Conservation des livres
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/02/2018 à 21h59
1871 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Passionné de lecture de livres techniques et possédant quelques ouvrages qui me sont chers, j'aimerais connaitre quelques techniques de conservation et de réparation de livres afin de maximiser la durée de vie de mes ouvrages.
Je vois que en bibliothèque, il est souvent fait usage d'un film plastique autocollant sur les livres, un tel film est il recommandé pour une conservation longue durée ?
Comment minimiser les marques du temps comme le jaunissement des pages ou les plis ?
Je n'ait pas trouvé de guide exhaustif à ce sujet, est ce que les bibliothécaires apprennent sur le tas ou existe il une sorte de livre ou base de donnée de la conservation des ouvrages ?
Merci d'avance pour l'attention de vous porterez à ma question.
Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 24/02/2018 à 16h06
Bonjour,
Voici plusieurs ressources qui vous seront utiles, décrivant des techniques d’entretien, restauration, petites réparations, ainsi que le matériel adapté pour ces opérations. Ces documents s’adressent à des professionnels et / ou à des bibliophiles amateurs :
- Manuel pour la reliure et la restauration des documents d'archives, Direction des archives de France
- Manuel pour la reliure et la réparation des livres destinés à la conservation à long terme, BCU Lausanne
- Fiches pratiques : restauration, bnf
- Conserver, réparer ses livres anciens : colle, gomme, cire…, bibliomab
- Guide de réparation et protection des livres, Carr McLean
En bibliothèque, l’intérêt des couvertures plastifiées est de protéger les livres et de faciliter leur nettoyage. Cela est pertinent dans la mesure où les documents de bibliothèques ont une « vie » un peu agitée : empruntés plusieurs fois, ils subissent certains aléas liés aux conditions de transport, à la négligence, ou tout simplement à leur manipulation fréquente et répétée. Si vous êtes la seule personne à consulter votre collection, il n’est a priori pas nécessaire de couvrir ou de filmer vos livres.
Précisons que, si vous envisagez une conservation sur un plus ou moins long terme de vos ouvrages, le film autocollant n’est pas conseillé puisqu’en vieillissant il peut poser un certain nombre de problèmes :
« • Tout d'abord, en vieillissant, le film adhésif devient jaune et cassant, surtout quand il est en contact avec l'air.
• Au moment de sa mise en œuvre, le film autocollant est rarement appliqué dans le creux de la charnière entre la couverture et le corps d'ouvrage, il est donc très souvent en contact avec l'air. Devenant cassant sur toute cette zone, il ne résiste pas aux contraintes répétées liées à l'utilisation normale du livre. Il ne remplit plus alors sa fonction de protection et de fixation du marquage du livre.
• Il arrive que le film se contracte progressivement et finisse par exercer une traction importante sur l'ensemble de la couverture du livre.
• L'efficacité de l'adhésif varie en fonction du matériau de couvrure sur lequel il est appliqué. Ainsi, le film colle très peu sur la toile. Plus la trame de la toile est lâche, moins le film aura tendance à adhérer à la couvrure.
• Quand, au contraire, le film colle bien au matériau de couvrure, il est difficile de retirer le film sans arracher ou délaminer la couvrure. Ce problème apparaît en particulier avec le papier et le cuir .
• Lorsqu'il est appliqué sur un livre dont la couvrure est faite de papier de faible grammage et de qualité moyenne, le film adhésif provoque le jaunissement du papier.
• L'adhésif provoque des réactions de fusion ou modifie la couleur de certaines encres. La nature des encres concernées est variée : médiums utilisés lors des opérations bibliothéconomiques mais également les encres industrielles utilisées pour la décoration des couvrures.
• Le film adhésif est plus résistant à la déchirure que la plupart des matériaux de couvrure. Ainsi, quand des contraintes sont exercées sur un livre, ce sont ses matériaux constitutifs qui s'altèrent, juste à la limite des zones couvertes de film.
• Le film adhésif ne convient pas à certains types de reliure. C'est le cas entre autres des reliures à anneaux : en effet, le film est appliqué lorsque l'ouvrage est fermé, il colle donc aux anneaux et entrave l'ouverture du document. De plus, avec ce type de reliures, le film est largement exposé à l'air et il capte donc les poussières et la crasse. Il pose également problème avec les couvertures qui présentent un relief. Le film n'adhère alors qu'à une minorité de la surface de la couvrure. Et là où il n'est pas en contact avec cette dernière, il capte les poussières et vieillit prématurément.
• Lorsque la cote des livres est modifiée, les étiquettes - ainsi que le film qui les recouvre - sont superposées les unes aux autres puisque retirer le film est périlleux. Ainsi, au fur et à mesure, une coque rigide - dont la position normale est celle du livre fermé - se forme sur le dos de l'ouvrage. Celle-ci raidit le livre à l'endroit de la charnière, normalement prévue pour être souple.
• La formation d'une "coque rigide" sur le dos de l'ouvrage pose particulièrement problème quand il s'agit de fascicules qui comptent peu de pages, dont la couverture est faite d'un matériau peu résistant et fin. En effet, dans ce cas, la force qu'exerce le film et qui tend à maintenir l'ouvrage fermé devient suffisante pour entraver nettement la consultation de l'ouvrage.
• Avec le temps, il est fréquent que le pouvoir adhésif des différentes étiquettes faiblisse. Lorsque les systèmes de cote sont superposés, le vieillissement de l'adhésif des premières étiquettes se poursuit et, bien souvent, ces dernières n'adhèrent plus au dos. Le film adhésif est alors exposé à l'air, entraînant ainsi les réactions qu'on a vues plus haut.
• Pour que le film adhère bien à la couvrure, il est nécessaire de bien le presser sur la couverture avec un outil de type plioir. Si le film n'adhère pas sans effort à la couvrure, en revanche il colle très bien à lui-même. Dans les rayonnages, il arrive que deux livres soient attachés ensemble à cause du film adhésif. Quand c'est le cas, retirer l'un des deux du rayon entraîne la chute de l'autre. »
Source : « Une question dont les professionnels se soucient peu » : Conscientiser le choix d’un système de marquage en bibliothèque, Noëlle Thys
Bonne journée.
Voici plusieurs ressources qui vous seront utiles, décrivant des techniques d’entretien, restauration, petites réparations, ainsi que le matériel adapté pour ces opérations. Ces documents s’adressent à des professionnels et / ou à des bibliophiles amateurs :
- Manuel pour la reliure et la restauration des documents d'archives, Direction des archives de France
- Manuel pour la reliure et la réparation des livres destinés à la conservation à long terme, BCU Lausanne
- Fiches pratiques : restauration, bnf
- Conserver, réparer ses livres anciens : colle, gomme, cire…, bibliomab
- Guide de réparation et protection des livres, Carr McLean
En bibliothèque, l’intérêt des couvertures plastifiées est de protéger les livres et de faciliter leur nettoyage. Cela est pertinent dans la mesure où les documents de bibliothèques ont une « vie » un peu agitée : empruntés plusieurs fois, ils subissent certains aléas liés aux conditions de transport, à la négligence, ou tout simplement à leur manipulation fréquente et répétée. Si vous êtes la seule personne à consulter votre collection, il n’est a priori pas nécessaire de couvrir ou de filmer vos livres.
Précisons que, si vous envisagez une conservation sur un plus ou moins long terme de vos ouvrages, le film autocollant n’est pas conseillé puisqu’en vieillissant il peut poser un certain nombre de problèmes :
« • Tout d'abord, en vieillissant, le film adhésif devient jaune et cassant, surtout quand il est en contact avec l'air.
• Au moment de sa mise en œuvre, le film autocollant est rarement appliqué dans le creux de la charnière entre la couverture et le corps d'ouvrage, il est donc très souvent en contact avec l'air. Devenant cassant sur toute cette zone, il ne résiste pas aux contraintes répétées liées à l'utilisation normale du livre. Il ne remplit plus alors sa fonction de protection et de fixation du marquage du livre.
• Il arrive que le film se contracte progressivement et finisse par exercer une traction importante sur l'ensemble de la couverture du livre.
• L'efficacité de l'adhésif varie en fonction du matériau de couvrure sur lequel il est appliqué. Ainsi, le film colle très peu sur la toile. Plus la trame de la toile est lâche, moins le film aura tendance à adhérer à la couvrure.
• Quand, au contraire, le film colle bien au matériau de couvrure, il est difficile de retirer le film sans arracher ou délaminer la couvrure. Ce problème apparaît en particulier avec le papier et le cuir .
• Lorsqu'il est appliqué sur un livre dont la couvrure est faite de papier de faible grammage et de qualité moyenne, le film adhésif provoque le jaunissement du papier.
• L'adhésif provoque des réactions de fusion ou modifie la couleur de certaines encres. La nature des encres concernées est variée : médiums utilisés lors des opérations bibliothéconomiques mais également les encres industrielles utilisées pour la décoration des couvrures.
• Le film adhésif est plus résistant à la déchirure que la plupart des matériaux de couvrure. Ainsi, quand des contraintes sont exercées sur un livre, ce sont ses matériaux constitutifs qui s'altèrent, juste à la limite des zones couvertes de film.
• Le film adhésif ne convient pas à certains types de reliure. C'est le cas entre autres des reliures à anneaux : en effet, le film est appliqué lorsque l'ouvrage est fermé, il colle donc aux anneaux et entrave l'ouverture du document. De plus, avec ce type de reliures, le film est largement exposé à l'air et il capte donc les poussières et la crasse. Il pose également problème avec les couvertures qui présentent un relief. Le film n'adhère alors qu'à une minorité de la surface de la couvrure. Et là où il n'est pas en contact avec cette dernière, il capte les poussières et vieillit prématurément.
• Lorsque la cote des livres est modifiée, les étiquettes - ainsi que le film qui les recouvre - sont superposées les unes aux autres puisque retirer le film est périlleux. Ainsi, au fur et à mesure, une coque rigide - dont la position normale est celle du livre fermé - se forme sur le dos de l'ouvrage. Celle-ci raidit le livre à l'endroit de la charnière, normalement prévue pour être souple.
• La formation d'une "coque rigide" sur le dos de l'ouvrage pose particulièrement problème quand il s'agit de fascicules qui comptent peu de pages, dont la couverture est faite d'un matériau peu résistant et fin. En effet, dans ce cas, la force qu'exerce le film et qui tend à maintenir l'ouvrage fermé devient suffisante pour entraver nettement la consultation de l'ouvrage.
• Avec le temps, il est fréquent que le pouvoir adhésif des différentes étiquettes faiblisse. Lorsque les systèmes de cote sont superposés, le vieillissement de l'adhésif des premières étiquettes se poursuit et, bien souvent, ces dernières n'adhèrent plus au dos. Le film adhésif est alors exposé à l'air, entraînant ainsi les réactions qu'on a vues plus haut.
• Pour que le film adhère bien à la couvrure, il est nécessaire de bien le presser sur la couverture avec un outil de type plioir. Si le film n'adhère pas sans effort à la couvrure, en revanche il colle très bien à lui-même. Dans les rayonnages, il arrive que deux livres soient attachés ensemble à cause du film adhésif. Quand c'est le cas, retirer l'un des deux du rayon entraîne la chute de l'autre. »
Source : « Une question dont les professionnels se soucient peu » : Conscientiser le choix d’un système de marquage en bibliothèque, Noëlle Thys
Bonne journée.
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