Question d'origine :
Bonjour,
Ce matin encore, je me réveille avec une chanson dans la tête. Mais une chanson que j'avais complètement oublié, que je n'ai pas écouté depuis des années... Pourquoi mon cerveau a-t-il choisi de me passer ce morceau, au réveil ? Il ne peut tout de même pas piocher de façon aléatoire dans tous mes souvenirs musicaux pour me mettre tel morceau en tête, tel jour ?
Merci d'avance pour vos réponses, et bonne journée
]
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/03/2018 à 09h22
Bonjour,
Il est compliqué de répondre à une telle question. Le doux phénomène connu sous les noms d’ « imagerie musicale involontaire » (IMIN) et de « ver d’oreille » bien qu’étudié depuis quelques années par les sciences cognitives, demeure assez mystérieux.
Cependant, la thèse de la chercheuse canadienne Andréane McNally-Gagnon, Imagerie Musicale involontaire, soutenue en 2015 à l’université de Montréal peut nous apporter quelques éléments de réponse :
« Le déclenchement de la plupart des épisodes peut être analysé sous l’angle de trois processus de récupération mnésique différents. Tel que discuté plus haut, une pièce peut demeurer active en mémoire à court terme suite à son écoute et continuer d’être imagée sur une certaine période de temps. […] En effet, dans la littérature préalable, notamment dans deux études d’échantillonnage d’expérience très récentes, les participants ont indiqué que l’exposition plus ou moins récente à la pièce était le déclencheur de plus du tiers de leurs épisodes d’IMIN […] Dans au moins certains de ces cas, notamment ceux pour lesquels l’exposition à la pièce était plus lointaine (plusieurs jours ou semaines par exemple), il est aussi possible qu’un indice dans l’environnement ou les pensées qui n’aurait pas été identifié, ait réactivé la pièce. En effet, […] les indices pouvant mener à l’activation d’un souvenir involontaire sémantique peuvent découler d’associations plutôt opaques (p. ex. sonorité similaire, enchaînement d’associations, etc) ou même inconscientes (p. ex. stimulus habituel qui est perçu mais sans traitement attentionnel dirigé). Dans environ 25% des épisodes d’IMIN, des indices, tel qu’un son, une image, une personne, un mot, une émotion ou un souvenir associé à la pièce sont identifiés comme déclencheurs […]. Dans ce contexte, les pièces très familières et entendues fréquemment seraient plus susceptibles d’être récupérées, étant donné la multiplicité des indices potentiels reliés aux différents contextes d’écoute et à l’augmentation de la force de certaines associations se répétant d’une écoute à l’autre. Environ 15% des épisodes d’IMIN demeurent inexpliqués. » (pp.82-83)
En d’autres termes, à moins que vous n’y ayez été exposée dans votre sommeil sans vous en rendre compte, cette chanson vous est peut-être revenue par surprise parce que vous l'avez jadis beaucoup écoutée (volontairement ou du fait d'un matraquage radiophonique). Ou peut-être est-elle liée à un souvenir, une personne ou un objet qui vous préoccupe en ce moment, consciemment ou non ? Sa venue serait alors le résultat d’une association d’idées, ou d'une association de rêves, puisqu’elle semble vous avoir cueillie au saut du lit…
Bonne journée.
Il est compliqué de répondre à une telle question. Le doux phénomène connu sous les noms d’ « imagerie musicale involontaire » (IMIN) et de « ver d’oreille » bien qu’étudié depuis quelques années par les sciences cognitives, demeure assez mystérieux.
Cependant, la thèse de la chercheuse canadienne Andréane McNally-Gagnon, Imagerie Musicale involontaire, soutenue en 2015 à l’université de Montréal peut nous apporter quelques éléments de réponse :
« Le déclenchement de la plupart des épisodes peut être analysé sous l’angle de trois processus de récupération mnésique différents. Tel que discuté plus haut, une pièce peut demeurer active en mémoire à court terme suite à son écoute et continuer d’être imagée sur une certaine période de temps. […] En effet, dans la littérature préalable, notamment dans deux études d’échantillonnage d’expérience très récentes, les participants ont indiqué que l’exposition plus ou moins récente à la pièce était le déclencheur de plus du tiers de leurs épisodes d’IMIN […] Dans au moins certains de ces cas, notamment ceux pour lesquels l’exposition à la pièce était plus lointaine (plusieurs jours ou semaines par exemple), il est aussi possible qu’un indice dans l’environnement ou les pensées qui n’aurait pas été identifié, ait réactivé la pièce. En effet, […] les indices pouvant mener à l’activation d’un souvenir involontaire sémantique peuvent découler d’associations plutôt opaques (p. ex. sonorité similaire, enchaînement d’associations, etc) ou même inconscientes (p. ex. stimulus habituel qui est perçu mais sans traitement attentionnel dirigé). Dans environ 25% des épisodes d’IMIN, des indices, tel qu’un son, une image, une personne, un mot, une émotion ou un souvenir associé à la pièce sont identifiés comme déclencheurs […]. Dans ce contexte, les pièces très familières et entendues fréquemment seraient plus susceptibles d’être récupérées, étant donné la multiplicité des indices potentiels reliés aux différents contextes d’écoute et à l’augmentation de la force de certaines associations se répétant d’une écoute à l’autre. Environ 15% des épisodes d’IMIN demeurent inexpliqués. » (pp.82-83)
En d’autres termes, à moins que vous n’y ayez été exposée dans votre sommeil sans vous en rendre compte, cette chanson vous est peut-être revenue par surprise parce que vous l'avez jadis beaucoup écoutée (volontairement ou du fait d'un matraquage radiophonique). Ou peut-être est-elle liée à un souvenir, une personne ou un objet qui vous préoccupe en ce moment, consciemment ou non ? Sa venue serait alors le résultat d’une association d’idées, ou d'une association de rêves, puisqu’elle semble vous avoir cueillie au saut du lit…
Bonne journée.
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