Question d'origine :
Je cherche la trace d'un membre des jurés à Lyon Louis EMERY maitre chapelier, Jacobin pour ne pas dire Montagnard ami de Chalier durant la Révolution qui de Lyon montera à Paris désigné par Robespierre au Tribunal Révolutionnaire qui trempa dans l'accusation de Charles Seriziat par le trio Louis Emery, Fillon Didieret et Bernard Jean-Pierre.Je recherche d'où venait EMERY, où il habitait à Lyon avant de monter à Paris. Il a été arrêté en même temps ou le lendemain de la chute de Robespierre. Il a été enfermé à la conciergerie à Paris et après ?
Il était marié puisque se femme subira une perquisition à leur domicile Lyonnais durant deux jours ? Où logeaient-ils ? comment s'appelait-elle ?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 23/02/2018 à 15h04
Dans la Liste des Citoyens Eligibles aux Places Municipales de la ville de Lyon de 1790 sont cités Fleury Emery et Thomas Emery, chapeliers, place de Louis-le-Grand. On n’y trouve pas mention de Louis Emery.
L'Almanach républicain du district de la Ville de Lyon pour l'année 1793 cite parmi les citoyens notables : « Emery, place de la Fédération (place Bellecour), n°128 » S’agit-il de Louis ou d’un de ses frères (voir ci-dessous) ? Le fait que Louis Emery soit mentionné plus loin dans le Tableau des électeurs du district de Lyon, secteur Fédération, ainsi que comme chef de la Première légion de la Garde nationale, peut laisser supposer qu’il est le citoyen notable en question.
Place Louis-Le-Grand, place de la Fédération : deux anciens noms de la place Bellecour. Louis résidait-il donc à la même adresse que Fleury et Thomas Emery ?
Nous avons recherché Louis Emery sans succès dans plusieurs almanachs de Lyon et du Rhône parus après 1793. Un Emery, rue de Varennes, no 656 apparait au Conseil d’Etat (section de la législation) dans l’almanach de l’an V, mais nous ne savons pas de quel Emery il s’agit. Emery aîné (un de ses frères très certainement) est mentionné dans l’almanach 1797/98. Ces almanachs ne contenant pas de liste des habitants de Lyon, cela veut simplement dire qu’il n’exerçait pas de fonction officielle à cette époque.
Jean Étèvenaux, dans son livre Fouché: Nantes, Nevers, Moulins, Lyon, Paris : itinéraires d'un révolutionnaire, écrit à propos des « Lyonnais de Paris » (p. 128-130) :
« Le premier, Louis Emery, est appelé Emery cadet pour le distinguer de ses frères qui, comme lui, sont des négociants chapeliers. Louis et Thomas ont commencé une carrière municipale en 1792, mais seul le premier la reprend après le siège. Le 10 octobre, il devient trésorier de la ville, mais refuse immédiatement ce poste pour celui de procureur de la Commune. Sa nomination intervient en même temps que celle du maire Bertrand, dont on peut dire qu’elle est le complément politique (à Paris, le procureur de la Commune est Chaumette). Sans doute serait-il heureux de pouvoir jouer un rôle comme dans la capitale, où la Commune dicte souvent sa loi à la Convention. Mais Fouché ne le laisse évidemment pas faire. D’ailleurs, dès le 8 novembre, il redevient trésorier de la ville, le poste de procureur allant le 12 à un certain Lefèvre.»
L’index nominum de Lyon n’est plus renvoie à deux occurrences de « Emery Louis ou l’Emery, chapelier, frère cadet du suivant »
Le tome 1 de Lyon n’est plus mentionne « L’Emery, chef de la première légion », mais ne cite pas son adresse.
Le tome 4 parle d’un Emery détenu à la conciergerie en août 1794 : « Les lyonnais désignés comme jurés sont toujours emprisonnés. Emery écrit au citoyen accusateur public : « Je suis détenu à la Conciergerie, sans le sol ni connaissance à Paris. J’ai été appelé juré au tribunal révolutionnaire. Je viens donc vous réclamer mes frais de voyage de Commune Affranchie à Paris ; je ne vous parle pas de mon traitement, attendu que je n’ai pas été convoqué pendant tout le mois de messidor et que j’ai été arrêté le 10 thermidor. Je compte que vous ferés droit à ma demande, attendu que mes besoins sont grands. Vive la République ! Vive la Montagne ! (Lettre du 1er fructidor an II )» » (18 août 1794)
Le tome 5 de Lyon 'est plus , qui revient sur l’interrogatoire de « terroristes » dont Louis Emery le 25 frimaire an 3, donne son adresse parisienne, « rue Honoré, cour des Jacobins. »La suite de son parcours n’est pas mentionné, il ne semble plus apparaître dans le reste de l’ouvrage.
Dans son Journal de Lyon du 25 janvier 1797, Pelzin indique qu’un Emery de Lyon a été condamné à mort par guillotine à Troyes, en laissant supposer qu’il s’agit bien du chapelier jacobin qui fut officier municipal sous le maire Bertrand.
Selon ce document publié sur Aube généalogie, le condamné à mort guillotiné le 2 avril 1797 à Troyes s’appellerait bien Louis Emery.
Nous ne disposons pas d’informations supplémentaires sur sa femme ni sur cette condamnation à mort. Nous vous laissons le soin de poursuivre vos recherches auprès des services d’archives.
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