Question d'origine :
Bonjour,
Qu'est-ce qui fait qu'un adolescent tourne dans la délinquance ? Quel est le rôle de la société dans tout ça? ainsi que des parents? des amis?
Moi en tant qu'ados, je comprends pas comment un adolescent peut "dérivé" autant.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/03/2018 à 15h19
Bonjour,
" La délinquance a longtemps été interprétée comme un phénomène héréditaire, lié à des déficiences intellectuelles ou des troubles mentaux. Mais ce trait est loin d’être déterminant. En effet, la délinquance juvénile résulte d’un ensemble de facteurs dont l’impact est plus ou moins important selon les individus. Ces facteurs peuvent être regroupés en trois grands groupes :les facteurs liés à la psychologie même de l’adolescent et à la fragilité qui caractérise ce stade du développement humain ; les facteurs familiaux ; les facteurs sociaux (en particulier la vie scolaire) et économiques.
À la différence de l'homme adulte, qui supporte volontairement certaines contraintes pour s'adapter à la société, le jeune délinquant rejette les valeurs de cette société. Il la ressent comme injuste et impersonnelle, et considère les règles sociales comme autant d'obstacles à la satisfaction de ses désirs. Mais cette attitude de refus n'est au fond que l'exagération d'une tendance naturelle à tous les adolescents. Ce phénomène peut en outre être accentué par des carences éducatives, dues à l'affaiblissement de l'autorité familiale, ou affectives, dans des situations où les parents sont désunis et où l’enfant souffre des tensions et des déséquilibres qui en découlent.
L’échec scolaire et, plus généralement, les difficultés d’insertion scolaire et professionnelle jouent également un rôle considérable dans la délinquance juvénile. L'adolescent qui se sent en marge va rechercher la compagnie de jeunes qui lui ressemblent, ce qui favorise un phénomène d’incitation et de passage à l’acte. Le groupe ainsi formé se substitue à la famille qui fait défaut ou qui ne comprend pas les problèmes qui se posent aux jeunes. La bande permet en quelque sorte d'échapper à la réalité sociale du monde des adultes. L'adolescent cherche à s'y créer la position à laquelle il aspire et qu'il ne trouve pas dans la vie scolaire.
Ces facteurs sont renforcés en milieu urbain, où les inégalités sociales sont perçues de manière plus aiguë, où de multiples sollicitations peuvent accentuer les tendances naturelles de l'adolescent à la révolte. Cela explique la fréquence des vols d'objets associés à l'idée d'aisance (automobiles, vêtements de marque, téléphones portables), et met en lumière le rôle joué par les facteurs économiques et sociaux dans la délinquance juvénile. Celle-ci apparaît en effet liée de manière structurelle au fonctionnement de la société de consommation et à l’existence de fortes inégalités sociales. "
source : Larousse
Pour approfondir le sujet, nous vous proposons une bibliographie :
- La délinquance des jeunes / Lorraine et Sébastien Tournyol du Clos - partiellement consultable sur Google Livres.
- La délinquance des mineurs : l'enfant, le psychologue, le droit / Catherine Blatier
- La délinquance des jeunes / Laurent Mucchielli - La Documentation française - Les Etudes N°5402-03
- Psychologie de la délinquance / Michel Born, Fabienne Glowacz
- Délinquance des jeunes : les parents sont-ils responsables ? / Jésu Frédéric, Journal du droit des jeunes, 2006/10 (N° 260), p. 11-14.
Bonne journée.
" La délinquance a longtemps été interprétée comme un phénomène héréditaire, lié à des déficiences intellectuelles ou des troubles mentaux. Mais ce trait est loin d’être déterminant. En effet, la délinquance juvénile résulte d’un ensemble de facteurs dont l’impact est plus ou moins important selon les individus. Ces facteurs peuvent être regroupés en trois grands groupes :
À la différence de l'homme adulte, qui supporte volontairement certaines contraintes pour s'adapter à la société, le jeune délinquant rejette les valeurs de cette société. Il la ressent comme injuste et impersonnelle, et considère les règles sociales comme autant d'obstacles à la satisfaction de ses désirs. Mais cette attitude de refus n'est au fond que l'exagération d'une tendance naturelle à tous les adolescents. Ce phénomène peut en outre être accentué par des carences éducatives, dues à l'affaiblissement de l'autorité familiale, ou affectives, dans des situations où les parents sont désunis et où l’enfant souffre des tensions et des déséquilibres qui en découlent.
L’échec scolaire et, plus généralement, les difficultés d’insertion scolaire et professionnelle jouent également un rôle considérable dans la délinquance juvénile. L'adolescent qui se sent en marge va rechercher la compagnie de jeunes qui lui ressemblent, ce qui favorise un phénomène d’incitation et de passage à l’acte. Le groupe ainsi formé se substitue à la famille qui fait défaut ou qui ne comprend pas les problèmes qui se posent aux jeunes. La bande permet en quelque sorte d'échapper à la réalité sociale du monde des adultes. L'adolescent cherche à s'y créer la position à laquelle il aspire et qu'il ne trouve pas dans la vie scolaire.
Ces facteurs sont renforcés en milieu urbain, où les inégalités sociales sont perçues de manière plus aiguë, où de multiples sollicitations peuvent accentuer les tendances naturelles de l'adolescent à la révolte. Cela explique la fréquence des vols d'objets associés à l'idée d'aisance (automobiles, vêtements de marque, téléphones portables), et met en lumière le rôle joué par les facteurs économiques et sociaux dans la délinquance juvénile. Celle-ci apparaît en effet liée de manière structurelle au fonctionnement de la société de consommation et à l’existence de fortes inégalités sociales. "
source : Larousse
Pour approfondir le sujet, nous vous proposons une bibliographie :
- La délinquance des jeunes / Lorraine et Sébastien Tournyol du Clos - partiellement consultable sur Google Livres.
- La délinquance des mineurs : l'enfant, le psychologue, le droit / Catherine Blatier
- La délinquance des jeunes / Laurent Mucchielli - La Documentation française - Les Etudes N°5402-03
- Psychologie de la délinquance / Michel Born, Fabienne Glowacz
- Délinquance des jeunes : les parents sont-ils responsables ? / Jésu Frédéric, Journal du droit des jeunes, 2006/10 (N° 260), p. 11-14.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter