Question d'origine :
Bonjour Guichet,
ça biche?
J'ai décidé de devenir millionnaire et j'ai besoin de ton aide.
Pour gagner le pactole vaut il mieux jouer des numéros au pif à chaque tirage ou au contraire toujours jouer les mêmes??
Vaut il mieux jouer les numéros dont la fréquence de sortie est la plus élevée en se disant qu'il n'y a pas de raison que ça cesse ou au contraire ceux qui sortent le moins souvent en pensant qu'ils vont bien finir par le faire? Ou panacher? mais dans quelle proportion?
Combien faut il faire de grille à ch
Commentaire de
polozebest :
Publié le 06/04/2018 à 16:34
(suite... une erreur de manip m'a fait envoyer le message avant la fin de mes questions... est ce que tu peux tout regrouper, s'il te plait?)
donc combien faut il faire de grille à chaque tirage? 5 , 10, plus?
Si jaimais tu as une combine infaillible merci de me la passer par courrier séparer et de ne pas donner la réponse ici.
Je t'embrasse
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/04/2018 à 09h48
Cher Polozebest,
Nous vous remercions de votre question chaleureuse et désintéressée.
Voici la réponse que nous donnions naguère à un autre usager, désireux lui aussi d’assurer sa sécurité matérielle grâce à la Française des Jeux :
« En effet, il existe une opinion assez répandue selon laquelle « plus on rate, plus on a de chances que ça marche », ce qui rejoindrait l’idée que les numéros les moins joués, ou les moins sortis, ont le plus de chances de sortir une prochaine fois.
En fait, il n’en est rien !
En effet, au cours d’une seule et même partie, les probabilités de gagner (c’est-à-dire de cocher le nombre qui sort) sont dépendantes, puisqu’une fois qu’un nombre est sorti, n’étant qu’une fois compris dans l’ensemble, il ne peut pas ressortir. Le nombre qui sort après lui dépend donc du premier, puisqu’il est choisi parmi l’ensemble des nombres privé du premier nombre sorti.
A l’inverse, les probabilités de gagner une partie entière, c’est-à-dire d’avoir trouvé toute la série de nombres, sont indépendantes. La série de nombres sortie la semaine précédente n’influence en rien les futures séries : quand bien même une série de nombres aurait une chance sur 14 millions de sortir, et qu'elle sortait effectivement, la semaine suivante elle aurait toujours cette même probabilité de sortir.
D’après le livre Hasard et probabilités de Benoît Rittaud, cette idée repose sur une vision simpliste de la notion d’espérance mathématique. Nous aurions d’ailleurs, au loto, une espérance mathématique extrêmement défavorable, ce qui signifie que nous misons bien plus (sur le long terme) que ce que nous gagnons.
Gérald Bronner, dans Coïncidences : nos représentations du hasard, apporte quelques explications à notre tendance à émettre des erreurs de raisonnement, en particulier en ce qui concerne le hasard. Nous avons en fait des idées préconçues :
- l’idée que le hasard est juste, c’est-à-dire, par exemple, dans le cas du loto, qu’à long terme, tous les nombres vont forcément tomber ; et donc, par extension, que les nombres qui ne tombent jamais ou rarement ont plus de chances de tomber.
- l’idée que le hasard est hétérogène, c’est-à-dire qu’une série qui révèle un ordre est moins probable qu’une série qui n’en révèle aucun.
- la négligence de la taille de l’échantillon, erreur qui se manifeste « lorsque nous sommes confrontés à un événement improbable en soi, mais issu d’un nombre d’occurrences immense. Nous avons, dès lors, l’impression qu’il est extraordinaire ». Par exemple, le fait que la même série de nombres tombe deux fois de suite paraît fortement improbable. Mais, s’il est issu d’un nombre élevé de tentatives, cela ne le fait pas sortir du cadre de ce que l’on peut en effet attendre du hasard.
L’ouvrage En passant par hasard… de Gilles Pagès et Claude Bouzitat nous révèle enfin quelque chose d’intéressant, bien qu’on eût pu s’en douter : les probabilités du loto sont bien mieux maniées par la Française des Jeux que par les joueurs ! Le format de la grille, qui permet de choisir six chiffres parmi 49, n’a pas été choisir par hasard puisqu’elle ne permet qu’une probabilité de gagner d’1 sur 13 983 816.
Ainsi, il faudrait ni plus ni moins que 28 millions de francs et une espérance de vie de 336 siècles pour espérer raisonnablement gagner le gros lot !
En revanche, ce qu'expliquait l'article que vous citez n'est pas du charlatanisme, mais tient de la logique. En effet, les numéros les plus joués correspondant souvent à des dates de naissance, ils sont par conséquent compris entre 1 et 31 (jours du mois), et sont encore plus joués pour les nombres compris entre 1 et 12 (mois). Par conséquent, en effet, si jamais vous gagnez,vous avez plus de chances d'obtenir un gain élevé si vous avez joué les numéros que les autres joueurs choisissent le moins, puisque le montant du gain est partagé entre le nombre de gagnants . En jouant des dates de naissances, vous avez, de même, une probabilité plus élevée de partager votre gain (dans le cas où vous gagneriez), donc, en définitive, de gagner une somme moins importante que si vous aviez gagné en misant sur le 47 ou le 49.
Cet article évoquait donc des façons d'augmenter ses chances d'avoir un gain plus élevé, dans le cas où vous gagneriez, mais pas des façons d'augmenter la probabilité de gagner d'une façon générale.
En définitive, pour en revenir à notre premier auteur, Benoît Rittaud, la meilleure façon, selon lui, de réduire ses chances de perdre (ce qui, il est vrai, n’est pas la même chose que d’augmenter ses chances de gagner) est tout simplement de… jouer de façon limitée ! La prudence permettrait ainsi d’éviter à coup sûr la ruine, mais serait également plus favorable aux joueurs du point de vue probabiliste.
Si vous souhaitez pousser plus loin les logiques des détaillants de ces jeux, vous pouvez vous référer à l'ouvrage 100% des perdants ont tenté leur chance de Robert Riblet. »
Tout ceci est bien peu encourageant, nous en convenons. D’ailleurs, si les membres de l’équipe du Guichet du savoir connaissaient une méthode infaillible pour gagner à l’Euromillion, seraient-ils encore les membres de l’équipe du Guichet du savoir ?
Nous ne vous souhaitons pas bonne chance (cela porte malheur), nous ne vous disons pas m… (nous sommes un service municipal !), mais le cœur y est.
Nous vous remercions de votre question chaleureuse et désintéressée.
Voici la réponse que nous donnions naguère à un autre usager, désireux lui aussi d’assurer sa sécurité matérielle grâce à la Française des Jeux :
« En effet, il existe une opinion assez répandue selon laquelle « plus on rate, plus on a de chances que ça marche », ce qui rejoindrait l’idée que les numéros les moins joués, ou les moins sortis, ont le plus de chances de sortir une prochaine fois.
En effet, au cours d’une seule et même partie, les probabilités de gagner (c’est-à-dire de cocher le nombre qui sort) sont dépendantes, puisqu’une fois qu’un nombre est sorti, n’étant qu’une fois compris dans l’ensemble, il ne peut pas ressortir. Le nombre qui sort après lui dépend donc du premier, puisqu’il est choisi parmi l’ensemble des nombres privé du premier nombre sorti.
A l’inverse, les probabilités de gagner une partie entière, c’est-à-dire d’avoir trouvé toute la série de nombres, sont indépendantes. La série de nombres sortie la semaine précédente n’influence en rien les futures séries : quand bien même une série de nombres aurait une chance sur 14 millions de sortir, et qu'elle sortait effectivement, la semaine suivante elle aurait toujours cette même probabilité de sortir.
D’après le livre Hasard et probabilités de Benoît Rittaud, cette idée repose sur une vision simpliste de la notion d’espérance mathématique. Nous aurions d’ailleurs, au loto, une espérance mathématique extrêmement défavorable, ce qui signifie que nous misons bien plus (sur le long terme) que ce que nous gagnons.
Gérald Bronner, dans Coïncidences : nos représentations du hasard, apporte quelques explications à notre tendance à émettre des erreurs de raisonnement, en particulier en ce qui concerne le hasard. Nous avons en fait des idées préconçues :
- l’idée que le hasard est juste, c’est-à-dire, par exemple, dans le cas du loto, qu’à long terme, tous les nombres vont forcément tomber ; et donc, par extension, que les nombres qui ne tombent jamais ou rarement ont plus de chances de tomber.
- l’idée que le hasard est hétérogène, c’est-à-dire qu’une série qui révèle un ordre est moins probable qu’une série qui n’en révèle aucun.
- la négligence de la taille de l’échantillon, erreur qui se manifeste « lorsque nous sommes confrontés à un événement improbable en soi, mais issu d’un nombre d’occurrences immense. Nous avons, dès lors, l’impression qu’il est extraordinaire ». Par exemple, le fait que la même série de nombres tombe deux fois de suite paraît fortement improbable. Mais, s’il est issu d’un nombre élevé de tentatives, cela ne le fait pas sortir du cadre de ce que l’on peut en effet attendre du hasard.
L’ouvrage En passant par hasard… de Gilles Pagès et Claude Bouzitat nous révèle enfin quelque chose d’intéressant, bien qu’on eût pu s’en douter : les probabilités du loto sont bien mieux maniées par la Française des Jeux que par les joueurs ! Le format de la grille, qui permet de choisir six chiffres parmi 49, n’a pas été choisir par hasard puisqu’elle ne permet qu’une probabilité de gagner d’1 sur 13 983 816.
Ainsi, il faudrait ni plus ni moins que 28 millions de francs et une espérance de vie de 336 siècles pour espérer raisonnablement gagner le gros lot !
En revanche, ce qu'expliquait l'article que vous citez n'est pas du charlatanisme, mais tient de la logique. En effet, les numéros les plus joués correspondant souvent à des dates de naissance, ils sont par conséquent compris entre 1 et 31 (jours du mois), et sont encore plus joués pour les nombres compris entre 1 et 12 (mois). Par conséquent, en effet, si jamais vous gagnez,
En définitive, pour en revenir à notre premier auteur, Benoît Rittaud, la meilleure façon, selon lui, de réduire ses chances de perdre (ce qui, il est vrai, n’est pas la même chose que d’augmenter ses chances de gagner) est tout simplement de… jouer de façon limitée ! La prudence permettrait ainsi d’éviter à coup sûr la ruine, mais serait également plus favorable aux joueurs du point de vue probabiliste.
Si vous souhaitez pousser plus loin les logiques des détaillants de ces jeux, vous pouvez vous référer à l'ouvrage 100% des perdants ont tenté leur chance de Robert Riblet. »
Tout ceci est bien peu encourageant, nous en convenons. D’ailleurs, si les membres de l’équipe du Guichet du savoir connaissaient une méthode infaillible pour gagner à l’Euromillion, seraient-ils encore les membres de l’équipe du Guichet du savoir ?
Nous ne vous souhaitons pas bonne chance (cela porte malheur), nous ne vous disons pas m… (nous sommes un service municipal !), mais le cœur y est.
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