pour des phrases (style expressif).
Comment parvient-il à extraire les mots du discours et à les différencier ? Il ne peut s’appuyer sur le sens. C’est son don pour la prosodie qui le sauve. Saluons cette performance remarquable : son oreille ultra-fine distingue les inflexions et les infimes pauses qui marquent la frontière entre les mots d’une phrase, sans aucune autre indication.
Compréhension et émission évoluent parallèlement mais l’une garde une nette longueur d’avance sur l’autre. Il s’écoule cinq à six mois entre le premier mot et le moment où le petit peut en prononcer une cinquantaine. Mais dans le même temps, il assimile la compréhension d’environ deux cents mots.
Les premières semaines, il donne l’impression de stagner. On s’attend à ce qu’une avalanche de mots suive le premier. Mais le petit peine encore à décrypter et coder le langage. Il emmagasine, et restitue plus ou moins selon son tempérament. Un mot qui semblait oublié resurgit subitement, par forcément dans le contexte approprié.
Comme de coutume, il procède par essais et tâtonnements. Ses tentatives portent à la fois sur la forme (prononciation) et sur le fond (signification). Il s’accommode dans les deux domaines d’approximations. Si l’articulation d’une consonne lui donne du fil à retordre, il la remplace : "papo" pour "chapeau", par exemple.
Il se livre à ses premières déductions puisque le mouton a lui aussi quatre pattes, pourquoi ne pas l’appeler "chat" ? Certes, il se trompe, mais montre ainsi qu’il commence à créer des catégories de mots. Petite complication : il savait que les mots désignaient des choses ; il découvre qu’une chose peut être désignée par plusieurs mots. Par exemple, "Papa" est aussi appelé "Fred", ou "Monsieur", voire "Minou". Pour lui simplifier la tâche, cantonnez-vous dans un premier temps aux mots génériques : il mange sa "purée", pas tantôt ses carottes, tantôt ses courgettes ; il met son "manteau", pas son anorak ou son blouson, etc.
Six mois après le premier mot, le processus s’accélère. Il apprend sept à dix nouveaux mots par jour, qu’il prononce et qu’il retient. Les phrases ne vont pas tarder à apparaître.
18 mois-5 ans : de la grammaire à la conversation
Assimiler dix mots par jour, cela nécessite de mettre un peu d’ordre ! L’enfant s’y emploie en organisant ses mots en phrases. Sans en avoir le moins du monde conscience, il entre dans l’univers extrêmement complexe de la grammaire.
La conquête de la grammaire est une aventure de longue durée. Vers 2 ans, le petit s’attaque à la morphologie (formes des mots variables et invariables). Séparer le nom de l’article, respecter le genre et le nombre, et par-dessus tout conjuguer, lui pose de sérieux problèmes. Un peu plus tard et parallèlement, il avance dans la syntaxe. Ses phrases ont d’abord trois termes, plus ou moins correctement agencés. Puis, les phrases s’allongent, et il les relie les unes ou autres par des conjonctions (que, qui...) et des coordinations (et, mais...). Longtemps, il emploiera des formules type "et puis", "eh ben", etc., destinées, non à lier des phrases, mais à conserver la parole le temps de trouver ses mots.
Les stratégies d’apprentissage se différencient nettement selon les enfants. Il faut assimiler vocabulaire, articulation et syntaxe, et chacun se débrouille au mieux avec ces exigences. Certains parlent abondamment, font même semblant de parler en imitant la musique de la langue. Peu leur importe la qualité de leur production ; ils avancent en faisant. D’autres emmagasinent quasiment en silence, et ne lancent de phrases que déjà bien construites et compréhensibles. Pas de cause "scientifique" à cette variété. Pas de supériorité d’une méthode sur l’autre non plus ; le critère essentiel reste une bonne compréhension de ce qu’il entend.
Les premières phrases sont en style télégraphique. Il y manque les mots de liaison. Cependant, l’enfant respecte l’ordre des mots en vigueur dans sa langue (et le différencie dans ses deux langues, s’il est bilingue). Il conservera cette exactitude même en allongeant ses phrases.
Dans les deux ou trois termes qui composent les toutes premières phrases, il y a presque toujours un mot dit "pivot" accompagnant un mot de contenu. Par exemple : "Maman là", "encore câlin"...
Vers 2 ans, les phrases s’étoffent. Il expérimente la forme négative dont il fera grand usage ("Veux pas !"). Il fait précéder les noms d’articles, avec plus ou moins de bonheur, les liaisons entraînant des confusions ("un avion" est compris comme "un navion"). Il utilise "moi", par opposition à "toi".
De plus en plus, ses progrès vont suivre, et nourrir son développement psychomoteur en général. Vers 2 ans et demi, son intérêt va aux mots désignant son corps, dont la découverte le passionne. Vers 3 ans, il dit "je", signe d’une avancée dans la conscience et l’affirmation de sa singularité. Vers 4 ans, alors qu’il a réglé la question de la propreté, il entre dans la période (plus ou moins longue) du "caca, boudin, crotte !". A mesure que sa vie sociale comme son imaginaire s’enrichissent, le désir de raconter une anecdote ou une histoire le stimule énormément.
L’école lui pose un nouveau défi, se faire comprendre par d’autres que ses parents. Il va devoir se débarrasser d’habitudes langagières qui ne "passent" plus. Il lui faudra aussi parler "en public". L’équipe enseignante, qui connaît bien le problème, va l’aider à franchir l’étape.
A partir de la moyenne section, beaucoup d’activités s’organisent autour d’un thème (la nature, les animaux, le corps...). L’enfant acquiert du vocabulaire spécialisé. Surprise : des mots extrêmement compliqués à prononcer (les noms des dinosaures, par exemple) sont assimilés avec une grande aisance. Sa soif de découvrir le monde le motive d’autant plus qu’il n’apprend pour l’instant qu’en s’amusant.
Un conseil : munissez-vous d’une encyclopédie pour enfants si vous voulez pouvoir répondre à ses questions tous azimuts !
Il reste influencé par son environnement familial, dans son vocabulaire et son style d’expression. Si vous formez une famille de bavards, ne vous étonnez pas qu’il le devienne aussi ! Il adopte certains tics verbaux qu’il entend fréquemment - y compris des incorrections ! C’est une évidence : plus vous conversez avec lui, plus il progresse avec bonheur. Les livres, les histoires enregistrées, les comptines, les films, vous aident à l’accompagner dans un plaisir partagé. »
Source : Aider son bébé à entrer dans le langage, parents.fr
Pour aller plus loin :
- Apprentissage du langage : « tout se joue dans la relation avec les parents », idkids.fr
- Comment se fait l'acquisition du langage chez le bébé ? franceculture.fr
- Jisa H., 2003, « L’acquisition du langage. Ce que l’enfant nous apprend sur l’homme », Terrain, n° 40, pp. 115-132
- Acquisition du langage, Wikipedia
Le débat inné-acquis a ouvert la voie à différentes théories :
« Durant toute la première moitié du xxe siècle, linguistes et psychologues ont admis, dans leur grande majorité, l'idée que le langage n'était, pour un individu, autre chose que la somme des performances possibles dans la ou les langues qu'il parle, en un moment donné. Cette définition rejetait l'idée que l'étude de l'histoire des langues pouvait expliquer leur fonctionnement. Elle appréhendait le langage comme un système. C'était une étape très importante de la fondation de la linguistique moderne.
Mais le structuralisme, issu des travaux de Ferdinand de Saussure, en mettant en évidence l'arbitraire du signe, insistait aussi sur la nature artificielle du langage humain : en tant qu'expression la plus achevée de la culture, le langage devait être appris de génération en génération. A la même époque, la psychologie du comportement soutenait l'idée que l'acquisition du langage se faisait comme cellle de n'importe quelle technique : par essais, erreurs et récompenses.
Bref, la conception standard du langage d'avant les années 50 soutenait qu'il s'agissait d'un fondement de la culture, expression d'une « fonction symbolique » qui pouvait s'exprimer sur d'autres registres de communication (gestuelle, musicale, etc.). Il en résultait une conception du langage relativement pauvre en ce qui concernait son soubassement universel (la fonction symbolique) et riche en ce qui concernait la diversité de ses expressions dans les langues : la tâche du linguiste était de partir à la recherche des différences entre les langues.
Les années 60 ont vu apparaître une autre thèse, dont le porte-parole parmi les linguistes fut Noam Chomsky : s'appuyant sur des recherches en psychologie du développement, il affirma, dans une critique adressée en 1959 à un livre de Burrhus F. Skinner, que l'acquisition du langage ne pouvait être le résultat d'une inculcation, et devait reposer sur une aptitude « innée » de l'être humain. A partir de là, par de multiples voies, s'est developpée l'idée que l'usage du langage, chez l'homme, repose sur une faculté mentale spécifique que, selon les spécialités, on décrira comme un ensemble de règles de syntaxe, un processeur de computations, ou un ensemble de neurones. Bref, au-delà de l'inévitable débat sur l'inné et l'acquis qui enveloppe cette question, tout un ensemble de propositions nouvelles a émergé de cette prise de position radicale (celle de N. Chomsky) sur ce qu'est la « compétence linguistique » de l'homme, sur ses rapports avec la culture, sur son développement chez l'enfant, sur son incidence sur l'histoire des langues, sur ses rapports avec les autres facultés mentales et avec l'évolution de l'être humain...
Aujourd'hui, les ramifications de ce programme sont si nombreuses, et parfois si divergentes, qu'il devenu difficile d'en faire le tour. Mais on peut dire qu'il existe au moins trois voies par lesquelles aborder la question des fondements du langage : celle de sa place dans le règne du vivant, celle de sa genèse, et celle des règles communes à toutes les langues. »
Source : Le langage est-il naturel ? scienceshumaines.com
Pour aller plus loin :
- Piaget, Chomsky et la faculté de langage, lesechos.fr
- Le débat inné-acquis et le développement du langage à l’aube du 21ème siècle, Christophe Parisse, Intellectica - La revue de l’Association pour la Recherche sur les sciences de la Cognition (ARCo), Association pour la Recherche sur la Cognition, 2003, 35, pp.269-285
- Le langage est-il inné ? : une approche philosophique de la théorie de Chomsky sur le langage, Delphine Blitman
- L’acquisition du langage, Caroline Masson
Dans l’acquistion du langage, l’enfant se spécialise dans sa langue maternelle à partir de 8 mois :
« Dès le dernier trimestre de la grossesse, alors que le système auditif est déjà fonctionnel, dans le vacarme du ventre maternel, le fœtus se familiarise avec certains sons et rythmes de sa langue maternelle. Ces contacts prénataux avec la parole laissent une empreinte mnésique attestée par la reconnaissance de la voix maternelle par le nouveau-né à la naissance. Jusqu’à 6 mois, les nourrissons sont capables de discriminer des contrastes entre phonèmes non présents dans leur langue maternelle, quelle que soit la voix du locuteur ou les variations de l’intonation. Ils sont théoriquement capables de parler toutes les langues… À partir de 8 mois, ils perdent cette capacité universelle pour ne rester sensibles qu’aux seuls contrastes de leur langue. Avec l’exposition croissante à la langue maternelle, le bébé passe du statut de citoyen du monde à celui d’expert de sa langue, selon l’heureuse expression de Patricia Kuhl. Le bébé est alors capable de détecter les combinaisons de sons les plus fréquentes de sa langue, celles qui sont possibles comme /tab/ et celles qui ne le sont pas comme /tba/, en français. Selon le mode d’accentuation des mots dans sa langue, le bébé va repérer les limites des mots dans le flux de parole. L’exploitation par le bébé de la prosodie joue également un rôle central. »
Source : Comment le langage s'acquiert, scienceshumaines.com
Mais quand un enfant est exposé tôt à plusieurs langues (par exemple la langue de la mère et celle du père) il développe des compétences bilingues ou multilingues précoces :
« Le bilinguisme précoce n’est pas l’addition de l’acquisition de deux langues, mais correspond à une dynamique développementale particulière, quant à la nature des transferts d’une langue à l’autre, et à l’automatisation des procédures de traitement, par exemple.
De nombreux médias, scientifiques ou grand public, soulignement régulièrement l’intérêt du bilinguisme précoce : l’apprentissage d’une seconde langue est plus facile dans les premières années qu’à l’âge du collège ou au-delà ; sa maîtrise est également meilleure. Les enfants apprennent d’autant plus facilement deux langues (voire davantage) que celles-ci sont associées avec régularité à des situations ou des partenaires particuliers : une langue à la maison, l’autre à l’école, ou une langue avec le père, l’autre avec la mère. Bien sûr, le discours des enfants bilingues manifeste quelquefois des interférences entre les deux langues, et une expression plus disponible dans une langue vient se glisser dans l’autre (code switching) : ce sont les aléas classiques du développement bilingue.
Le bilinguisme étant en constant développement dans le monde, il serait particulièrement pertinent, comme le suggère Michèle Kail, de pouvoir analyser ce qui constitue un développement bilingue normal, et en quoi la situation de bilinguisme procure un avantage cognitif, par exemple pour l’acquisition de la lecture, si cet avantage existe véritablement. »
Source : Le développement du langage, Agnès Florin
« Lorsque l’enfant apprend deux langues spontanément durant sa petite enfance (avant 3 ans), il développe ce que les chercheurs appellent un ‘’bilinguisme précoce’’. A contrario, une nouvelle langue acquise après l’âge de 6-7 ans aboutira à un ‘’bilinguisme tardif’’[…].
Deux types de bilinguisme précoce peuvent être distingués :
• un enfant issu d’une famille bilingue est baigné depuis sa naissance dans deux langues différentes, et ce, dans une même proportion. Son ‘’bilinguisme précoce’’ est alors qualifié de ‘’simultané’’.
• un enfant issu d’une famille monolingue est introduit dans un environnement linguistique différent lorsqu’il est, par exemple, gardé par une nourrice étrangère ou qu’il rentre à l’école de son pays d’accueil. On parle ici de ‘’bilinguisme précoce consécutif’’. »
Source : Le développement du langage chez les jeunes enfants bilingues, heureuxcommeulysse.com
Pour aller plus loin :
- Kohl, Magali, et al. « Bilinguisme et troubles du langage chez l'enfant : étude rétrospective », La psychiatrie de l'enfant, vol. vol. 51, no. 2, 2008, pp. 577-595. (consultable dans Cairn)
- L'acquisition du langage. [Volume 1], Le langage en émergence, de la naissance à 3 ans, Michèle Kail, Michel Fayol
Chapitre 6. Acquisition de la phonologie et bilinguisme précoce
Bonne journée.
On trouve en ligne plusieurs ressources sur l’acquisition du langage chez le jeune enfant, et ses différentes étapes :
«
En naissant, le petit humain quitte l’élément aquatique pour l’élément terrestre. Il ne contrôle pas ses mouvements. Il ne voit que très confusément. En revanche, il a l’ouïe déjà fine, et ceci depuis le 6e mois de gestation. Il reconnaît la voix maternelle, qu’il percevait particulièrement bien car elle était conduite par les os de la colonne vertébrale et du bassin de la maman, faisant office de résonateurs.
Physiologiquement parlant, son appareil vocal doit se perfectionner avant de lui permettre d’émettre des sons articulés.
Pour lui, les mots, comme les sons, représentent des signaux et le resteront jusqu’à ses 8 mois. Il reconnaît ceux qu’il entend le plus fréquemment prononcer. Il y réagit, non parce qu’il en comprend le sens, mais parce qu’ils éveillent son attention. Ainsi en va-t-il de son prénom, ceux de ses frères et soeurs, les mots "maman", "papa"... ou "biberon" ! Des mots qui évoquent déjà dans son esprit des sensations agréables.
Pour capter les messages, il s’aide des mimiques que ses parents ne manquent pas de lui adresser. Au cours de son 3e mois, il discerne un visage avenant d’une mine chagrine, et réagit en conséquence.
En réponse à ses sensations, il produit lui aussi des sons. Durant ses deux premiers mois, ses cris expriment bien-être ou malaise, liés au fonctionnement de son organisme. Puis il vocalise, en position couchée seulement. C’est le temps des "arrheu" et des "agueu". Après le 3e mois, il glousse, crie de joie, rit. Comme il ne contrôle pas encore sa phonation, ses propres productions vocales le prennent souvent au dépourvu !
C’est-à-dire qu’il émet des syllabes (une voyelle, précédée et/ou suivie d’une ou plusieurs consonnes), et les répète à l’identique. Il choisit son répertoire dans les syllabes qu’il entend fréquemment (donc, les plus employées dans sa langue maternelle) et qu’il est capable d’articuler. Il vous gratifie de suites ("ba ba ba", "pe pe pe", etc.), d’autant plus enthousiastes qu’elles ne visent pas à exprimer quoi que ce soit.
Avant de s’essayer à prononcer les mots qu’il connaît,il continue à exercer ses articulateurs en développant son babillage, qui devient polysyllabique (deux ou plusieurs syllabes différentes à la suite). Vers 11 mois, si on croit entendre un mot volontairement formé et reconnaissable sortir de sa bouche, on peut considérer qu’il ne s’agit pas d’une hallucination !
En prononçant son premier mot, le petit met fin à un suspens insoutenable : dira-t-il d’abord "maman" ou "papa" ? Peut-être mettra-t-il tout le monde d’accord en élisant tout autre chose ! Ses choix durant ces six mois où il va se constituer un lexique dépendent de plusieurs facteurs : ses capacités articulatoires, son environnement et ses goûts.
Le langage représente un plaisir en soi. Le petit a compris que les mots lui permettaient de participer à la vie de leur entourage. Il aime aussi, tout simplement, les sensations qu’ils procurent et, sans se soucier du sens ni du contexte, en sélectionne certains au seul motif qu’ils lui plaisent.
A chaque enfant, son "style". Certains privilégient presque exclusivement des noms (style dit référentiel) ; d’autres emploient à la fois des noms, des adverbes, des adjectifs, des pronoms, ou encore des expressions toutes faites qui passeraient pour des phrases (style expressif).
Comment parvient-il à extraire les mots du discours et à les différencier ? Il ne peut s’appuyer sur le sens. C’est son don pour la prosodie qui le sauve. Saluons cette performance remarquable : son oreille ultra-fine distingue les inflexions et les infimes pauses qui marquent la frontière entre les mots d’une phrase, sans aucune autre indication.
Compréhension et émission évoluent parallèlement mais l’une garde une nette longueur d’avance sur l’autre. Il s’écoule cinq à six mois entre le premier mot et le moment où le petit peut en prononcer une cinquantaine. Mais dans le même temps, il assimile la compréhension d’environ deux cents mots.
Les premières semaines, il donne l’impression de stagner. On s’attend à ce qu’une avalanche de mots suive le premier. Mais le petit peine encore à décrypter et coder le langage. Il emmagasine, et restitue plus ou moins selon son tempérament. Un mot qui semblait oublié resurgit subitement, par forcément dans le contexte approprié.
Comme de coutume, il procède par essais et tâtonnements. Ses tentatives portent à la fois sur la forme (prononciation) et sur le fond (signification). Il s’accommode dans les deux domaines d’approximations. Si l’articulation d’une consonne lui donne du fil à retordre, il la remplace : "papo" pour "chapeau", par exemple.
Il se livre à ses premières déductions puisque le mouton a lui aussi quatre pattes, pourquoi ne pas l’appeler "chat" ? Certes, il se trompe, mais montre ainsi qu’il commence à créer des catégories de mots. Petite complication : il savait que les mots désignaient des choses ; il découvre qu’une chose peut être désignée par plusieurs mots. Par exemple, "Papa" est aussi appelé "Fred", ou "Monsieur", voire "Minou". Pour lui simplifier la tâche, cantonnez-vous dans un premier temps aux mots génériques : il mange sa "purée", pas tantôt ses carottes, tantôt ses courgettes ; il met son "manteau", pas son anorak ou son blouson, etc.
Six mois après le premier mot, le processus s’accélère. Il apprend sept à dix nouveaux mots par jour, qu’il prononce et qu’il retient. Les phrases ne vont pas tarder à apparaître.
Assimiler dix mots par jour, cela nécessite de mettre un peu d’ordre ! L’enfant s’y emploie en organisant ses mots en phrases. Sans en avoir le moins du monde conscience, il entre dans l’univers extrêmement complexe de la grammaire.
La conquête de la grammaire est une aventure de longue durée. Vers 2 ans, le petit s’attaque à la morphologie (formes des mots variables et invariables). Séparer le nom de l’article, respecter le genre et le nombre, et par-dessus tout conjuguer, lui pose de sérieux problèmes. Un peu plus tard et parallèlement, il avance dans la syntaxe. Ses phrases ont d’abord trois termes, plus ou moins correctement agencés. Puis, les phrases s’allongent, et il les relie les unes ou autres par des conjonctions (que, qui...) et des coordinations (et, mais...). Longtemps, il emploiera des formules type "et puis", "eh ben", etc., destinées, non à lier des phrases, mais à conserver la parole le temps de trouver ses mots.
Les stratégies d’apprentissage se différencient nettement selon les enfants. Il faut assimiler vocabulaire, articulation et syntaxe, et chacun se débrouille au mieux avec ces exigences. Certains parlent abondamment, font même semblant de parler en imitant la musique de la langue. Peu leur importe la qualité de leur production ; ils avancent en faisant. D’autres emmagasinent quasiment en silence, et ne lancent de phrases que déjà bien construites et compréhensibles. Pas de cause "scientifique" à cette variété. Pas de supériorité d’une méthode sur l’autre non plus ; le critère essentiel reste une bonne compréhension de ce qu’il entend.
Les premières phrases sont en style télégraphique. Il y manque les mots de liaison. Cependant, l’enfant respecte l’ordre des mots en vigueur dans sa langue (et le différencie dans ses deux langues, s’il est bilingue). Il conservera cette exactitude même en allongeant ses phrases.
Dans les deux ou trois termes qui composent les toutes premières phrases, il y a presque toujours un mot dit "pivot" accompagnant un mot de contenu. Par exemple : "Maman là", "encore câlin"...
Vers 2 ans, les phrases s’étoffent. Il expérimente la forme négative dont il fera grand usage ("Veux pas !"). Il fait précéder les noms d’articles, avec plus ou moins de bonheur, les liaisons entraînant des confusions ("un avion" est compris comme "un navion"). Il utilise "moi", par opposition à "toi".
De plus en plus, ses progrès vont suivre, et nourrir son développement psychomoteur en général. Vers 2 ans et demi, son intérêt va aux mots désignant son corps, dont la découverte le passionne. Vers 3 ans, il dit "je", signe d’une avancée dans la conscience et l’affirmation de sa singularité. Vers 4 ans, alors qu’il a réglé la question de la propreté, il entre dans la période (plus ou moins longue) du "caca, boudin, crotte !". A mesure que sa vie sociale comme son imaginaire s’enrichissent, le désir de raconter une anecdote ou une histoire le stimule énormément.
L’école lui pose un nouveau défi, se faire comprendre par d’autres que ses parents. Il va devoir se débarrasser d’habitudes langagières qui ne "passent" plus. Il lui faudra aussi parler "en public". L’équipe enseignante, qui connaît bien le problème, va l’aider à franchir l’étape.
A partir de la moyenne section, beaucoup d’activités s’organisent autour d’un thème (la nature, les animaux, le corps...). L’enfant acquiert du vocabulaire spécialisé. Surprise : des mots extrêmement compliqués à prononcer (les noms des dinosaures, par exemple) sont assimilés avec une grande aisance. Sa soif de découvrir le monde le motive d’autant plus qu’il n’apprend pour l’instant qu’en s’amusant.
Un conseil : munissez-vous d’une encyclopédie pour enfants si vous voulez pouvoir répondre à ses questions tous azimuts !
Il reste influencé par son environnement familial, dans son vocabulaire et son style d’expression. Si vous formez une famille de bavards, ne vous étonnez pas qu’il le devienne aussi ! Il adopte certains tics verbaux qu’il entend fréquemment - y compris des incorrections ! C’est une évidence : plus vous conversez avec lui, plus il progresse avec bonheur. Les livres, les histoires enregistrées, les comptines, les films, vous aident à l’accompagner dans un plaisir partagé. »
Source : Aider son bébé à entrer dans le langage, parents.fr
- Apprentissage du langage : « tout se joue dans la relation avec les parents », idkids.fr
- Comment se fait l'acquisition du langage chez le bébé ? franceculture.fr
- Jisa H., 2003, « L’acquisition du langage. Ce que l’enfant nous apprend sur l’homme », Terrain, n° 40, pp. 115-132
- Acquisition du langage, Wikipedia
Le débat inné-acquis a ouvert la voie à différentes théories :
« Durant toute la première moitié du xxe siècle, linguistes et psychologues ont admis, dans leur grande majorité, l'idée que le langage n'était, pour un individu, autre chose que la somme des performances possibles dans la ou les langues qu'il parle, en un moment donné. Cette définition rejetait l'idée que l'étude de l'histoire des langues pouvait expliquer leur fonctionnement. Elle appréhendait le langage comme un système. C'était une étape très importante de la fondation de la linguistique moderne.
Mais le structuralisme, issu des travaux de Ferdinand de Saussure, en mettant en évidence l'arbitraire du signe, insistait aussi sur la nature artificielle du langage humain : en tant qu'expression la plus achevée de la culture, le langage devait être appris de génération en génération. A la même époque, la psychologie du comportement soutenait l'idée que l'acquisition du langage se faisait comme cellle de n'importe quelle technique : par essais, erreurs et récompenses.
Bref, la conception standard du langage d'avant les années 50 soutenait qu'il s'agissait d'un fondement de la culture, expression d'une « fonction symbolique » qui pouvait s'exprimer sur d'autres registres de communication (gestuelle, musicale, etc.). Il en résultait une conception du langage relativement pauvre en ce qui concernait son soubassement universel (la fonction symbolique) et riche en ce qui concernait la diversité de ses expressions dans les langues : la tâche du linguiste était de partir à la recherche des différences entre les langues.
Les années 60 ont vu apparaître une autre thèse, dont le porte-parole parmi les linguistes fut Noam Chomsky : s'appuyant sur des recherches en psychologie du développement, il affirma, dans une critique adressée en 1959 à un livre de Burrhus F. Skinner, que l'acquisition du langage ne pouvait être le résultat d'une inculcation, et devait reposer sur une aptitude « innée » de l'être humain. A partir de là, par de multiples voies, s'est developpée l'idée que l'usage du langage, chez l'homme, repose sur une faculté mentale spécifique que, selon les spécialités, on décrira comme un ensemble de règles de syntaxe, un processeur de computations, ou un ensemble de neurones. Bref, au-delà de l'inévitable débat sur l'inné et l'acquis qui enveloppe cette question, tout un ensemble de propositions nouvelles a émergé de cette prise de position radicale (celle de N. Chomsky) sur ce qu'est la « compétence linguistique » de l'homme, sur ses rapports avec la culture, sur son développement chez l'enfant, sur son incidence sur l'histoire des langues, sur ses rapports avec les autres facultés mentales et avec l'évolution de l'être humain...
Aujourd'hui, les ramifications de ce programme sont si nombreuses, et parfois si divergentes, qu'il devenu difficile d'en faire le tour. Mais on peut dire qu'il existe au moins trois voies par lesquelles aborder la question des fondements du langage : celle de sa place dans le règne du vivant, celle de sa genèse, et celle des règles communes à toutes les langues. »
Source : Le langage est-il naturel ? scienceshumaines.com
- Piaget, Chomsky et la faculté de langage, lesechos.fr
- Le débat inné-acquis et le développement du langage à l’aube du 21ème siècle, Christophe Parisse, Intellectica - La revue de l’Association pour la Recherche sur les sciences de la Cognition (ARCo), Association pour la Recherche sur la Cognition, 2003, 35, pp.269-285
- Le langage est-il inné ? : une approche philosophique de la théorie de Chomsky sur le langage, Delphine Blitman
- L’acquisition du langage, Caroline Masson
Dans l’acquistion du langage, l’enfant se spécialise dans sa langue maternelle à partir de 8 mois :
« Dès le dernier trimestre de la grossesse, alors que le système auditif est déjà fonctionnel, dans le vacarme du ventre maternel, le fœtus se familiarise avec certains sons et rythmes de sa langue maternelle. Ces contacts prénataux avec la parole laissent une empreinte mnésique attestée par la reconnaissance de la voix maternelle par le nouveau-né à la naissance. Jusqu’à 6 mois, les nourrissons sont capables de discriminer des contrastes entre phonèmes non présents dans leur langue maternelle, quelle que soit la voix du locuteur ou les variations de l’intonation. Ils sont théoriquement capables de parler toutes les langues… À partir de 8 mois, ils perdent cette capacité universelle pour ne rester sensibles qu’aux seuls contrastes de leur langue. Avec l’exposition croissante à la langue maternelle, le bébé passe du statut de citoyen du monde à celui d’expert de sa langue, selon l’heureuse expression de Patricia Kuhl. Le bébé est alors capable de détecter les combinaisons de sons les plus fréquentes de sa langue, celles qui sont possibles comme /tab/ et celles qui ne le sont pas comme /tba/, en français. Selon le mode d’accentuation des mots dans sa langue, le bébé va repérer les limites des mots dans le flux de parole. L’exploitation par le bébé de la prosodie joue également un rôle central. »
Source : Comment le langage s'acquiert, scienceshumaines.com
Mais quand un enfant est exposé tôt à plusieurs langues (par exemple la langue de la mère et celle du père) il développe des compétences bilingues ou multilingues précoces :
« Le bilinguisme précoce n’est pas l’addition de l’acquisition de deux langues, mais correspond à une dynamique développementale particulière, quant à la nature des transferts d’une langue à l’autre, et à l’automatisation des procédures de traitement, par exemple.
De nombreux médias, scientifiques ou grand public, soulignement régulièrement l’intérêt du bilinguisme précoce : l’apprentissage d’une seconde langue est plus facile dans les premières années qu’à l’âge du collège ou au-delà ; sa maîtrise est également meilleure. Les enfants apprennent d’autant plus facilement deux langues (voire davantage) que celles-ci sont associées avec régularité à des situations ou des partenaires particuliers : une langue à la maison, l’autre à l’école, ou une langue avec le père, l’autre avec la mère. Bien sûr, le discours des enfants bilingues manifeste quelquefois des interférences entre les deux langues, et une expression plus disponible dans une langue vient se glisser dans l’autre (code switching) : ce sont les aléas classiques du développement bilingue.
Le bilinguisme étant en constant développement dans le monde, il serait particulièrement pertinent, comme le suggère Michèle Kail, de pouvoir analyser ce qui constitue un développement bilingue normal, et en quoi la situation de bilinguisme procure un avantage cognitif, par exemple pour l’acquisition de la lecture, si cet avantage existe véritablement. »
Source : Le développement du langage, Agnès Florin
« Lorsque l’enfant apprend deux langues spontanément durant sa petite enfance (avant 3 ans), il développe ce que les chercheurs appellent un ‘’bilinguisme précoce’’. A contrario, une nouvelle langue acquise après l’âge de 6-7 ans aboutira à un ‘’bilinguisme tardif’’[…].
Deux types de bilinguisme précoce peuvent être distingués :
• un enfant issu d’une famille bilingue est baigné depuis sa naissance dans deux langues différentes, et ce, dans une même proportion. Son ‘’bilinguisme précoce’’ est alors qualifié de ‘’simultané’’.
• un enfant issu d’une famille monolingue est introduit dans un environnement linguistique différent lorsqu’il est, par exemple, gardé par une nourrice étrangère ou qu’il rentre à l’école de son pays d’accueil. On parle ici de ‘’bilinguisme précoce consécutif’’. »
Source : Le développement du langage chez les jeunes enfants bilingues, heureuxcommeulysse.com
- Kohl, Magali, et al. « Bilinguisme et troubles du langage chez l'enfant : étude rétrospective », La psychiatrie de l'enfant, vol. vol. 51, no. 2, 2008, pp. 577-595. (consultable dans Cairn)
- L'acquisition du langage. [Volume 1], Le langage en émergence, de la naissance à 3 ans, Michèle Kail, Michel Fayol
Chapitre 6. Acquisition de la phonologie et bilinguisme précoce
Bonne journée.
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