porcelaine du XIXème Doccia Ginori Capo di monté
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 10/02/2018 à 20h30
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Question d'origine :
bonjour , je cherche des renseignements sur un bassin d'aiguière 44 cm , 3.6 kg , avec marque sous glaçure du N couronné , je reste bloquée après avoir trouver qu'il s'agit d'une réalisation de Ginori à Doccia avec la marque Capo di monte du XIXème, j'ai trouvé des petites pièces au décor vraiment similaire telles que tasses , théières , mon plat est très grand avec un médaillon en ombilic où devait reposer une aiguière , de plus la trace circulaire sur le fond laisse à penser que l'ensemble reposait sur un guéridon ou pied
Auriez vous des références de livres , des infos concernant ce plat au décor somptueux avec un déroulement de scènes mythologiques , sa trouvaille a été comme un choc , je le trouve tellement beau
merci d'avance pour ce que vous ferez pour moi , je ne sais pas comment joindre des photos
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 14/02/2018 à 17h13
Au regard des sources à notre disposition, nous pouvons vous renseigner sur l’aspect historique de votre porcelaine.
Selon vos informations, il s’agirait d’une porcelaine de la manufacture
Dans la notice sur Doccia, dans l’ouvrage « « Manuel de la porcelaine européenne», on apprend effectivement que :
« Entre 1811 et 1835 on acheta divers modèles et formes de Capodimonte dont Doccia marqua, elle aussi les reproductions d’un N couronné. »
Et aussi :
« En 1737, le marqui Carlo Ginori y fonda une manufacture de porcelaine, en ayant recours à l’aide de l’arcaniste vien J.-Karle-Wendelin Anreiter von Zirnfeld. »
Le N couronné est la marque de la manufacture de Capodimonte.
Les marques de la manufacture de Capodimonte sont visibles ici : Capodimonte Porcelain – Factory and Makers Marks.
Par ailleurs, le site Céramique nous apprend que « C'est à Doccia que sont fabriqués les "sujets en bas relief". Ce style a été largement copié par les porcelaines allemandes du XIXE siècle, frauduleusement marquées d'un "N" surmonté d'une couronne. Cette marque est, à l'origine, celle de la porcelaine tendre de la fabrique royale de Naples, fondée en 1771. »
Sur la manufacture de Capodimonte, voici la notice dans l’ouvrage « Manuel de la porcelaine européenne» :
« Capodimonte (Italie). Château proche de Naples. La manufacture fut fondée à l’instigation de la famm ede Charles IV, roi des Deux-Siciles, la princesse Marie-Amélie de Saex, fille d’Auguste III de Pologne, prince électeur de Saxe, et sœur de la princesse Marie-Sophie de Bavière, en 1743. Le roi supporta les frais de l’entreprise. L’arcaniste Livio-Ottavio Schepers servit de conseiller technique avec un modeleur belge et l epeintre et tailleur de pierres précieuses Giovanni Caselli. Les produits, qui souvent ne sont pas marqués, et qui étaient presque tous destinés à la cour, imitent les productions de Meissen avec une pâte tendre jaunâtre. On fabriqua de la très belle vaisselle à reliefs antiques, et aussi parfsoi de grandes œuvres plastiques. Le pincipal ouvrage fut la décoration en porcelaine d’une chmabre du palais Portici. En 1759 la manufacture fut transportée à Buen Retiro. »
A la notice sur Naples on peut lire au sujet de cette manufacture :
« La production tout entière subit l’influence antique. On imita en biscuit des statues de marbre et de bronze (…) Elle passa ensuite entre d’autres mains et fut finalement fermée en 1834. »
La bibliothèque municipale de Lyon ne possède pas d’ouvrages sur la manufacture de Doccia ni sur celle de Capodimonte.
Voici des ressources néanmoins intéressantes sur la manufacture Ginori de Doccia :
Sur le site d’IdRef (Identifiants et Référentiels), application Web développée et maintenue par l'ABES, voici la notice pour cette manufacture :
« Manufacture de céramique italienne, l'une des plus grandes d'Europe, est le résultat de la fusion, en 1896, de la manufacture fondée à Milan en 1840 par l'industriel Giulio Richard et de la manufacture de Doccia, appartenant à Carlo Benedetto Ginori. Après la fusion elles donnent naissance à une vaste production de style Art nouveau. »
Le site consacré à la marque : Richard Ginori
LE MUSEO RICHAR GINORI DELLA MANIFATTURA DI DOCCIA
Livre en italien :
Richard Ginori 1737-1937. Ceramiche del Museo della manifattura di Doccia-Ceramics from the Manifattura di Doccia Museum. Catalogo della mostra (Firenze, 2007)
Une exposition s’est tenue l’année dernière à Florence au Musée de l'Argenterie Museo degli Argenti intiutlée "Luxe et élégance. La Porcelaine Française à Palazzo Pitti et la Manufacture Ginori" . Voici une présentation de cette exposition :
"La vague de changement que l’Empire Napoléonien apporta avec lui en Toscane, a eu une influence aussi sur la production artistique du royaume d'Etrurie avec Luisa Borbone Parma jusqu'aux ans d'Elisa Baciacchi, d'abord princesse de Lucca et Piombino, puis Grande-duchesse de Toscane, ainsi que soeur de Napoléon. Cela put créer une nouvelle aura de l'intérêt pour les arts qui ont malheureusement été reléguées dans ce moment-là dans un rôle secondaire. Ainsi, dans une nouvelle vague de patronage, elle fit converger à Florence des artistes de divers horizons y compris des sculpteurs, des peintres et des musiciens, et dans le même temps encouragea les industries artisanales toscanes, favorisant ainsi la production de la soie, de la porcelaine et des meubles.
Ce fut une période de grande production artistique dans laquelle occupa un rôle majeur la manufacture de Doccia, où était produite la porcelaine Ginori, qui recueillait des influences intéressantes de la France soit en termes de formes soit en termes de décorations. Sous la direction de Carlo Leopoldo Ginori Lisci en particulier la manufacture introduisit des innovations importantes d'un point de vue technique et stylistique. L’influence française ne s'arrêta pas là mais continua avec le retour à Florence, après son exil à Würzburg, de Ferdinando III di Asburgo qui ajouta aussi les porcelaines de Sèvres données par Napoléon aux collections grand-ducaux.
Ce fut un coup de pouce supplémentaire pour la manufacture Ginori qui fut inspirée par ces modèles français et mis au point sa production grâce à des échanges continus avec les manufactures français, en particulier avec celui de Sèvres. Une importance décisive fut couverte aussi par des artistes français tels que Jean David, Joseph de Germain et Abraham Brongniart, qui reproduisaient en porcelaine les oeuvres des antiques Galeries Florentines et qui formèrent des jeunes peintres de la manufacture."
source : Florence Tickets
Concernant l’iconographie présente sur votre porcelaine, si elle porte sur des scènes mythologiques, nous vous conseillons de vous reporter à des ouvrages généraux sur l’iconographie mythologique par exemple :
Dieux et héros de l'antiquité
Héros et dieux de l'Antiquité : guide iconographique
DANS NOS COLLECTIONS :
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