Question d'origine :
Bonjour,
Je participe au concours de rédaction ''mot d'elle'' du magasine Julie.
J'essaye pour trouver mes informations d'éviter le site web ''Wikipédia''. Je voudrais donc avoir des information sur Sophie Scholl, qui sont peut nombreuses sur internet mise a part Wikipédia.
Je vous remercie d'avance
Cannelle 26
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 01/03/2018 à 17h53
Bonjour,
Née le 9 mai 1921 à Forchtenberg en Allemagne, Sophie Scholl grandit à Ulm. Elle est la quatrième d’une fratrie de 5 enfants. Elle fut une résistante connue pour avoir fait partie du groupe de la « Rose blanche » à partir de l’été 1942 à l’âge de 21 ans, accompagnée notamment de son frère Hans et d’autres étudiants en médecine dont Alexander Schmorell, Christoph Probst, Willi Graf, autour de son professeur de philosophie Kurt Huber. Le groupe a compté une centaine d’élèves et étudiants, des enseignants, des libraires, des écrivains et artistes (d’après La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, Barbara Koehn, page 85).
Si elle ressent d’abord un sentiment d’exaltation par l’appartenance à une « nation glorieuse » au sein des Jeunesses Hitlériennes, elle épousera plus tard d’autres causes, guidée par un père en lutte contre "ce régime de brigands" et par l’admiration qu’elle porte à son frère Hans, lui aussi révolté (La révolte au féminin, Carole Bitoun, pp 100-101).
Dès novembre 1937, elle est interrogée par la Gestapo lorsque Hans est accusé d’exercer des activités subversives. Mais elle échappe à la prison, contrairement à ses frères et sœurs et à son père (Lettres et carnets, Hans et Sophie Scholl, page 187).
Après avoir étudié la biologie, elle obtient un diplôme d’infirmière. En vertu de leurs études, Sophie Scholl et ses camarades étudiants en médecine de la Rose blanche étaient dispensés de faire leur service militaire. « Après avoir accompli deux années de travail obligatoire et d’assistance médicale sur le front dans les hôpitaux militaires, ils se trouvaient soustraits à l’emprise de l’appareil nazi. Ils allaient au théâtre, aux concerts, lisaient, se rencontraient et discutaient » (La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, page 85). Sophie Scholl découvre également la philosophie.
Les actions du groupe de la Rose blanche consistaient notamment en la rédaction et la diffusion de tracts qui visaient plutôt les élites (six tracts entre juin 1942 et février 1943) ou l’inscription de slogans hostiles au régime nazi tel que "A bas Hitler" sur les murs de Munich (op. cit., page 84).
Pour ce faire, le groupe prenait des risques importants. Ainsi, jusqu’à 9000 tracts sont imprimés et distribués par Sophie Scholl et Alexander Schmorell eux-meme pour limiter les frais d’affranchissement ou encore « éparpillés », comme cela a été fait à la gare centrale de Munich. « Début février 1943, Sophie devient encore plus téméraire. Elle plaçait les tracts en plein jour, par petits paquets, dans les cabines téléphoniques ou sur les voitures en stationnement » (op. cit., page 89).
Le groupe partageait des origines bourgeoises communes mais les membres se distinguaient par leurs opinions politiques : « le Père Scholl était de tendance libérale, la famille Schmorell était d’orientation nationale et le Professeur Huber appartenait au courant des jeunes conservateurs qui s’inscrivait dans le mouvement de la révolution conservatrice » (La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, page 85). En outre, si tous étaient profondément croyants, les Scholl étaient protestants, Willi Graf et Kurt Huber étaient catholiques, Alexander Schmorell était de confession russe orthodoxe, tandis que Christoph Probst ne se revendiquait d’aucune Eglise.
C’est un lâcher de tracts à l’université de Munich le 18 février 1943 qui leur sera fatal : « vers 11 heures du matin, Hans et Sophie Scholl déposèrent plusieurs piles de tracts à l’entrée des salles de cours. Ils étaient déjà presque arrivés à la sortie qui donne dans la Amalienstrasse lorsqu’ils revinrent sur leurs pas pour des raisons inexpliquées et se rendirent au premier étage où ils déposèrent d’autres piles. Sophie courut au deuxième étage et dans un geste d’exubérance nerveuse lança le reste des tracts, environ 80 à 100 exemplaires, par-dessus la balustrade dans la cour centrale. Un vigile l’ayant vu faire, arrêta les fugitifs et les livra à la gestapo. Ce lâcher de tract imprudent fut peut-être causé par l’extrême tension physique et psychique qui occulte risques et dangers ; Celle-ci était d’autant plus grande que le groupe se sentait surveillé par la Gestapo » (op. cit., pp 91-92). Six membres du groupe sont condamnés à mort au terme de deux procès, pour « préméditation de crime de haute trahison », « complicité avec l’ennemi » et « démoralisation des forces militaires ». Les demandes de grâce de Schmorell, Huber et Graf sont refusées par le procureur général au motif que « le procès a pour objet une affaire qui traite sans doute du pire cas de haute trahison en matière de propagande que le Reich ait connu depuis la guerre ». Sophie et Hans Scholl et Christoph Probst sont guillotinés dès le soir de leur condamnation le 22 février 1943 après un procès sommaire de trois heures et demie (La Résistance Allemande à Hitler, Joachim Fest, page 175).
Pour aller plus loin :
Sophie Scholl : Les derniers jours, film de Marc Rothemund
Femmes en résistance. Tome 2 : Sophie Scholl
La Rose blanche : six Allemands contre le nazisme, Inge Scholl, Les Editions de Minuit
Née le 9 mai 1921 à Forchtenberg en Allemagne, Sophie Scholl grandit à Ulm. Elle est la quatrième d’une fratrie de 5 enfants. Elle fut une résistante connue pour avoir fait partie du groupe de la « Rose blanche » à partir de l’été 1942 à l’âge de 21 ans, accompagnée notamment de son frère Hans et d’autres étudiants en médecine dont Alexander Schmorell, Christoph Probst, Willi Graf, autour de son professeur de philosophie Kurt Huber. Le groupe a compté une centaine d’élèves et étudiants, des enseignants, des libraires, des écrivains et artistes (d’après La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, Barbara Koehn, page 85).
Si elle ressent d’abord un sentiment d’exaltation par l’appartenance à une « nation glorieuse » au sein des Jeunesses Hitlériennes, elle épousera plus tard d’autres causes, guidée par un père en lutte contre "ce régime de brigands" et par l’admiration qu’elle porte à son frère Hans, lui aussi révolté (La révolte au féminin, Carole Bitoun, pp 100-101).
Dès novembre 1937, elle est interrogée par la Gestapo lorsque Hans est accusé d’exercer des activités subversives. Mais elle échappe à la prison, contrairement à ses frères et sœurs et à son père (Lettres et carnets, Hans et Sophie Scholl, page 187).
Après avoir étudié la biologie, elle obtient un diplôme d’infirmière. En vertu de leurs études, Sophie Scholl et ses camarades étudiants en médecine de la Rose blanche étaient dispensés de faire leur service militaire. « Après avoir accompli deux années de travail obligatoire et d’assistance médicale sur le front dans les hôpitaux militaires, ils se trouvaient soustraits à l’emprise de l’appareil nazi. Ils allaient au théâtre, aux concerts, lisaient, se rencontraient et discutaient » (La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, page 85). Sophie Scholl découvre également la philosophie.
Les actions du groupe de la Rose blanche consistaient notamment en la rédaction et la diffusion de tracts qui visaient plutôt les élites (six tracts entre juin 1942 et février 1943) ou l’inscription de slogans hostiles au régime nazi tel que "A bas Hitler" sur les murs de Munich (op. cit., page 84).
Pour ce faire, le groupe prenait des risques importants. Ainsi, jusqu’à 9000 tracts sont imprimés et distribués par Sophie Scholl et Alexander Schmorell eux-meme pour limiter les frais d’affranchissement ou encore « éparpillés », comme cela a été fait à la gare centrale de Munich. « Début février 1943, Sophie devient encore plus téméraire. Elle plaçait les tracts en plein jour, par petits paquets, dans les cabines téléphoniques ou sur les voitures en stationnement » (op. cit., page 89).
Le groupe partageait des origines bourgeoises communes mais les membres se distinguaient par leurs opinions politiques : « le Père Scholl était de tendance libérale, la famille Schmorell était d’orientation nationale et le Professeur Huber appartenait au courant des jeunes conservateurs qui s’inscrivait dans le mouvement de la révolution conservatrice » (La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, page 85). En outre, si tous étaient profondément croyants, les Scholl étaient protestants, Willi Graf et Kurt Huber étaient catholiques, Alexander Schmorell était de confession russe orthodoxe, tandis que Christoph Probst ne se revendiquait d’aucune Eglise.
C’est un lâcher de tracts à l’université de Munich le 18 février 1943 qui leur sera fatal : « vers 11 heures du matin, Hans et Sophie Scholl déposèrent plusieurs piles de tracts à l’entrée des salles de cours. Ils étaient déjà presque arrivés à la sortie qui donne dans la Amalienstrasse lorsqu’ils revinrent sur leurs pas pour des raisons inexpliquées et se rendirent au premier étage où ils déposèrent d’autres piles. Sophie courut au deuxième étage et dans un geste d’exubérance nerveuse lança le reste des tracts, environ 80 à 100 exemplaires, par-dessus la balustrade dans la cour centrale. Un vigile l’ayant vu faire, arrêta les fugitifs et les livra à la gestapo. Ce lâcher de tract imprudent fut peut-être causé par l’extrême tension physique et psychique qui occulte risques et dangers ; Celle-ci était d’autant plus grande que le groupe se sentait surveillé par la Gestapo » (op. cit., pp 91-92). Six membres du groupe sont condamnés à mort au terme de deux procès, pour « préméditation de crime de haute trahison », « complicité avec l’ennemi » et « démoralisation des forces militaires ». Les demandes de grâce de Schmorell, Huber et Graf sont refusées par le procureur général au motif que « le procès a pour objet une affaire qui traite sans doute du pire cas de haute trahison en matière de propagande que le Reich ait connu depuis la guerre ». Sophie et Hans Scholl et Christoph Probst sont guillotinés dès le soir de leur condamnation le 22 février 1943 après un procès sommaire de trois heures et demie (La Résistance Allemande à Hitler, Joachim Fest, page 175).
Pour aller plus loin :
Sophie Scholl : Les derniers jours, film de Marc Rothemund
Femmes en résistance. Tome 2 : Sophie Scholl
La Rose blanche : six Allemands contre le nazisme, Inge Scholl, Les Editions de Minuit
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