limites du quartier de La Mouche à Lyon
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 09/02/2018 à 07h56
1271 vues
Question d'origine :
Bonjour,
je souhaite savoir quelles sont les limites du quartier de la Mouche à Lyon et/ou si il est différent du quartier de Gerland.
Salutations et remerciements.
Cordialement
télétahc
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 13/02/2018 à 08h41
Les ouvrages sur le 7ème arrondissement publiés dans la seconde moitié du 20e siècle, s’ils citent parfois le « quartier de la Mouche », s’attachent assez peu à en donner l’étendue et emploient Gerland de manière générique pour désigner toute la partie du 7e arrondissement située au sud de la voie ferrée. Deux ouvrages en font cependant une tentative de définition :
L’auteur de Gerland que j’aime indique simplement que « le quartier de La Mouche se situait au sud du fort de la Vitriolerie, qui est devenu le quartier Général-Frère », avant de s’interroger sur l’origine de ce nom de quartier.
Dans Gerland sur les traces de son passé, la biographe Cécile Mathis écrit « Que reste-t’il de ce quartier dit de la Mouche, dont le cœur se trouvait sur l’emplacement de Notre Dame des Anges, disparu au profit de Gerland, qui n’était pourtant que le nom d’une rue et d’un château, racheté en 1918 par la ville de Lyon pour en faire une maison pour les mères célibataires ? ».
Au début du 20e siècle on retrouve effectivement assez couramment ce nom de « La Mouche » dans des noms d’établissements, d’industries, de bâtiments et d’associations de cette partie sud du 7e arrondissement : gare et dépôt SNCF de la Mouche, abattoirs de la Mouche, Compagnie marinière de sauvetage de La Mouche… Une série de cartes postales du début du 20e siècle reproduites dans plusieurs ouvrages sur le 7e arrondissement en témoignent également (« Lyon-La Mouche : château de Gerland – Maison des mères », « Lyon-La Mouche : école des mutilés de Lyon Gerland… »), donnant l’impression que « La Mouche » est employé ici pour désigner une grande partie (voir la totalité) du 7ème arrondissement au sud de la voie ferrée. Le dossier sur le château de Gerland proposé par l'Inventaire du patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes comprend en bibliographie plusieurs sources qui situent ce bâtiment à « La Mouche ». Les deux termes coexistent fréquemment, comme avec l’Association Gerland Mouche Abattoirs, Amicale Laïque Gerland Mouche… cette appellation de « La Mouche » semble effectivement avoir perdu progressivement en popularité au profit de « Gerland », couramment utilisé aujourd’hui pour désigner l’ensemble de la partie du 7e arrondissement située au sud de la voie ferrée.
Une évolution récente du plan des quartiers de Lyon édité par la Ville de Lyon est assez symptomatique de cette disparition, tout en nous offrant une délimitation géographique plus précise de ce secteur. Ainsi le plan édité en 2009 par la D.S.I.T. de la Ville de Lyon et conservé sur le site web des archives municipales de Lyon montre à voir un découpage géographique du quartier de la Mouche, délimité au nord par la voie ferrée et au sud par l’avenue Debourg et la rue Challemel Lacour,le distinguant du quartier de Gerland qui le jouxte au sud de cette limite. En revanche, sur ce plan des quartiers lyonnais de 2014 également édité par la Ville de Lyon, l’ensemble du 7e arrondissement situé au sud de la voie ferrée est identifié à Gerland. Il existe d’ailleurs un conseil de quartier unique pour tout ce secteur, celui de Gerland, « délimité au Nord et à l'Est par la voie ferrée et la limite du 8e arrondissement, au Sud par la commune de Saint-Fons et le Rhône ». Aujourd'hui « La Mouche » ne serait donc plus considéré comme un quartier à part entière mais ferait partie intégrante de Gerland.
On trouve sur le site des archives municipales de Lyon de nombreux plans numérisés du 18e siècle au 20e siècle consultables en ligne qui nous laissent à voir quelques témoignages de l’existence de ce quartier de la Mouche, qui figure bien distinctement aux côtés de Gerland et d’autres noms de secteurs (quartiers ?), parfois avec une graphie qui prend le pas sur Gerland comme sur ce plan de 1910 extrait du Guide Pol de Lyon. D’autres, comme ce plan de 1900, mettent au même niveau La Mouche, Gerland, mais aussi Les Channées, Les Cures, Les Rivières, Debourg, La Colombière, Les Brotteaux Rouges, et Le Sablon.
Sur ce plan de 1959, La Mouche persistait encore aux côtés de Gerland. Aujourd'hui, Blay Foldex continue à faire apparaître La Mouche sur ses plans au même titre que Gerland et La Guillotière , comme sur ce plan de 2013. Survivance d'un usage révolu ?
Alors La Mouche, un quartier différent de Gerland, une partie de Gerland, ou une manière plus ancienne de désigner Gerland ? Nous aurions envie de dire, les trois à la fois, ou plutôt l'un ou l'autre selon la période. Selon les plans, il a bien existé deux quartiers distincts : La Mouche au nord, Gerland au sud, mais chaque appellation a pu avoir une acception plus large que sa stricte définition géographique de départ. Une explication de cette disparition progressive de l’appellation La Mouche est peut-être à chercher dans l’évolution de cette partie du territoire : le secteur Nord qui perd de l'importance (et donc une partie de son identité ?) au cours du XXe siècle avec la disparition de ses principales industries, la persistance de bidonvilles jusque dans les années 60 et de friches industrielles, tandis que le secteur Sud se développe à partir des années 20-30 avec la construction de nouveaux immeubles (HBM puis HLM), d'infrastructures sportives, du port Edouard Herriot… et devient donc le nouveau centre de ce territoire, lui forgeant progressivement une nouvelle identité. Mais il ne s’agit là que de notre hypothèse. Si ce sujet vous intéresse, vous pourriez prendre contact avec le Conseil de quartier de Gerland qui devrait être à même de vous fournir certains éclairages.
L’auteur de Gerland que j’aime indique simplement que « le quartier de La Mouche se situait au sud du fort de la Vitriolerie, qui est devenu le quartier Général-Frère », avant de s’interroger sur l’origine de ce nom de quartier.
Dans Gerland sur les traces de son passé, la biographe Cécile Mathis écrit « Que reste-t’il de ce quartier dit de la Mouche, dont le cœur se trouvait sur l’emplacement de Notre Dame des Anges, disparu au profit de Gerland, qui n’était pourtant que le nom d’une rue et d’un château, racheté en 1918 par la ville de Lyon pour en faire une maison pour les mères célibataires ? ».
Au début du 20e siècle on retrouve effectivement assez couramment ce nom de « La Mouche » dans des noms d’établissements, d’industries, de bâtiments et d’associations de cette partie sud du 7e arrondissement : gare et dépôt SNCF de la Mouche, abattoirs de la Mouche, Compagnie marinière de sauvetage de La Mouche… Une série de cartes postales du début du 20e siècle reproduites dans plusieurs ouvrages sur le 7e arrondissement en témoignent également (« Lyon-La Mouche : château de Gerland – Maison des mères », « Lyon-La Mouche : école des mutilés de Lyon Gerland… »), donnant l’impression que « La Mouche » est employé ici pour désigner une grande partie (voir la totalité) du 7ème arrondissement au sud de la voie ferrée. Le dossier sur le château de Gerland proposé par l'Inventaire du patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes comprend en bibliographie plusieurs sources qui situent ce bâtiment à « La Mouche ». Les deux termes coexistent fréquemment, comme avec l’Association Gerland Mouche Abattoirs, Amicale Laïque Gerland Mouche… cette appellation de « La Mouche » semble effectivement avoir perdu progressivement en popularité au profit de « Gerland », couramment utilisé aujourd’hui pour désigner l’ensemble de la partie du 7e arrondissement située au sud de la voie ferrée.
Une évolution récente du plan des quartiers de Lyon édité par la Ville de Lyon est assez symptomatique de cette disparition, tout en nous offrant une délimitation géographique plus précise de ce secteur. Ainsi le plan édité en 2009 par la D.S.I.T. de la Ville de Lyon et conservé sur le site web des archives municipales de Lyon montre à voir un découpage géographique du quartier de la Mouche, délimité au nord par la voie ferrée et au sud par l’avenue Debourg et la rue Challemel Lacour,
On trouve sur le site des archives municipales de Lyon de nombreux plans numérisés du 18e siècle au 20e siècle consultables en ligne qui nous laissent à voir quelques témoignages de l’existence de ce quartier de la Mouche, qui figure bien distinctement aux côtés de Gerland et d’autres noms de secteurs (quartiers ?), parfois avec une graphie qui prend le pas sur Gerland comme sur ce plan de 1910 extrait du Guide Pol de Lyon. D’autres, comme ce plan de 1900, mettent au même niveau La Mouche, Gerland, mais aussi Les Channées, Les Cures, Les Rivières, Debourg, La Colombière, Les Brotteaux Rouges, et Le Sablon.
Sur ce plan de 1959, La Mouche persistait encore aux côtés de Gerland. Aujourd'hui, Blay Foldex continue à faire apparaître La Mouche sur ses plans au même titre que Gerland et La Guillotière , comme sur ce plan de 2013. Survivance d'un usage révolu ?
Alors La Mouche, un quartier différent de Gerland, une partie de Gerland, ou une manière plus ancienne de désigner Gerland ? Nous aurions envie de dire, les trois à la fois, ou plutôt l'un ou l'autre selon la période. Selon les plans, il a bien existé deux quartiers distincts : La Mouche au nord, Gerland au sud, mais chaque appellation a pu avoir une acception plus large que sa stricte définition géographique de départ. Une explication de cette disparition progressive de l’appellation La Mouche est peut-être à chercher dans l’évolution de cette partie du territoire : le secteur Nord qui perd de l'importance (et donc une partie de son identité ?) au cours du XXe siècle avec la disparition de ses principales industries, la persistance de bidonvilles jusque dans les années 60 et de friches industrielles, tandis que le secteur Sud se développe à partir des années 20-30 avec la construction de nouveaux immeubles (HBM puis HLM), d'infrastructures sportives, du port Edouard Herriot… et devient donc le nouveau centre de ce territoire, lui forgeant progressivement une nouvelle identité. Mais il ne s’agit là que de notre hypothèse. Si ce sujet vous intéresse, vous pourriez prendre contact avec le Conseil de quartier de Gerland qui devrait être à même de vous fournir certains éclairages.
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