Toxicité des encres d'imprimerie dans le compost
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 01/03/2018 à 10h10
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Question d'origine :
Le vermicompostage parfois à mon avis appelé abusivement lombricompostage nécessite souvent faute de matière à dominante carbonée, l'utilisation de carton, voire pour certain de papier passé à la déchiqueteuse ou déchiré à la main. Quelle est la part à l(heure actuele des encres toxiques d'une manière ou d'une autre pendant l'humification et après lors de l'utilisation du compost au jardin ou en appartement ?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 03/03/2018 à 09h37
Bonjour,
Après recherches, nous n’avons pas trouvé d’études spécifiques sur l’éventuel degré de toxicité que pourraient avoir les encres d’imprimerie dans le processus d’humification.
Afin de développer le compostage domestique, l’ADEME (l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) propose un livret explicatif sur cette pratique :
Guide pratique sur le compostage et le paillage : jardiner au naturel
L'ADEME ne met nullement en avant le caractère nocif des journaux ou autres documents imprimés qui, dans tous les cas de figure, ne doivent représentés qu’une part infime du compost puisque celui-ci est avant tout formé de déchets organiques comme les épluchures de repas, les déchets de jardin…
Voici un extrait d'une note d’Information rédigée par EuPIA (European Printing Ink Association) :
Impact environnemental des encres d'imprimerie
Cette note fournit une vue d'ensemble des impacts que la fabrication d'encres d'imprimerie, l’impression et les imprimés peuvent avoir sur l'environnement, et est destinée aux fabricants, imprimeurs et autres dans la chaîne d'impression.
La biodégradation est le processus par lequel les microbes décomposent le matériau en eau, dioxyde de carbone et biomasse. Le compostage est couramment réalisé dans les installations industrielles et les mêmes résidus de décomposition y sont produits. La conformité avec le procédé de compostage est nécessaire, ce qui est réalisé lorsqu’il est conforme aux dispositions spécifiées dans la norme EN 13432 (l’ASTM D6400 peut également être utilisée). Les organismes de certification peuvent certifier la biodégradabilité d’un article imprimé. Lorsque l’impression est supérieure au seuil limite dans l’article, l’encre utilisée sur l’emballage ne doit pas contenir des niveaux excessifs de produits spécifiques, et l’article imprimé doit se biodégrader dans le temps imparti. Les encres sont conformes aux spécificités chimiques et aux standards éco toxicologiques, et peuvent être certifiées comme telles. Telles qu’elles sont fournies, elles ne respectent cependant pas les exigences de biodégradabilité. Ceci est dû à la présence de pigments insolubles dans l’eau et de résines dans l’encre, qui sont sélectionnés avec soin pour assurer la qualité de l’impression tout au long du cycle de vie du produit imprimé. Les colorants solubles dans l’eau qui respectent les conditions de biodégradabilité disparaitront avant la fin de vie du produit et sont par conséquent inappropriés pour des raisons de qualité. Cependant, en règle générale, la présence d’une impression sur un article imprimé n’empêchera pas l’article d’être conforme avec les exigences de biodégradabilité. Les résidus d’impression, qui peuvent subsister après biodégradation sont inertes et ne seront pas considérés comme dangereux pour l’environnement.
Le lombricompostage est une méthode d’utilisation des vers en vue de transformer des matières organiques (généralement des déchets) en une matière très semblable à l’humus ou au terreau, connue sous le nom de lombricompost (ou vermicompost).
Tous les déchets organiques à différents degrés sont compostables :
• les déchets de cuisine : épluchures, coquilles d’oeufs, marc de café, filtres en papier, pain, laitages, croûtes de fromages, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés, etc.
• les déchets de jardin : tontes de gazon, feuilles, fleurs fanées, mauvaises herbes, etc.
•les déchets de maison : mouchoirs en papier et essuie-tout, cendres de bois, sciures et copeaux, papier journal, plantes d’intérieur, etc.
Papiers et cartons principalement constitués de cellulose, les mouchoirs, le papier-toilette et l’essuie-tout peuvent être ajoutés au compost s’ils ne sont pas blanchis ni colorés et non parfumés.
Les autres papiers et cartons vierges devront être déchirés en petits morceaux, mais leur compositions diverses mêlant des colles et des charges minérales en quantité variables les destinent de préférence au tri sélectif qui les conduit à la filière de recyclage de l’industrie papetière.
A moins d’utiliser des huiles végétales, ce qui est alors précisé, les colorants et les encres incluent des distillats pétroliers et des produits toxiques. Donc les papiers imprimés ou teintés doivent être écartés.
Un bon compost, c’est avant tout une bonne répartition entre les matières carbonées et les matières azotées. Etant donné que l’on apporte souvent plus de matières azotées, de temps à autre une boîte à oeufs découpée en morceaux, sera appréciée des vers et apportera du carbone au lombricompost tout en absorbant les excès de jus.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces documents :
- Le compost, par Pacal farcy
- Lombricompost : toutes les méthodes geste par geste, par Vincent Desbois
- Je réussis mon compost et mon lombricompost, par Ludovic Martin
- Compost en ville : lombricompostage et petits jardins, par Florence Couraud
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