Question d'origine :
bonjour,
pourriez-vous m'indiquer quelle est la différence entre la méditation traditionnelle et la méditation de pleine conscience
merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/03/2018 à 15h58
Bonjour,
Concernant la méditation et la pleine conscience, nous avons trouvé un article de la revue « Etudes », dans un article de l’ethnologue Philippe Cornu, Bouddhisme et pleine conscience, consultable en ligne à la bibliothèque.
Dans un contexte bouddhique, explique l'auteur, la méditation est « un exercice spirituel qui fait appel non pas à la pensée mais à l’observation directe des mouvements de l’esprit – pensées et émotions – par l’attention et la vigilance, sans préjuger de rien, ni juger quoi que ce soit dans les phénomènes mentaux qui surgissent ».
"Assis le dos droit, on choisit pour commencer un objet méditatif simple, le va-et-vient du souffle, une bougie, une lettre ou une sphère, par exemple, sur lequel on pose l’attention. La dispersion et l’agitation s’apaisant peu à peu, il est plus facile d’observer les phénomènes mentaux au présent. Śamatha, la quiétude, s’installe et, au final, l’esprit repose sans effort sur l’objet choisi entrant dans le samādhi, le recueillement méditatif stable. Mais ce n’est qu’un préliminaire, une indispensable préparation à la vue pénétrante ou vision éminente (vipaśyanā) par laquelle le méditant va contacter sa vraie nature et celle de tous les phénomènes.C’est dans ce processus que la connaissance claire et directe de toutes choses, prajñā, va émerger. L’observateur et l’observé vont finir par se dissoudre dans un état de présence limpide, non duelle, au-delà du sujet et de l’objet, incluant toutes choses tout en les discernant clairement et distinctement, par-delà l’un et le multiple. »
Si son but ultime est de se libérer de la souffrance, on peut difficilement la réduire à une pratique de développement personnel, car « elle ne peut être dissociée des deux autres volets de la Voie, la discipline éthique et la connaissance du réel. L’éthique (śīla) est en effet à la base de toute pratique bouddhique : on y oriente ses actes et ses comportements vers la vertu, c’est-à-dire le respect de soi et d’autrui et la compassion à l’égard des êtres. Vœux, engagements et attention vigilante au quotidien préservent cette éthique. Quant à la connaissance du réel (prajñā), elle permet de balayer l’illusion qui fausse notre perception et de découvrir la réalité derrière les apparences phénoménales. Éclairante et libératrice, elle est le fruit de l’étude, de la réflexion et de la méditation combinées. Soulignons dès à présent que la quête bouddhique n’est pas une introspection nombriliste puisqu’elle se fonde en éthique sur l’altruisme et la compassion. »
Quant à la « pleine conscience », il s’agit avant tout d’une méthode thérapeutique expérimentée par le médecin américain Jon Kabat-Zinn à partir de 1979 et vivant à diminuer le stress, la douleur et la dépression.
« S’inspirant du Zen coréen (Sŏn), de la méditation Vipassanā et du yoga, Kabat-Zinn met au point le programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) à la Clinique de réduction du stress (Massachusetts) et collabore avec d’autres chercheurs (Daniel Shapiro, Daniel Goleman, Tony Schwartz et quelques autres). Le protocole de huit semaines de pratique et de groupes de parole est un succès en termes de soulagement du stress et des douleurs viscérales. Bientôt, Zindel Segal applique le protocole de la pleine conscience à la prévention des rechutes de la dépression. C’est le MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy). Puis viennent le DBT (Dialectical Behavior Therapy) pour guérir les troubles comportementaux et l’OFT (Open Focus Therapy) pour traiter les troubles de l’attention et l’hyperactivité. »
Ces programmes de huit semaines (là où la recherche bouddhique de l’éveil est la quête d’une vie) ayant montré rapidement des résultats cliniques, notamment dans l’amélioration des capacités cognitives, la pleine conscience s’est très largement diffusée, y compris, aujourd’hui au sein de l’entreprise.
Pour aller plus loin :
Au Cœur de la tourmente, la pleine conscience de Jon KABAT-ZINN.
La Méditation de pleine conscience pour les nuls de Shamash Alidina
Concernant la méditation et la pleine conscience, nous avons trouvé un article de la revue « Etudes », dans un article de l’ethnologue Philippe Cornu, Bouddhisme et pleine conscience, consultable en ligne à la bibliothèque.
Dans un contexte bouddhique, explique l'auteur, la méditation est « un exercice spirituel qui fait appel non pas à la pensée mais à l’observation directe des mouvements de l’esprit – pensées et émotions – par l’attention et la vigilance, sans préjuger de rien, ni juger quoi que ce soit dans les phénomènes mentaux qui surgissent ».
"Assis le dos droit, on choisit pour commencer un objet méditatif simple, le va-et-vient du souffle, une bougie, une lettre ou une sphère, par exemple, sur lequel on pose l’attention. La dispersion et l’agitation s’apaisant peu à peu, il est plus facile d’observer les phénomènes mentaux au présent. Śamatha, la quiétude, s’installe et, au final, l’esprit repose sans effort sur l’objet choisi entrant dans le samādhi, le recueillement méditatif stable. Mais ce n’est qu’un préliminaire, une indispensable préparation à la vue pénétrante ou vision éminente (vipaśyanā) par laquelle le méditant va contacter sa vraie nature et celle de tous les phénomènes.C’est dans ce processus que la connaissance claire et directe de toutes choses, prajñā, va émerger. L’observateur et l’observé vont finir par se dissoudre dans un état de présence limpide, non duelle, au-delà du sujet et de l’objet, incluant toutes choses tout en les discernant clairement et distinctement, par-delà l’un et le multiple. »
Si son but ultime est de se libérer de la souffrance, on peut difficilement la réduire à une pratique de développement personnel, car « elle ne peut être dissociée des deux autres volets de la Voie, la discipline éthique et la connaissance du réel. L’éthique (śīla) est en effet à la base de toute pratique bouddhique : on y oriente ses actes et ses comportements vers la vertu, c’est-à-dire le respect de soi et d’autrui et la compassion à l’égard des êtres. Vœux, engagements et attention vigilante au quotidien préservent cette éthique. Quant à la connaissance du réel (prajñā), elle permet de balayer l’illusion qui fausse notre perception et de découvrir la réalité derrière les apparences phénoménales. Éclairante et libératrice, elle est le fruit de l’étude, de la réflexion et de la méditation combinées. Soulignons dès à présent que la quête bouddhique n’est pas une introspection nombriliste puisqu’elle se fonde en éthique sur l’altruisme et la compassion. »
Quant à la « pleine conscience », il s’agit avant tout d’une méthode thérapeutique expérimentée par le médecin américain Jon Kabat-Zinn à partir de 1979 et vivant à diminuer le stress, la douleur et la dépression.
« S’inspirant du Zen coréen (Sŏn), de la méditation Vipassanā et du yoga, Kabat-Zinn met au point le programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) à la Clinique de réduction du stress (Massachusetts) et collabore avec d’autres chercheurs (Daniel Shapiro, Daniel Goleman, Tony Schwartz et quelques autres). Le protocole de huit semaines de pratique et de groupes de parole est un succès en termes de soulagement du stress et des douleurs viscérales. Bientôt, Zindel Segal applique le protocole de la pleine conscience à la prévention des rechutes de la dépression. C’est le MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy). Puis viennent le DBT (Dialectical Behavior Therapy) pour guérir les troubles comportementaux et l’OFT (Open Focus Therapy) pour traiter les troubles de l’attention et l’hyperactivité. »
Ces programmes de huit semaines (là où la recherche bouddhique de l’éveil est la quête d’une vie) ayant montré rapidement des résultats cliniques, notamment dans l’amélioration des capacités cognitives, la pleine conscience s’est très largement diffusée, y compris, aujourd’hui au sein de l’entreprise.
Au Cœur de la tourmente, la pleine conscience de Jon KABAT-ZINN.
La Méditation de pleine conscience pour les nuls de Shamash Alidina
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